Alexandre et Bucéphale

envoi 1ère année

Vers la fin de l'année 1879, Schommer exécute un croquis préparatoire de son envoi qu'il fait parvenir à Paris à son professeur, Henri Lehmann. Ce dernier lui envoie, par retour de courrier, ses critiques sur la construction du groupe d'Alexandre et Bucéphale. Ainsi, le mouvement d'Alexandre lui semble « faux à tous les points de vue » et « les lignes générales, la silhouette de la composition, sa mise dans la toile ne [sont] pas très satisfaisantes ». Alexandre, tel que Schommer l'a construit et composé, donne l'impression « d'[onduler] comme s'il était en caoutchouc » et menace d'être « enlevé comme une plume par l'étalon fougueux » ce qui forme contresens avec le sujet choisi. Lehmann conseille donc au jeune pensionnaire de rendre le conquérant « ferme sur ses pieds » en se servant de la jambe droite comme d'un « contrefort pour n'être pas emporté à droite » (Institut néerlandais, fondation Custodia, LAS 1985 –A. 30). Schommer revoie son groupe en fonction des critiques de son professeur ainsi que le laisse entendre une lettre d'Henri Lehmann datée de janvier 1880 : « j'ai été très content de la rectitude de jugement et de bon sens avec lesquels vous avez reconnu tout seul votre erreur, ç'a été une sorte de griserie qui ne se reproduira plus. Vous m'autorisez à y compter par la manière dont vous accueillez mon algarade. Je vous en félicite, vous et moi. » (Institut néerlandais, fondation Custodia, LAS 1985 –A. 305). En 1908, l'oeuvre est mentionnée comme appartenant à Munir Pacha (don de l'État à une date inconnue) (Lechleiter, 2008, p. 250).

Exposé achevé à la Villa Médicis au début du mois d'avril 1880 et à l'École des beaux-arts en juin. Après avoir été exposé au Salon de 1881, l'envoi aurait été acheté par l'État afin d'en faire cadeau « comme don diplomatique » à Munir-Pacha, cependant, les Archives nationales ne conservent aucune trace d'un achat de l'envoi.