L'Annonciation du retable de l'Annonciation

Les trois sculptures de la scène de l’Annonciation (la Vierge, l’ange et Dieu le Père ; autres sculptures disparues) sont présentées dans la caisse du retable.  

La Vierge : sculpture taillée dans une pièce de bois (probablement tilleul), avec éléments assemblés.

- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, cavité (diamètre 1 cm environ) comblée par une pièce de bois ; sous la base, sept ou huit entailles de formats divers (dessous de la base non examiné de visu).

- Revers évidé à la gouge ; retaille d’origine du dessous de la base pour assurer la stabilité de la sculpture sur le soubassement.

- Éléments assemblés : la porte (manquante) du prie-Dieu ; les mains (?) : pas de traces visibles d’assemblage. 

- Légère attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).

L’ange  : sculpture taillée dans une pièce de bois (probablement tilleul), avec éléments assemblés.

- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, cavité (diamètre 1 cm environ) comblée par une pièce de bois ; sous la base, quatre (?) entailles (dessous de la base non examiné de visu).

- Revers évidé à la gouge.

- Éléments assemblés : ailes (nouvelle fixation en 1994) ; main droite ; main gauche (?) : pas de traces visibles d’assemblage ; étole ; en bordure de la chape, éléments en bois pour imiter des cabochons, et boules pour imiter des perles, modelées dans un matériau plastique (carbonate de calcium et colle ?) et fixées sur des tiges métalliques.

- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).

- Principaux manques : extrémité de l’index et majeur de la main droite, quelques boules en bordure de la chape.

Dieu le Père : sculpture taillée dans une pièce de bois (probablement tilleul), avec élément assemblé.

- Revers partiellement travaillé.

- Élément assemblé : croix du globe.

- Principaux manques : bras senestre de la croix ; une petite cavité dans la bouche de Dieu le Père pourrait être la trace d’un élément rapporté disparu ; à dextre de Dieu le Père, il manque un ou des éléments (notamment la colombe), qui étaient fixés sur le fond de la caisse.

- Intervention postérieure : restitution (?) de la croix.

La Vierge : polychromie d’origine et polychromies postérieures (reprises locales).

1.Polychromie d’origine : 

Préparation blanche.

- Robe et manteau : bol brun-rouge, or.

- Cheveux : mixtion, or. 

- Ceinture et ligne cernant le bord du corsage : noir.

- Livre : vestiges de rouge.

- Prie-Dieu : jaune pâle.

- Carnations : rose pâle.

2.Polychromies postérieures :

- Manteau, quelques reprises locales de la dorure d’origine : mixtion, or.

- Ceinture et ligne cernant le bord du corsage : rouge.

- Livre : pages blanches, rubriques rouges encadrant des lignes ondulées noires

- Prie-Dieu : brun et ocré (faux marbre) ; indication, en noir ou brun sombre, des charnières de la porte manquante (traces d’arrachement) et de l’intérieur du prie-Dieu.

- Carnations (sur la polychromie d’origine abrasée) : rose avec rehauts rose vif ; lèvres rouges ; sourcils et bord de la paupière supérieure bruns ; iris brun clair avec touche blanche pour indiquer le reflet de la lumière.

L’Ange : polychromie d’origine et polychromies postérieures (reprises locales).

1.Polychromie d’origine : 

Préparation blanche.

- Chape, bord de l’aube, ailes : bol brun-rouge, or.

- Cabochons en bordure de la chape : bol brun-rouge, or, glacis vert et glacis rouge.

- Boules en bordure de la chape : bol brun-rouge, argent, vestiges de rouge.

- Étole : bol, or.

- Cheveux : mixtion ocrée, or.

- Cercle de tête : mixtion ocrée, or, glacis vert et glacis rouge.

- Aube : bleu clair parsemé de pastilles (de papier ou de parchemin ?) dorées, collées.

- Carnations : rose pâle.

2.Polychromies postérieures :

- Chape, quelques reprises locales de la dorure d’origine : mixtion, or.

- Boules en bordure de la chape : gris ; même gris à l’emplacement des boules manquantes.

- Étole : vert.

- Cercle de tête : vert et rouge.

- Aube : rouge vif ; ligne de points beiges soulignant le bord doré des manches et du bas de l’aube.

- Carnations (sur la polychromie d’origine abrasée) : rose avec rehauts rose vif ; lèvres rouges ; sourcils et bord de la paupière supérieure bruns ; iris gris avec touche blanche pour indiquer le reflet de la lumière ; ongles rose clair cernés de brun.

Dieu le Père : polychromie d’origine et polychromies postérieures (reprises locales).

1.Polychromie d’origine : 

Préparation blanche.

- Vêtement, globe : bol, or.

- Nuées : bleu (azurite).

2.Polychromies postérieures :

- Vêtement, quelques reprises locales de la dorure d’origine : mixtion, or.

- Nuées : bleu mat (smalt ?).

- Cheveux : gris sombre.

- Carnations : rose soutenu ; lèvres rouges ; sourcils et bord de la paupière supérieure gris sombre ; iris brun sombre avec touche blanche pour indiquer le reflet de la lumière.

La Vierge

L'ange (sans les ailes)

Dieu le Père

La représentation du récit de l’Annonciation (Luc 1, 26-38) a donné lieu à de multiples variantes. Suivant une tradition iconographique courante, la Vierge est ici agenouillée devant un prie-Dieu qui supporte un livre ouvert : d’après l’enseignement des Pères de l’Eglise, Marie méditait sur la prophétie d’Isaïe qui prédit la venue du Messie (11,1), lorsque l’ange Gabriel entra dans sa maison et lui annonça qu’elle enfanterait un fils. La Vierge ne montre aucun signe du trouble évoqué dans le texte évangélique (Luc, 1, 29). Sereine, elle joint les mains en un geste de prière, qui exprime une pieuse méditation et l’acceptation du message divin (Luc, 1, 28), et auquel pouvait répondre la dévotion du spectateur de la scène, qui priait devant le retable. Selon l’iconographie usuelle au Moyen Âge, l’ange ailé porte des vêtements liturgiques, étole, aube et chape richement ornées, et il lève la main droite, l’index dressé, en un geste d’orateur qui souligne les paroles du messager divin. La scène était habituellement complétée par les représentations de Dieu le Père et de la colombe, symbole de l’Esprit Saint qui descend sur la Vierge (Luc, 1, 35). Au-dessus de la Vierge, Dieu le Père émergeant de nuées, apparait dans le ciel en Salvator mundi, bénissant et tenant le globe terrestre. La colombe a ici disparu. La place privilégiée réservée à la scène de l’Annonciation répondait peut-être au choix du commanditaire de ce retable de petit format, œuvre de dévotion à usage privé.

Origine inconnue. Collection particulière (famille alsacienne issue de l’ancienne noblesse locale). Acquisition, 1982.

p. 344-345 (Haute-Alsace, vers 1490-1500).

p. 35 (Haute-Alsace, vers 1480-1500).

p. 62, n° 119 (Haute-Alsace, fin du 15e siècle).