Relief appliqué sur la face interne du volet dextre d'un retable.
- Étude, Juliette Levy-Hinstin, 2013.
- Analyses de la polychromie, Nathalie Pingaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2014.
- Restauration, 2015.
Relief taillé dans une planche de bois (probablement tilleul).
- Revers plat avec traces de gouge ; dessous de la base scié.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : aucune trace décelée
- Détails finement sculptés à la surface du bois : mèches des cheveux et de la barbe, couverture du livre, petits plis de chair sur les doigts, pelage du cochon, escarpements herbeux et rocheux du sol avec incisions parallèles et trois excroissances représentant des cailloux émergeant de creux.
- Percements ayant probablement servi à la fixation du relief sur le volet du retable : de part et d’autre du cou, en bas à senestre sur la robe et le sol.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : tau (restes d’une cheville entre le pouce et l’index de la main droite) ; extrémité du pouce et de l’annulaire de la main gauche ; éclats sur une boucle de cheveux à dextre, sur la ferrure du livre.
- Intervention postérieure : clou forgé sur la tranche du livre près de la ferrure.
Polychromie d’origine avec reprises locales.
Préparation (carbonate de calcium, liant protéinique) inégalement lissée ; encollage sur la préparation visible localement (cheveux, cochon).
- Manteau, bordure de la capuche, du scapulaire et de la robe : bol rouge (terre riche en oxydes de fer), or avec reprises locales (vraisemblablement bronzine).
- Bonnet, capuche, scapulaire et robe : fine couche rouge intense (terre très riche en oxydes de fer, sulfate de calcium), glacis rouge ; retouches locales.
- Revers bleu du manteau et de la capuche : fine couche rouge intense (terre très riche en oxydes de fer, sulfate de calcium), d’aspect noirâtre à l’œil nu, recouverte de deux couches de bleu (azurite, finement broyée pour la première, plus grossièrement pour la seconde) lacunaires ; localement, traces d’une couche postérieure noirâtre.
- Souliers : noir.
- Couverture du livre : rouge vif, glacis rouge sur le bord et les champs triangulaires.
- Cochon : ocré ; clochette et collier : noir.
- Sol : vert sombre.
- Cheveux et barbe : gris clair.
- Carnations : blanc rosé, accents roses sur les joues et le nez (blanc de plomb, vermillon) ; épaisses lignes roses autour des yeux, dessinant deux rides sous les paupières inférieures et marquant le sillon autour des narines.
- Yeux : paupières cernées de brun sombre, iris brun entouré d’une ligne plus foncée et ponctué d’une touche blanche ; sclérotique bleutée, épais rehauts blancs et touche rouge à l’angle interne ; sourcils gris tracés par un épais coup de pinceau (sur le sourcil gauche, un premier trait est recouvert par une seconde couche).
- Bouche rouge vif : couche épaisse et opaque, plus foncée sur la lèvre supérieure.
- Mains : blanc rosé avec veines bleutées et lignes roses soulignant le contour des doigts et les phalanges à la naissance des doigts ; ongles : blanc rosé cernés de brun ; retouches locales (blanc de zinc).
Saint Antoine, l’ermite du désert d’Égypte dont les reliques apportées en Dauphiné sont à l’origine de la fondation de l’ordre hospitalier des Antonins, se présente selon le type iconographique habituel. Il porte longue barbe et bonnet d’abbé, manteau à capuchon des moines ermites, robe et scapulaire. Le livre de la règle de l’ordre dans la main gauche, il devait tenir de la droite le tau, bâton en forme de croix potencée, aujourd’hui disparu. À ses pieds, le petit cochon rappelle le privilège des Antonins, obtenu en compensation des soins donnés aux malades, de laisser vaguer librement leurs porcs, signalés par une clochette qui pend à leur cou.
Sud de la Souabe (Südschwaben)
Origine inconnue. Commerce de l'art, France. Vente publique, Fontainebleau, 2013. Galerie Matthieu et Gabriela Sismann, Paris, 2013. Acquisition, 2014. Musée de l'Œuvre Notre-Dame, Strasbourg.
Le Saint Antoine, le Saint Théodule et la Sainte Marguerite, du musée de l'Œuvre Notre-Dame de Strasbourg, ainsi qu’une Sainte Catherine, actuellement non localisée (H. 97 cm), ont été exécutés dans le même atelier, par le même sculpteur et le même polychromeur. Les quatre reliefs devaient être disposés deux à deux sur les faces internes des volets d'un même retable.
n° 170 (paire de panneaux en bois peint et sculpté représentant Saint Antoine et Sainte Marthe, 19e siècle).
p. 339-346, n° 44 (Sud de la Souabe, vers 1515-1520).