Sculptures de la caisse du retable de la Passion
La scène de la Crucifixion comprend six sculptures sur un sol rocheux : le Christ en croix, les deux larrons crucifiés, la Vierge, Marie Madeleine et saint Jean.
- Identification du bois, Élisabeth Ravaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 1999.
- Étude de la polychromie, Sandrine Pagès, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 1999.
- Étude et restauration, Juliette Levy, 1995 ; Patrick Mandron, Juliette Levy et Agnès Cascio, entre 1998 et 2006.
Sculptures constituées de plusieurs pièces de bois (tilleul) assemblées.
- Trace de fixation dans l’étau de l’établi (?) : sur la tête du Christ, une cavité.
- Revers partiellement évidé : la Vierge, Marie Madeleine, saint Jean.
- Revers partiellement travaillé : le Christ et les deux larrons.
- Revers plat : sol.
- Principaux éléments assemblés : la partie formant Marie Madeleine, le bas de la croix et les blocs de rochers est constituée de trois éléments assemblés à plat-joint ; cette partie est fixée sur la base de la scène représentant un sol rocheux. La Vierge et saint Jean sont fixés sur cette base. Les mains de ces trois figures sont assemblées (manquantes, excepté la main gauche de Marie Madeleine). La croix du Christ est constituée de trois éléments : le montant vertical sur lequel sont fixés le corps du Christ, le titulus INRI et les traverses, auxquelles sont assemblés les bras du Christ (un clou en bois dans chaque paume). Des soies de porc (?) sont insérées dans des cavités sur la couronne du Christ, pour évoquer des épines ; la fine tige en bois insérée dans les cheveux du Christ, à senestre, serait l’un des éléments des trois faisceaux de rayons nimbant la tête. Les larrons et leurs croix sont formés de plusieurs éléments assemblés, notamment par des chevilles. Quatre pièces constituent le larron dextre : partie inférieure du montant de la croix, partie supérieure du montant comprenant le corps du larron, une pièce pour chaque bras comprenant la partie latérale de la traverse. Trois pièces constituent le larron senestre : partie inférieure du montant de la croix, partie supérieure du montant, le corps du larron. Les croix des larrons sont maintenues par des chevilles à l’arrière de la Vierge et de saint Jean et leur blocage sur le sol rocheux est assuré par un coin de bois assemblé en sifflet. Des petites pointes de bois sont insérées à l’extrémité des seins des trois crucifiés.
- Détails sculptés à la surface du bois : stigmates, plis de la peau, tendons et veines, ongles des doigts et des orteils, plaies sur les corps des larrons dans lesquelles sont visibles les os cassés.
- Importante attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive) ; nombreux trous d’envol et galeries ouvertes ayant causé de multiples manques en surface du bois.
- Principaux manques : mains de la Vierge ; main droite de Marie Madeleine ; mains et orteils du pied droit de saint Jean ; orteil du pied droit du Christ ; pouce, annulaire de la main droite du larron dextre ; pied droit, doigt de la main droite et auriculaire de la main gauche du larron senestre.
- Interventions postérieures : revers de la croix du Christ doublé par une pièce de bois ; croix des deux larrons légèrement retaillées et réassemblées.
Polychromie partielle d’origine appliquée directement sur le bois.
Infimes vestiges d’une première polychromie partielle (glacis rouge : coulures de sang sur le corps du Christ et des deux larrons). Localement, deuxième polychromie partielle, probablement postérieure de peu d’années (préparation blanche, or : périzonium du Christ, cheveux de Marie Madeleine, du Christ et de saint Jean ; glacis vert sur la couronne d’épines). Polychromie postérieure sur les rochers (vert).
La Vierge
Marie Madeleine
saint Jean
La représentation de la scène de la Crucifixion du Christ au Golgotha, ou Calvaire, le « lieu du crâne » comprend six sculptures : le Christ en croix, la Vierge, saint Jean et Marie Madeleine (Jean (19, 25-26) et les deux larrons crucifiés (Luc, 23, Marc (XV, 27-28). Le sol rocheux évoque la colline du Golgotha près de Jérusalem. Selon l’iconographie traditionnelle, la Vierge et saint Jean se tournent vers le Christ et Marie Madeleine agenouillée au pied de la croix a une attitude qui exprime sa douleur. A dextre, le bon larron regarde vers le Christ et le mauvais larron, à senestre, détourne la tête. Sur leurs jambes brisées par les bourreaux, les plaies ouvertes révèlent des os cassés. « Les soldats vinrent donc, ils brisèrent les jambes du premier puis du second de ceux qui avaient été crucifiés avec lui [Jésus]. Arrivés à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes, mais l’un des soldats, de sa lance, lui piqua le côté, et il sortit aussitôt du sang et de l’eau » (Jean (19, 32-35).
Suisse, Fribourg (Freiburg im Uechtland)
Collection Alexandre Du Sommerard (Bar-sur-Aube, 1779 – Paris, 1842). Œuvre acquise par le collectionneur avant 1838. Acquisition par l’État avec l’ensemble de la collection Du Sommerard, 1842.
Retable composé d’une caisse à deux volets et d’une prédelle. Ouvert, il présente des scènes sculptées : dans la caisse la Crucifixion, sur les faces internes des volets des épisodes de la Passion. Retable fermé, les volets peints représentent Sainte Catherine et Saint Acace (?).
p. 199, Album, 3e série, pl. XX, 2 (« Cette chapelle portative, en forme de triptyque, date de la fin du XVe siècle ; elle est en bois peint et doré. Les sujets en ronde-bosse sont exécutés en bois de poirier ; ce sont, pour le panneau du milieu, le Calvaire ; et pour les volets : le Christ à la colonne, Jésus au jardin des Oliviers, le couronnement d’épines, et Jésus présenté au peuple. L’extérieur des volets est peint à figures ; les peintures représentent sainte Katerine, et saint Accursus vêtu en hérault d’armes, appuyé sur son pennon, et portant le tabar par-dessus son armure. (Collect. Du S.) ».
p. 43, n° 225 (« Le Calvaire. Triptyque en bois sculpté. XVIe siècle »).
p. 62, n° 715 (« Le Calvaire. Triptyque en bois sculpté. XVIe siècle »).