Errard, Charles
Charles Errard l’Ancien, aussi dit le Père, naît à Bressuire, en Poitou, autour de 1570. Il s’installe à Nantes à une date inconnue et s’y marie autour de 1599. Un de ses enfants, Charles, né en 1606, sera également un peintre célèbre. Errard l’Ancien fut apprécié de la clientèle locale et travailla à plusieurs reprises pour la magistrature nantaise. Le peintre renonça à sa foi calviniste “afin d’obtenir la charge de commissaire et d’architecte des fortifications et réparations des villes et places fortes de Bretagne” (B. Fillon, « Documents sur Charles Errard : peintre et architecte », Revue des provinces de l’Ouest, 1853, p. 19). Lors de l’entrée de Louis XIII et de la reine à Nantes en août 1614, le corps de ville engage Errard pour la réalisation de deux tableaux à destination d’un théâtre près de la porte Saint-Nicolas. Le premier représentait le roi à cheval, et le second son père en Hercule (G. Saupin, « Les entrées de ville à Nantes au XVIIe siècle », Mémoires de la société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, 71, LXX, 1994, p. 166). Il devient par la suite peintre ordinaire du roi et séjourna à Paris en 1615 et 1621. En 1620, on le rémunère pour peindre une Transfiguration sur la voûte du vieux chœur roman de la cathédrale (Les peintures ont été badigeonnées pendant la Révolution, avant d’être redécouvertes en 1834 et de disparaître à la fin du siècle. Voir E. Boismen, La vérité sur la paternité des peintures de la coupole et du vieux chœur roman de la cathédrale de Nantes. Vannes, 1890). Il exécute un portrait équestre du monarque en 1622 pour la chambre des Comptes. Il voyagea aussi en Italie avec son fils, où il rencontra le Lorrain. Une gravure, se basant probablement sur un autoportrait, datée de 1628, le montre à l’âge de 48 ans (il est identifié par l’inscription « CHARLE ERRARD / De Bresuire Peinture ordre du Roy / Aagé de Cinquante huict ans »). Couronné de lauriers, il tient à la main un compas, référence à sa charge prestigieuse de commissaire et architecte. La seule œuvre documentée d’Errard encore conservée est la Remise des clefs à saint Pierre, conservée dans la cathédrale de Nantes. Elle correspond à une pièce d’archive de la fabrique de la fin de l’année 1618, où la cathédrale demande au peintre un tableau du même sujet pour le grand-autel (P. Curie, « Les peintures de la cathédrale Saint-Pierre de Nantes », In Situe, Revue des patrimoines, 26, 2015).