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laurence.brosse@louvre.fr
Dernière modification
04/01/2025 18:11 (il y a 3 jours)
Titres
Titre : 
Saint Augustin et Guy Guers, précepteur d’Issenheim
Localisations
Lieu de conservation : 
Type de Cote / numéro : 
Cote / numéro : 
SB.69.d
Commentaires descriptifs
Commentaire descriptif : 

Sculpture du compartiment dextre de la caisse du retable d’Issenheim. Aux côtés de Saint Augustin est représenté le donateur du retable, identifié au précepteur d’Issenheim Guy Guers. La voûte (D-SB.69.e) et un réseau ajouré (D-SB.69.g.1 : réseau fragmentaire à son emplacement d’origine ?) formaient une sorte de dais en partie haute du compartiment dextre. 

Restaurations
Commentaire Etat de Restauration : 

- Étude radiographique, France Drilhon, Laboratoire de recherche des Musées de France, 1986.

- Analyses de la polychromie, Sylvie Colinart, Laboratoire de Recherche des Musées de France, 1986.

- Étude et intervention de conservation, Juliette Levy-Hinstin, Marie-Emmanuelle Meyohas, 1986.

- Intervention de conservation, Aubert Gérard, 1987.

- Analyse dendrochronologique, Georges Lambert, Catherine Lavier, Laboratoire de Chrono-écologie de l’Université de Franche-Comté, Besançon, 1988.

- Identification du bois, Elisabeth Krebs, 2007.

- Analyses de la polychromie, Anne-Solenn Le Hô, Centre de recherche et de restauration des Musées de France, 2014.

- Analyses de la polychromie, Nathalie Pingaud, en collaboration avec Witold Nowik et Alexis Komenda, Centre de recherche et de restauration des Musées de France, 2020.

- Étude et restauration, Juliette Levy-Hinstin (collaborateur et collaboratrices : Aubert Gérard, Anne Gérard-Bendelé, Delphine Masson, Marie-Emmanuelle Meyohas, Azzurra Palazzo, Jennifer Vatelot), 2019-2022.

Matérialité
Matériau : 
Commentaire Matérialité : 

Sculpture constituée de deux pièces principales de bois (tilleul), avec éléments secondaires assemblés.

- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur la mitre, une cavité (diamètre 1cm) au centre du creux entre les deux pointes ; sous la base : différentes traces d’étau : deux étroites entailles (L. 3,5 cm) distantes de 8 cm, trois cavités (diamètre 1,5 cm environ) distantes de 5,5-6 cm environ, deux cavités (diamètre : 1,5 cm environ) distantes de 5,5 cm environ.

- Deux pièces principales, assemblées avant la taille : la pièce dextre, la plus volumineuse, comporte le cœur de l’arbre (fentes radiales ; bois avec défauts), la pièce senestre comprend la figure de Guy Guers et, au-dessus, le pan de la chape de Saint Augustin retombant à senestre (à proximité du joint d’assemblage, nœud important sous la base) ; au revers, le joint d’assemblage entre les deux pièces est revêtu d’une bande de toile collée.

-Revers : bois fendu puis soigneusement dressé sur toute la surface ; au revers de la mitre, traces de gouge méplate, avant l’application de la toile encollée.

- Fentes : une fente au revers de la tête et du buste, renforcée par de la toile encollée ; quelques fentes radiales sous la base s’ouvrant également au revers et sur la face en partie basse.

- Éléments assemblés : sur la mitre, vingt-quatre cabochons (deux manquent), sculptés à part, collés et fixés par une petite pointe métallique entre les bordures sculptées de perles ; les deux cabochons sur la chape ; la partie supérieure de la crosse constituée de deux éléments d’origine (crosseron et hampe avec le nœud) et la partie inférieure de la hampe (restituée) assemblées à la main gauche ; le pouce et la dernière phalange de l’index de la main droite ; d’autres parties en saillie, tels le fanon de la mitre, certains doigts, les mains et le bonnet de Guy Guers, sont peut-être des éléments assemblés, mais il est difficile de les repérer en raison de l’exécution très soignée des joints.

- Traces d’outils : sous la base, traces d’origine de sciage, et de reprises à la gouge méplate et au ciseau ; traces de ciseau droit au revers des épaules et de la tête de Guy Guers ; emploi du perçoir dans les parties ajourées comme le crosseron.  

- Traces de fixation et d’une intervention réalisée peut-être lors de la mise en place dans le retable : au revers, cavités pour des clous de section carrée ; sur la face, au bord inférieur, une feuillure taillée au ciseau droit.

- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).

- Principaux manques : deux cabochons sur la mitre, plusieurs éléments végétaux du crosseron, le gland du gant gauche ; éclats, notamment sur la crosse, au bord de la mitre, de la base et de la cavité creusée dans le sol pour recevoir l’extrémité inférieure de la hampe de la crosse.

- Interventions postérieures : restitution (1930) de la partie inférieure de la hampe, cavité creusée dans la main gauche et clous dans le bas du vêtement de Guy Guers pour fixer cette hampe ; retaille d’un pli en partie basse du vêtement et d’une encoche dans l’angle dextre à la base ; restitution de l’extrémité (non polychromée) d’un pan du manipule ; au revers, cavités pour des vis ; sous la base, chemin de lecture pour une analyse dendrochronologique, ménagé en surface du bois en 1987-1988 par un spécialiste des maisons en pans de bois, Burghard Lorhum.

Technique : 
Commentaire Matérialité : 

Intervention préalable, puis polychromie d’origine en deux interventions : polychromie partielle sous-jacente et polychromie générale apparente.

Intervention préalable, appliquée directement sur le bois :

- Pupille noire, sclérotique blanche, sourcil indiqué par une ligne noire.

Polychromie partielle sous-jacente :

Encollage sur le bois avec pièces de toile encollées (observées notamment sur le sol). Préparation blanche (carbonate de calcium) visible notamment au revers sur les bords de la sculpture.

- Gants : beige pâle (phosphate de calcium) ; beige orangé (mélange de carbonate de calcium, blanc de plomb, minium, vermillon).

- Carnations de Saint Augustin : beige pâle (phosphate de calcium), colle ; bouche : orangé ; iris : gris clair ; sourcils : ligne noire.

- Carnations de Guy Guers : beige pâle (phosphate de calcium), colle ; bouche : rouge orangé, rouge, ligne de glacis rouge au bord des lèvres ; pupilles : noir ; iris : gris sombre ; sourcils : ligne ocrée.

- Cheveux de Guy Guers : brun ocré.

Polychromie générale apparente :

- Chape, mitre, fanon, manipule, bagues : bol (terres riches en oxyde de fer, carbonate de calcium) appliqué en deux ou plusieurs couches, or (feuilles de petites dimensions, par exemple 3 cm x 3 cm) ; sur les cabochons de la mitre et de la chape, et sur les chatons des bagues, glacis rouges ou verts appliqués en deux couches sur l’or ; sur le manipule, motifs en glacis jaune tracés sur l’or. Sur des surfaces peu visibles, or parti et glacis jaune, par exemple derrière la main droite, ou couche ocrée posée sur le bol (absence d’or), par exemple au revers du fanon et à l’intérieur de la mitre.

- Franges de la chape, de la dalmatique et du manipule : mixtion jaune orangé ; or, glacis rouge (kermès) et glacis jaune ; ou argent, glacis vert et glacis jaune.

- Perles ornant la mitre : mixtion jaune, argent, glacis jaune.

- Dalmatique : décors en relief moulés appliqués dits « brocarts appliqués » ; stratigraphie : 1. couche jaune (terre riche en oxydes de fer, liant protidique), 2. couche organique ocrée (chargée en alumino-silicates de fer et sels de plomb), 3. matériau de remplissage (carbonate de calcium, liant protidique), 4. mixtion, 5. or, 6. glacis jaune.

- Bonnet et fond des bordures de la mitre : rouge vif (vermillon ?), glacis rouge.

- Gants : sous-couche beige orangé (grains de carbonate de calcium, blanc de plomb, minium, vermillon), glacis rouge (kermès et garance superposés ou mélangés), plus abondant dans les creux pour accentuer le modelé des plis du tissu.

- Revers de la chape : sous-couche orangée (carbonate de calcium, minium, vermillon, blanc de plomb), couche rouge (vermillon), glacis rouge (kermès).

- Aube : blanc (probablement liant protidique).

- Manteau et bonnet de Guy Guers : argent (feuilles d’argent appliquées directement sur la préparation blanche, sans couche intermédiaire visible) ; glacis violet (indigo mêlé à un colorant violet ou rouge), appliqué en épaisseur dans les creux des plis, pour les accentuer ; deux couches organiques (peut-être autres glacis ?).

- Tau sur le manteau de Guy Guers : bleu (azurite), appliqué sur l’argent revêtu de glacis violet.

- Revers du manteau de Guy Guers : glacis rouge vif (kermès), couche épaisse appliquée directement sur la préparation blanche.

- Robe de Guy Guers : sous-couche sombre (oxyde de fer et carbonate de calcium), rouge (mélange de laque rouge et de blanc de plomb).

- Cheveux de Guy Guers : brun sombre.

- Sol : vert vif (malachite avec grains de carbonate de calcium), glacis vert.

- Carnations : rose soutenu ; barbe naissante (Saint Augustin) : gris sombre ; lèvres : rouge clair nuancé de brun rouge (Saint Augustin), ou de rouge légèrement rosé (Guy Guers) ; globes oculaires cernés de glacis rouge et caroncule rouge ; iris : gris sombre ; paupière supérieure soulignée d’un trait brun ; lignes de glacis rouge au-dessous des yeux et dans le cou ; sourcils : gris nuancé de brun clair (Saint Augustin), ou fins traits noirs (Guy Guers).

Dimensions
Hauteur : 
160
Largeur : 
72,5
Profondeur : 
23
Unité de mesure : 
Représentations
Commentaire Représentations : 

L’évêque d’Hippone (354-430) est en habit épiscopal, vêtu d’une aube, d’une dalmatique et d’une chape, tenant une crosse et portant une mitre, un manipule et des gants. Certains de ses écrits sont à l’origine du texte de la règle de saint Augustin que suivaient les Antonins. À ce titre, saint Augustin est ici représenté montrant de la main droite l’effigie de saint Antoine au centre de la caisse du retable d’Issenheim. Et il est accompagné d’un religieux antonin agenouillé, identifié au précepteur d’Issenheim Guy Guers, le donateur du retable. Saint Augustin est l’un des quatre Pères de l’Eglise latine, avec saint Grégoire, saint Ambroise et saint Jérôme, ce dernier figuré en pendant dans la caisse du retable.

Créations / exécutions
Personne liée à l'oeuvre : 

mentionné à Strasbourg de 1485 à sa mort entre 1526 et 1538

Rôle : 
Type de date : 
Date de création : 
Vers 1512 / 1516
Période de création : 
Lieu de création : 
Commentaire Lieu de création : 

Rhin supérieur (Oberrhein), Strasbourg

Historiques de collection
Date Propriété : 
1793
Commentaire Historique de collection : 

Retable provenant du chœur de l’église de la commanderie des Antonins d’Issenheim (Haut-Rhin). Propriété de l’État. Dépôt à la Ville de Colmar, gestion confiée à la Société Schongauer. Colmar, Musée Unterlinden.

Chronologie (en cours d'élaboration) :

Vers 1512-1516 : Guy Guers, précepteur de la commanderie d’Issenheim de 1490 à 1516, a fait exécuter le retable, probablement vers 1512-1516 (Béguerie, 1996, p. 36-37 ; Clementz, 1998, p. 274 ; Béguerie, 2007-2008, p. 57-73).

Première moitié du 16e siècle, la Chronique de Guewiller indique que Guy Gers a fait exécuter le retable (Stoltz, Colmar, BM ms. 539 ; Dietler, vers 1723, BM ms. 725 ; Schmid, 1911, II, p. 312, n° 32).

En 1573, mention des tableaux de Matthias d’Aschaffenburg [Mathis Gothart Nithart dit Grünewald] à Issenheim, par l’imprimeur strasbourgeois Bernhard Jobin (Schmid, 1911, II, p. 293).

En 1597, l’empereur Rodolphe II tente d’acquérir les tableaux (Schmid, 1911, II, p. 315-316, nos 35-37).

Au 17e siècle, d’éminents visiteurs sont venus à Issenheim admirer le retable (Clementz, 1998, p. 290) : le 16 janvier 1613, l’archiduc Leopold, administrateur de l’évêché de Strasbourg, participe à un office religieux et admire le retable (Colmar, ADHR, 36H, 7, 3, Liber actorum, f° 15) ; en janvier 1620, le fils du duc de Vaudémont et Charles de Lorraine, duc d’Elboeuf, s’arrêtent à Issenheim pour voir le retable (Colmar, ADHR, 36H, 7, 3, Liber actorum, f° 48) ; le 22 janvier 1620, les comtes de Helfenstein et Hohenzollern font de même (Colmar, ADHR, 36H, 7, 3, Liber actorum, f° 48), et de même le 25 août 1620, le nonce apostolique (Colmar, ADHR, 36H, 7, 3, Liber actorum, f° 95).

Vers 1619-1620 : mention des tableaux de Matthias d’Aschaffenburg [Mathis Gothart Nithart dit Grünewald] à Issenheim par Vincenz Stenmeyer, éditeur à Francfort (Schmid, 1911, II, p. 296).

1632-1654 (?) : pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648), transfert du retable à Thann où les religieux s’étaient réfugiés de 1632 à 1651 environ ; en 1650, le vicaire de l’abbé général chargé de visiter les maisons de l’ordre des Antonins, qui décrit l’église et ses autels, n’a pas vu le retable du maître-autel probablement mis à l’abri à Thann (Colmar, ADHR 49H 697 ; Clementz, 1998, p. 249, 251, 263).

1658, 18 décembre : le prince Ferdinand vient contempler le retable et explique aux religieux que l’auteur des stalles et du maître-autel s’appelle Albrecht Dürer (Colmar, ADHR, 36H 7, 3, Decreta capitulorum, f° 56 ; Clementz, 1998, p. 290).

Seconde moitié du 17e siècle : le retable (peintures et sculptures) est une œuvre d‘Albrecht Dürer dont le prince Maximilien a tenté d’acquérir les tableaux (Description de l’Alsace ; Schmid, 1911, II, p. 325, n° 43).

Dernier tiers du 17e siècle, liste des précepteurs d’Issenheim : mention de Guy Gers qui a fait exécuter le retable et les stalles (Fonds de la préceptorie, Colmar, ADHR, 36H, 7, 4 ; Goutzwiller, 1875, p. 20 ; Schmid, 1911, II, p. 326, n° 44).

1709-1710 ? : pendant la guerre de succession d’Espagne (1701-1714), transfert du retable à Besançon (Clementz, 1998, p. 263).

1710 : mention du retable sculpté en bois (Ichtersheim, 1710).

1781 : description de François Christian Lersé (Bouxwiller, 1749-Autriche, 1800) mentionnant, notamment, les sculptures du retable (Saint Antoine, les Porteurs d’offrandes, Saint Augustin, Saint Jérôme, le Christ et les apôtres, et plusieurs statues « en demi-grandeur ») ; sculptures du retable comparées à celles des stalles qui sont, comme les peintures, « dans le goût » de Dürer (Lersé, 1781).

1789, 2 novembre : décret instituant que les biens des communautés religieuses sont « mis à la disposition de la Nation ».

1792, 30 octobre : lettre de François Christian Lersé signalant les œuvres en péril à Issenheim et à Colmar.

1793, 4 février : inventaire des biens du couvent d’Issenheim par Louis Vaillant et Louis Homberger, commissaires du district de Colmar (Vaillant, Homberger, 1792-1793, Colmar, ADHR, 1 Q, boîte 1721) ; description du retable mentionnant la statue de Saint Antoine et les bustes du Christ et des douze Apôtres.

1793-1794 : entre 1793 et octobre 1794, transport à Colmar des sculptures et des peintures du retable pour être entreposées à la « Bibliothèque nationale du district » (ancien collège des Jésuites) ; la caisse et ses éléments décoratifs sont restés dans l’église d’Issenheim ; Jean-Pierre Marquaire et Jean-Jacques Karpff, nommés le 15 octobre 1794 commissaires du district de Colmar, les décrivent lors de leur visite à Issenheim en novembre 1794 (Karpff, Marquaire, 1794, Colmar, BM ms 761; Haas-Lattes, 2004, p. 41, 43).

1794, 1796-1803 : inventaires des œuvres conservées à la Bibliothèque de Colmar, mentionnant les peintures et les sculptures du retable, Saint Antoine, les Porteurs d’offrandes, Saint Augustin, Saint Jérôme, le Christ et les apôtres (Karpff, Marquaire, 1794, Buttenschœn, 1796-1803, Colmar, BM ms 7611 pièces 1 et 3 ; Haas-Lattes, 2004, p. 162-180).

1823 : prêt des statuettes des deux Porteurs d’offrandes aux Hospices civils de Colmar, pour orner la crèche de Noël de la chapelle (reçu inséré postérieurement dans l’inventaire de Buttenschoen) ; après 1823, les statuettes disparaissent et ne sont plus mentionnées jusqu’en 1905.   

1828, 22 novembre : inventaire des œuvres conservées à la Bibliothèque de Colmar, mentionnant les sculptures du retable (Saint Antoine, Saint Augustin, Saint Jérôme, le Christ et les apôtres) attribuées à Dürer (Reichstetter, 1828, Colmar, BM ms 7611 ; Haas-Lattes, 2004, p. 162-180).

1831 ou 1832, incendie de l’église de la commanderie d’Issenheim.

1849, 22 juin : la Ville de Colmar met à disposition de la Société Schongauer (créée en 1847) les bâtiments de l’ancien couvent des dominicaines d’Unterlinden pour y aménager un musée.

1852, août : les sculptures et les peintures du retable sont transférées dans la chapelle de l’ancien couvent.

1853, 3 avril : ouverture du Musée Unterlinden.

1853-1860 : entre 1853 et 1860, inventaire par Louis Hugot des œuvres déposées au musée ; description détaillée des sculptures du retable (nos 1-8), attribuées à Jörg Syrlin ; Hugot précise l’emplacement d’origine des trois statues dans la caisse, dessine les inscriptions au revers des bustes et mentionne d’autres éléments sculptés provenant du retable (dons Gustave Saltzmann) : identifiables au réseau ajouré et à la voûte du compartiment central de la caisse (n° 9), à un dais du couronnement (n° 10), à des parties de l’encadrement du même compartiment central (n° 10), et à des restes des réseaux ajourés (n° 11) des compartiments latéraux (Hugot, avant 1860, Colmar, BM ms 667 ; Haas-Lattes, 2004, p. 162-180).

1860, Louis Hugot énumère les sculptures au musée et précise qu’elles ne sont qu'une faible partie du retable car, lors de leur enlèvement, deux chariots de sculptures furent transportés dans une province voisine pour y être vendus (Hugot, 1860).

De 1853 à 1869, présentation des sculptures provenant du retable contre le mur sud de la nef de la chapelle de l’ancien couvent d’Unterlinden : les bustes du Christ et des apôtres sont placés dans trois compartiments ; les trois figures sculptées de la caisse (Saint Antoine, Saint Augustin, Saint Jérôme) sont adossées à un fond vertical en planches de bois, sur lequel sont fixés des éléments décoratifs de la caisse (l’encadrement et le réseau ajouré du compartiment central, les voûtes des dais des trois compartiments) ; ce dispositif est conservé après 1869 (Goutzwiller, 1875). Le dais provenant du couronnement et les réseaux ajourés des compartiments latéraux ne sont pas présentés.

1869, le dispositif de présentation des sculptures est déplacé au fond du chœur de la chapelle ; le dais du couronnement est présenté (Goutzwiller, 1875).

1889 : les réseaux ajourés provenant des compartiments latéraux de la caisse sont ajoutés au réseau du compartiment central, avec d’importants compléments, créés probablement par l’entreprise de Théophile Klem (Heck, « Les présentations […] », 1987).

1905 : les deux Porteurs d’offrandes, non localisés depuis 1823, sont acquis par Julius Böhler, antiquaire à Munich, auprès du collectionneur R. Zschille, à Grossenhain en Saxe.

1911, ouvrage de référence sur Matthias Grünewald publié par Heinrich Alfred Schmid : donateur aux pieds de saint Augustin identifié à Jean d’Orlier, considéré comme le commanditaire du retable ; caisse et sculptures du retable exécutées sous le préceptorat de Guy Guers, vers 1505-1508 ; première attribution des sculptures de la caisse et du buste du Christ à Nicolas de Haguenau ; attribution des Apôtres à Des. Beychel ; publication des sources (Schmid, 1911).

1913 : attribution à Nicolas de Haguenau ? ; publication des Porteurs d’offrande en possession de Julius Böhler, antiquaire à Munich (Vöge, 1913).

1914 : sculptures et peintures du retable mises en sécurité à la Caisse d’Épargne de Colmar.

1917 : sculptures et peintures transférés à Munich à l’Alte Pinakothek. ; la Ville de Colmar échoue à acquérir auprès de Julius Böhler les deux Porteurs d’offrandes et reçoit des copies des statuettes.

1919 : retour au Musée Unterlinden des sculptures et des peintures du retable.

1924, catalogue du musée par Claude Champion : donateur auprès de Saint Augustin identifié à Jean d’Orlier ; Christ et apôtres attribués à Desiderius Beychel, d’après l’inscription au revers de l’un des apôtres ; les trois statues de la caisse attribuées à un sculpteur inconnu, peut-être Nicolas de Haguenau ; mention des Porteurs d’offrandes à Munich et de leurs copies au musée (Champion, 1924).

1930 : nouvelle présentation des sculptures dans une structure en bois composant une caisse et une prédelle, qui sont en partie inspirées du projet de Heinrich Alfred Schmid en 1911 et réalisées par l’entreprise de Théophile Klem ; aux sculptures d’origine sont ajoutés des socles sous les trois statues de la caisse, des colonnettes et des encadrements dorés aux compartiments latéraux, et les restes des réseaux ajourés de ces compartiments sont assemblés (Heck, « Les présentations […] », 1987).

1933 et 1935 : structure en métal, par le ferronnier colmarien Greiner, et structure en bois, par la menuiserie Rinterknecht.

1939 : transfert au château de Lafarge (Corrèze), puis au château de Hautefort (Dordogne).

1940 : retour en Alsace, d’abord à Colmar, puis transfert au château du Haut-Koenigsbourg (Bas-Rhin).

1945 : retour au Musée Unterlinden.

Jusqu’en 1987 : sculptures de la caisse du retable en général attribuées à Nicolas de Haguenau et datées soit vers 1490, soit vers 1500-1510 ; bustes de la prédelle en général attribués à Desiderius Beychel ; donateur aux pieds de saint Augustin identifié à Jean d’Orlier (notamment, Schmitt, 1964 ; Zimmermann, 1985 ; Recht, 1987).

1977 : acquisition auprès de Böhler à Munich, par le Badisches Landesmuseum de Karlsruhe, des deux Porteurs d’offrandes provenant de la caisse du retable.

1984 : dépôt des Porteurs d’offrandes au Musée Unterlinden, par le Badisches Landesmuseum de Karlsruhe (en échange du dépôt de deux œuvres du musée Unterlinden et d’une sculpture du musée des Arts décoratifs à Paris).

1986-1987 : début de l’étude technique et scientifique des sculptures et de la structure du retable (Colinart, Drilhon, 1987 ; Levy, Meyohas, 1987 ; Heck, « La partie sculptée […] », 1987).

1988, nouvelle lecture de l’inscription au revers d’un apôtre et rejet de l’attribution à un sculpteur nommé Desiderius Beychel (Heck, 1988).

1996, nouvelle datation des sculptures de la caisse, attribuées à Nicolas de Haguenau, et des bustes de la prédelle, attribués à l’atelier de ce sculpteur : donateur aux pieds de saint Augustin identifié à Guy Guers, exécution des sculptures contemporaine de la réalisation des peintures, vers 1512-1516 (Béguerie, 1996 ; Béguerie-De Paepe, 2007-2008).

2013 : transfert et présentation du retable dans l’ancienne église du couvent des Dominicains de Colmar, pendant les travaux d’aménagement du Musée Unterlinden.

2015 : retour au Musée Unterlinden.

2019-2022 : étude technique et scientifique fondamentale des sculptures et des peintures du retable, et restauration de l’ensemble de l’œuvre.

Liens entre oeuvres
Type de lien vertical : 
Commentaire Liens entre oeuvres : 

Sculptures et éléments d’origine de la caisse et du couronnement du retable du maître-autel de l’église des Antonins d’Issenheim (Haut-Rhin).

Dans la caisse, au centre, statue de Saint Antoine (SB.69.a.1) avec trône et socle (SB.69.a.2 et 3), à dextre, statue de Saint Augustin et Guy Guers, précepteur d’Issenheim (SB.69.d), à senestre, statue de Saint Jérôme (SB.69.f), aux côtés de Saint Antoine, statuettes du Porteur d’offrande au porcelet et du Porteur d’offrande au coq (dépôts du Badisches Landesmuseum, Karlsruhe, inv. 77/22, 77/23).

À la prédelle, bustes du Christ et des douze apôtres : Le Christ (SB.69.i), Trois apôtres (SB.69.j), Jean, André, Pierre (SB.69.k), Jacques et deux apôtres (SB.69.l), Trois apôtres (SB.69.m).

Structures de la caisse et de la prédelle créées vers 1930 par l’atelier de Théophile Klem à Colmar, incluant des éléments d’origine de la caisse du retable : voûtes du compartiment central et des compartiments latéraux (SB.69.c, SB.69.e, SB.69.h), réseaux ajourés du compartiment central et des compartiments latéraux (SB.69.b, SB.69.d.2, SB.69.g), encadrement du compartiment central (SB.69.n).

Un Dais, provenant vraisemblablement du couronnement du retable, est conservé à part.

Bibliographies / archives
Commentaire Bibliographies / archives : 

Bibliographie non exhaustive mentionnant principalement les sculptures et l’histoire du retable d’Issenheim.

Commentaire Bibliographies / archives : 

« Vnd liess bauwen den glocken thurn, den hohen gabel die gewelb in der Kürchen vnnd die Thaffel auf den From Altar […]. » (Il [Guy Guers] avait fait construire le clocher, le haut pignon, les voûtes de l’église et les " tableaux " sur le maître-autel […]. Édition : Schmid, 1911, II, p. 312, n° 32 ; Béguerie, 2005, p. 56 : « Il faut comprendre par là que Guy Guers est le commanditaire des panneaux peints mais également de la caisse du retable. Le mot Taffel désigne en effet une œuvre d’art (peinture, relief ou caisse comportant des sculptures) destinée à être vue d’un seul côté, alors que Bild fait référence à une œuvre dont il est possible de faire le tour. »).

Commentaire Bibliographies / archives : 

« […] Le Rétable du Maistre Autel est une chose digne de la curiosité des plus délicats dans la peinture et sculpture, puisqu’il est de la main d’Albert Dürer et que des seuls tableaux qui l’ornent le prince Maximilian dernier mort [1651] père de l’électeur de Bavière d’aujourd’hui en voulu donner jusqu’à […] mil Écus. » (Édition : Schmid, 1911, II, p. 325, n° 43).

Sources en ligne
Date de consultation : 
17/12/2024
Source
Institut national d'histoire de l'art (France) / Musée du Louvre (Paris)
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
Sophie Guillot de Suduiraut et Laurence Brosse