Portrait présumé de Pierre Pithou

On ignore qui a proposé de reconnaître dans ce portrait d’homme mûr une effigie de Pierre Pithou. Né à Troyes en 1539, Pierre Pithou est le frère aîné de François et cadet des jumeaux Jean et Nicolas, nés en 1524 du premier mariage de leur père. De grandes dimensions, son portrait le montre vêtu à la mode du règne de Henri IV, autour de 1585, tenant devant lui un livre ouvert. Il se trouvait autrefois dans la collection du Dr. Auguste Millard, avant d’être acquis par le musée de Troyes en 1874. La Vie de Pierre Pithou (Paris, 1756, vol. 2, p. 2) mentionne un portrait de lui qu’il fit soi-disant faire à Paris peu de temps avant sa mort dans le but de l’offrir à son frère (dont le nom n’est pas précisé). Pithou est décrit comme « grand, un peu voûté, sans embonpoint. Des cheveux noirs, des yeux vifs & un peu enfoncés, des sourcils épais, un front large & avancé, un nez gros & fort rouge ainsi que le reste du visage, formoient les principaux traits de sa physionomie ». En 1756, le portrait, dit « en grand, & d’assez bonne main », se trouve chez M. Ledhuys, marchand à Troyes. Il n’est pas impossible que le portrait du musée de Troyes corresponde à cette description, mais la prudence est de mise car un autre portrait présumé de Pierre Pithou appartenait en 1928 à M. Anisson du Perron après avoir été conservé à Saint-Fargeau (documentation du musée ; la photographie est malheureusement de trop mauvaise qualité pour la reproduire. Pierre Pithou semble toutefois plus jeune (la fraise suggère par ailleurs une datation plutôt dans les années 1570). Il est dépeint dans un format horizontal, dans une robe de magistrat, une plume à la main. Une feuille est posée sur une table à ses côtés. ).

Le statut du tableau de Troyes est d’autant plus difficile à établir en raison des incertitudes demeurant sur la date de réalisation. S’il n’est pas exclu qu’il s’agisse d’un original du vivant de Pierre Pithou, certains détails comme les mains et le livre pourraient trahir une exécution au début du XVIIe siècle. Au regard de la popularité de la famille Pithou, il est possible que des copies aient été commandées localement pour être intégrées à des galeries historiques.