La galerie Charpentier, créée en 1919 par Jean Charpentier et son associé Pierre Ostier au 76 rue du Faubourg Saint-Honoré dans le VIIIe arrondissement, devient au cours du XXe siècle un lieu central du marché de l’art parisien. D’abord spécialisée dans la vente de mobilier et d’œuvres d’art, la galerie diversifie ses activités par l’organisation d’expositions monographiques ou thématiques. En 1937, Jean Charpentier cesse son activité de galeriste et vend son commerce au chirurgien-dentiste Maurice Deltour. Diverses expositions continuent d’être organisées jusqu’à l’arrivée des troupes allemandes en France.
Au début de l’Occupation, la galerie est fermée. Elle est cependant prêtée en février 1941 à Henri Aumaitre, qui y organise une exposition de tapisseries du XVIIe siècle, qui sont vendues au Reichsmarshall Göring par l’intermédiaire de Gabrielle Chesnier-Duchesne. En avril 1941, une autre exposition est organisée par Josef Mühlmann pour Göring, durant laquelle sont vendues une centaine d’œuvres. Deltour s’associe en juin 1941 à Raymond Nasenta, qui devient directeur de la galerie. Ce dernier rénove et réaménage la galerie avant sa réouverture en décembre 1941. Divers évènements sont organisés pendant la guerre, auxquels des personnalités allemandes comme Otto Abetz auraient participé.
À la Libération, deux enquêtes sont menées sur Nasenta et ses relations avec l’occupant. L’affaire est classée sans suite par la Commission nationale interprofessionnelle d’épuration le 18 novembre 1946. Pendant vingt ans, Nasenta continue d’exercer sa profession en France jusqu’à son départ pour l’étranger.
Les premiers accrochages après-guerre sont thématiques : 100 portraits de femmes, Les célébrités françaises, Danse et divertissement... En 1954, Nacenta inaugure une série d'expositions sur l'Ecole de Paris dont la régularité assurera la célébrité.
