Saint Théodule

Relief taillé dans une planche de tilleul.

- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : aucune trace décelée.

- Détails finement sculptés à la surface du bois : suite de motifs en forme de croissant, sculptés en creux sur la mitre ; éléments décoratifs sculptés en relief sur la mitre, la chape, les gants et le livre ; plis des gants sur les mains, pelage du diable.

- Percements ayant peut-être servi à la fixation du relief sur le volet d’un retable : à hauteur du cou du diable, près de ses doigts et de la cloche, au-dessus de la chaussure et dans le bas de l’aube à dextre, sous la main droite.

- Manques : épée ou crosse ? (restes d’une cheville entre le pouce et l’index de la main gauche) ; la hampe de la crosse (?) aurait été maintenue dans la partie inférieure par une cheville placée dans l’un des trous ; éclat au bord de l’oreille du diable ; base partiellement retaillée.

- Interventions postérieures : relief aminci (traces de sciage au revers, en partie centrale) ; base sciée à nouveau et retaillée dans sa partie avant (disparition des détails sculptés sur le sol) ; restitution d’une partie du fanon senestre de la mitre, depuis les cheveux jusqu’à l’épaule ; au revers, restes d’une étiquette collée à l’arrière du fanon dextre; deux pas de vis récents insérés à l’arrière de la mitre et du genou.

Polychromie d’origine, avec reprises locales.

Préparation (carbonate de calcium, liant protéinique) inégalement lissée.

- Chape, amict, bords perlés motifs en losanges de la mitre : bol rouge (terre riche en oxydes de fer), or ; cerne en glacis rouge et partie centrale en glacis vert des losanges dorés imitant des cabochons.

- Cheveux : mixtion orangée (blanc de plomb et/ou minium, quelques grains de jaune d’étain et de plomb, de terre ocre et de carbonate de calcium, liant organique), or parti (altéré).

- Bride et attaches de la chape : à l’origine dorées sur mixtion (infimes traces d’or).

- Champs triangulaires de la mitre, fanons, dalmatique, aube, cloche : bol rouge (terre riche en oxydes de fer), argent (altéré), glacis ; sur la dalmatique, glacis rouge ; dans le bas de l’aube et sur la cloche, glacis jaune (?), décor de lignes et de losanges peints en blanc (blanc de plomb), imitant une dentelle sur l’aube.

- Diable : à l’origine localement doré, glacis rouge ; couche noirâtre postérieure.

- Revers bleu de la chape, de la mitre et de la dalmatique : fine couche rouge intense (terre très riche en oxydes de fer, sulfate de calcium ; 30 µ) d’aspect noirâtre à l’œil nu, recouverte de deux couches bleues (azurite, finement broyée pour la première, plus grossièrement pour la seconde) lacunaires ; localement, traces d’une couche postérieure (bleu de Prusse).

- Revers de l’aube, couverture du livre : rouge vif, glacis rouge.

- Chaussure : rouge.

- Frange de la dalmatique : glacis vert.

- Gants blancs avec lignes peintes en rouge vif aux poignets et autour des losanges en relief dorés sur mixtion imitant des plaques de gants orfévrées ; glacis vert au centre des losanges cerné de lignes noires (postérieures ?).

- Sol : vert.

- Carnations : blanc rosé avec accents roses sur les joues et le nez (blanc de plomb, grains de vermillon et de terre rouge) ; épaisses lignes roses autour des yeux, dessinant deux rides sous les paupières inférieures et marquant le sillon autour des narines ; retouches locales autour de la bouche du côté senestre du menton ; yeux : paupières cernées de brun sombre, iris brun clair entouré d’une ligne plus foncée et ponctué d’une touche blanche ; sclérotique bleutée avec épais rehauts blancs et touche rouge à l’angle interne ; sourcils brun clair tracés par un épais coup de pinceau ; bouche rouge vif : couche épaisse et opaque, plus foncée sur la lèvre supérieure.

Saint Théodule, l’évêque du Valais, est identifiable grâce à son attribut, un diablotin tenant une cloche qui évoque une pittoresque légende diffusée au 15e siècle : l’évêque a forcé le diable à porter depuis Rome jusqu’à la cathédrale de Sion une cloche miraculeuse offerte par le pape, qui protégeait contre les intempéries. Saint Théodule porte les habituels vêtements liturgiques, chape, dalmatique à franges, aube, amict, gants et mitre à fanons. Il tenait dans sa main gauche soit la crosse épiscopale, soit une épée, le symbole de son pouvoir temporel sur le Valais faisant référence aux droits régaliens transmis par Charlemagne.

Origine inconnue. Commerce de l'art, France. Vente publique, Fontainebleau, 2013. Galerie Matthieu et Gabriela Sismann, Paris, 2013. Acquisition, 2014. Musée de l'Œuvre Notre-Dame, Strasbourg.

Le Saint Théodule, le Saint Antoine, et la Sainte Marguerite, du musée de l'Œuvre Notre-Dame de Strasbourg, ainsi qu’une Sainte Catherine, actuellement non localisée (H. 97 cm), ont été exécutés dans le même atelier, par le même sculpteur et le même polychromeur. Les quatre reliefs devaient être disposés deux à deux sur les faces internes des volets d'un même retable.

p. 6 (Maître anonyme souabe, vers 1500).

p. 230, n° 64 (Souabe, vers 1500).

p. 76 (idem).