Portrait d'une femme

Ce portrait de femme a très tôt été associé au nom de Jan Gossaert, une attribution suivie par Max Friedländer. Maryan Ainsworth le considère plutôt comme une œuvre d’un suiveur. Camille Larraz et Rafaël Villa ont proposé de le rendre au Maître de Dinteville sur la base de plusieurs arguments. Le costume de la commanditaire, qui doit se situer autour de 1525-1530, paraît français. Si la formation du peintre doit se situer dans les anciens Pays-Bas, ainsi qu’en attestent les mains agitées, on détecte également une influence de la portraiture romaine et milanaise dans la froideur immobile du modèle. Le fond est un ajout tardif du XVIIIe ou XIXe siècle : la figure se trouvait à l’origine devant un brocart fleuri, détectable en lumière rasante (voir S. Herzog, Jan Gossaert called Manuse (ca. 1478-1532). A Study of His Chronology With A Catalogue of His Works, thèse de doctorat, Bryn Mawr, 1968-1969, p. 304, n° 48). Un examen attentif de la matière picturale et des détails morphologiques révèle une forte proximité avec l’art et le profil du présumé Bartholomeus Pons. Les grands yeux mates et la peau marbrée de la femme rappellent non seulement ses portraits masculins mais également ses personnages féminins au sein de compositions religieuses, notamment le triptyque de Varzy. Elle s'apparente particulièrement à l'« Homme aux belles mains » du Clark Art Institute du Maître de Dinteville (Larraz et Villa 2023) daté de 1534.