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Spécialisés dans le commerce de tapis, d’antiquités orientales et d’objets d’art islamiques, les frères Agop et Meguerditch Indjoudjian, d’origine arménienne, exercent une activité importante à Paris durant la première moitié du XXe siècle. Agop Indjoudjian reste actif sous l’Occupation.


Agop (1871-1951) et Meguerditch (1881-1927) Indjoudjian, marchands originaires de Kayseri, s’installent à Paris au début du XXe siècle. Ils vendent, dès 1905, quatre terres cuites au département des antiquités orientales et de la céramique antique du Louvre1. Leur boutique, installée d’abord aux 9 et 21 rue Le Peletier à Paris, est transférée en 1924 au 26 rue La Fayette. Agop réside au 2 rue de Navarin2 et ils occupent également un appartement situé 20 rue Rossini, qui est détruit par un incendie le 25 août 19083. Meguerditch semble proche de Calouste Gulbenkian4. Développant leur commerce d’objets d’art du Proche-Orient, les frères Indjoudjian font de nombreux voyages en Perse5 et étant considérés comme importateurs directs d’objets d’art orientaux à Paris et à New York dans les années 1920 et 1930, ils tissent des liens avec les collectionneurs parisiens. Ainsi, David David-Weill semble être habitué à se rendre chez les frères Indjoudjian afin de proposer ensuite au Comité consultatif des musées nationaux les objets qu’il a pu remarquer dans leur boutique6.

Peu de temps après l’ouverture de leur deuxième galerie à New York, en 1927, Meguerditch décède. Agop reprend alors l’affaire à son compte. Par jugement du 23 décembre 1931, l’entreprise « A. Indjoudjian, antiquités, curiosités et tapis d’Orient, 26 rue Lafayette » est placée en liquidation judiciaire7. Cependant, durant l’Occupation, il vend plusieurs œuvres d’art aux musées allemands8, dont le département des arts islamiques des musées de Berlin9, et figure sur la liste des antiquaires français ayant vendu des œuvres d’art aux occupants allemands10. Parmi ces derniers, Heinrich Himmler lui acheta, par l’intermédiaire de Justus Schmidt qui recherchait des objets d’art en son nom, une tapisserie d’Aubusson pour 6 000 F11. Son activité cesse à sa mort en 1951.

La collection Indjoudjian est vendue à l’Hôtel Drouot, le 23 juin 196112.

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