Statuette sculptée à l’origine sur toutes ses faces (revers arasé postérieurement) provenant probablement du couronnement d’un retable.
- Intervention de conservation, Aubert Gérard, 1988.
- Étude et restauration, Aubert Gérard, Anne Gérard-Bendelé, 1994.
- Identification du bois, Elisabeth Krebs, 2007.
- Observation, Pantxika Béguerie-De Paepe, Sophie Guillot de Suduiraut, 2021.
Sculpture taillée dans une bille de bois (tilleul), avec éléments assemblés.
- Trace de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, cavité cylindrique (diamètre 0,5 cm, P. 3 cm environ).
- Base à l’origine de forme circulaire : dessous évidé (pas de traces d’étau).
- Revers évidé à la gouge ; l’évidement (H. 61 cm environ, P. 13 cm environ) a été refermé par trois pièces de bois : au dos de saint Antoine, une pièce principale et une petite pièce plus étroite dans le haut ; au dos du cochon, l’évidement était refermé par une pièce de bois, qui a disparu lors de la retaille du revers ; la cavité ainsi laissée ouverte rejoint l’évidement au dos du saint.
- Élément assemblé : parties supérieure et inférieure (manquantes) de la hampe du tau, qui étaient fixées dans les cavités cylindriques de la petite partie conservée, tenue dans la main gauche ; le bas de la hampe reposait sur le sol, fixé sur un élément en saillie à l’avant de la base.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Interventions postérieures : changement de la fonction d’origine de la sculpture par la retaille du revers, pour créer une statue au dos plat destinée à être présentée contre un fond vertical ; au revers en partie haute, cinq percements pour la fixation de la sculpture, avec arrachements et éclats ; au revers dans le bas, deux cavités pour des vis ; restitution de l’extrémité de la chaussure du pied droit ; restitution du tau (déposé et conservé en réserve).
- Manques : le tau ; l’extrémité de l’index de la main gauche et le haut de la partie conservée de la hampe du tau ; le bord senestre du livre ; une partie de l’oreille droite et du groin du cochon ; au revers, les saillies des vêtements, la partie arrière du cochon et de la base ; éclats et manques au bord de la base et du manteau.
Polychromie postérieure appliquée après la suppression de la polychromie d’origine.
Polychromie postérieure :
Préparation blanche (au revers de la sculpture, préparation laissée visible, non recouverte par les autres couches de la polychromie) ; couche jaunâtre d’encollage appliquée sur la préparation, dans la plupart des zones qui ont reçu des couches colorées.
- Manteau : bol, or ; bol laissé visible, sans or, dans les creux des plis (économie de l’or).
- Bonnet d’abbé : bol, argent, léger glacis rougeâtre.
- Revers du manteau : rouge.
- Robe : bleu mat (smalt ?).
- Hampe du tau, chaussures : brun.
- Scapulaire, pages du livre : blanc.
- Barbe et cheveux : gris.
- Livre, sol : vert.
- Cochon : beige et brun.
- Carnations : blanc, rose et rose soutenu autour des yeux, sur les joues, le nez, le menton et les lèvres ; iris gris cernés de brun.
Saint Antoine, l’ermite du désert d’Égypte dont les reliques apportées en Dauphiné sont à l’origine de la fondation de l’ordre hospitalier des antonins, se présente selon le type iconographique habituel. Vieillard à longue barbe grise, il porte un bonnet d’abbé et l’habit des moines ermites, manteau, robe et scapulaire. Le livre de la règle de l’ordre dans la main droite, il tenait de la gauche le tau, bâton en forme de croix potencée, dont il ne subsiste qu’une petite partie. À ses pieds, le cochon rappelle le privilège des antonins, obtenu en compensation des soins donnés aux malades, de laisser vaguer librement leurs porcs, signalés par une clochette qui pend à leur cou.
Rhin supérieur (Oberrhein), Strasbourg (Strasburg).
Provient de l’église de la commanderie des Antonins d'Issenheim. Transféré à la Bibliothèque nationale du district de Colmar en 1793. Présenté au musée de la Ville de Colmar ouvert en 1853 dans l’ancien couvent des dominicaines d’Unterlinden.
n° 3 (« Statues d’Issenheim. St Pierre et St Jean Baptiste, petite nature, en dessous des autres [les sculptures du retable] pour le dessin et pour le travail. »).
n° 10 « De l’Église de la Commanderie d’Issenheim. Une petite figure sculptée en bois et représentant St. Antoine […]. »).
n° 10 (« St Antoine debout tient un livre à la main. À sa droite et à ses pieds se remarque le cochon. Sculpté en bois […] »).