Buisson d'Armandy, Pauline
12 rue Condorcet
château des Cinq Cantons, 177 allée des Cinq Cantons
34, rue Bassano
La verrerie et la dynamite : l’alliance de deux familles de l’industrie
La comtesse d’Armandy (1860-1949), née Pauline Catherine Françoise Barbe, le 20 septembre 1860 à Strasbourg, est issue de l’union de Marguerite Joséphine Julie Quennec (1838, Épinal-1876, Paris) et de François Barbe, dit Paul Barbe (1836, Nancy-1890, Paris), diplômé de l’École polytechnique (1855) et alors lieutenant au 6e régiment d’artillerie-pontonniers.
Sa mère Julie Quennec appartient à une famille propriétaire de manufactures de verrerie dans les Vosges puis à Progens dans le canton de Fribourg en Suisse. À partir de 1862, le père de Julie Quennec et grand-père de la comtesse d’Armandy, Théodore Quennec (1803, Vannes-1870, Progens) devient copropriétaire, avec l’industriel français Jean Baptiste Jérôme Brémond, de la Société des Mines et Verrerie de Semsales, première fabrique de verre et de cristal en Suisse tout au long du XIXe siècle. Au décès de Théodore Quennec, son fils aîné, l’ingénieur Henri Joseph Quennec (1838-1899), prend la tête de la verrerie, avant que la Société ne devienne entière propriété de la famille Quennec en 1901. Julie Quennec a deux autres frères : Nicolas Léon Quennec (1840-1877), lieutenant de vaisseau et officier de l’ordre royal du Cambodge (AN, LH/2245/82) dont Pauline Barbe héritera l’année précédant son mariage (CHA, Vincennes, GR 10 YD 1087), et Lucien Théodore Quennec (1843-1905) qui épouse la comtesse Barbara Nicolaevna dite Barbe Hendrikoff (1855-1945). Le fils de ces derniers et cousin germain de Pauline Barbe, Léon Quennec (1883-1974), sera l’un des légataires de la comtesse d’Armandy en 1949 (Archives du musée de l’Armée, dossier du legs de 1950). Capitaine d’infanterie des troupes de Tunisie au moment d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1931 (AN, 19800035/1255/44818), Léon Quennec a été en poste en Tunisie pour la première fois en 1910, puis affecté à partir de 1925 à l’état-major de la division d’occupation de la Tunisie. C’est à partir de cette date qu’il réside comme colon à Pavillier (aujourd’hui Menzel M’hiri) dans la région de Kairouan.
Le père de la comtesse d’Armandy, Paul Barbe, est issu lui aussi du monde industriel de l’Est de la France. À la tête, dès 1861, des industries familiales de la Maison Barbe Père et Fils et Cie, regroupant alors les fonderies de Tusey près de Vaucouleurs (Meuse) et les hauts fourneaux de Liverdun (Meurthe et Moselle), l’ingénieur Paul Barbe devient, par son activité à la fois industrielle et capitalistique, l’un des pionniers de la seconde Révolution industrielle française (Bret P., 1996). En 1868, au lendemain du brevet d’invention de la dynamite par Alfred Nobel (1833-1896), l’ingénieur nancéen s’associe à l’industriel et chimiste suédois pour l’exploitation de l’explosif, en particulier à destination de l’industrie minière. Profitant en France d’une législation favorable à l’industrie privée des explosifs à partir de 1875, Paul Barbe œuvre ensuite à la consolidation du capital de la compagnie Nobel et au regroupement des activités en deux vastes sociétés mères, l’une anglo-allemande et l’autre dite « latine » (sociétés française, espagnole, portugaise, italo-suisse, et leurs filiales implantées en Amérique latine au moment du percement de l’isthme de Panama), soit la Société Centrale des Dynamites, dont il devient le directeur général en 1887 (Praca E., 2007). L’associé de Nobel s’engage aussi dans d’importantes entreprises agricoles en Algérie et en Cochinchine (culture de la ramie, plante textile) et est l’administrateur des Messageries fluviales de Cochinchine (Robert, Bourloton, Cougny, 1889-1891). Entre-temps, l’homme d’affaires, qui côtoyait depuis longtemps les cercles politiques en raison d’une intense activité lobbyiste, est surtout élu député radical-socialiste de la Seine-et-Oise (1885-1890), puis nommé ministre de l’Agriculture en 1887. Personnalité de la haute finance et homme politique désormais, Paul Barbe fait partie des parlementaires impliqués dans le scandale du canal de Panama et s’est livré aussi, avec d’autres directeurs de la « Dynamite Centrale », aux spéculations illégales sur la glycérine qui, à son décès en 1890, feront vaciller l’empire Nobel (Bret P., 1996).
L’union de Pauline Barbe et du comte Eugène Buisson d’Armandy
C’est encore mineure et sous la tutelle légale de son père, que Françoise Barbe épouse à l’âge de 17 ans le comte Eugène Sylvestre Buisson d’Armandy (1848, Toulouse-1936, Paris), le 31 juillet 1878 à Paris. Établie par le notaire Maître Bourget (38 rue Saint-Georges à Paris), la « Déclaration d’apport de mariage » des futurs époux (CHA, Vincennes, GR 10 YD 1087) précise que l’apport de Pauline Barbe provient de la succession de sa mère décédée deux années auparavant et estime le revenu de la future épouse à « environ douze mille francs, tant en créances hypothécaires qu’en rentes sur l’État français et dations industrielles ». Conclu devant le même notaire, le « Contrat de mariage » des futurs époux (CHA, Vincennes, GR 10 YD 1087) mentionne pour Eugène Buisson d’Armandy la propriété du château des Cinq-Cantons sur les communes de Carpentras et Loriol (Vaucluse), lui provenant de la succession de son père. Pour Pauline Barbe, outre les valeurs des créances hypothécaires (dont une de « quatre-vingt-dix mille sept cent soixante et onze francs » qui lui est due par son père) et des rentes sur l’État, il y est fait mention de « deux cents actions timbrées par abonnement de la société de Dynamite » pour une valeur évaluée à « quatre-vingt mille francs ». Plusieurs rapports annuels de l’armée rappellent combien l’officier saint-cyrien (1866) Eugène Buisson d’Amandy « a fait un très bon mariage » en épousant « une femme qui sera riche un jour » (CHA, Vincennes, GR 10 YD 1087, inspection de 1882).
Eugène Buisson d’Armandy est le fils du général Édouard Buisson d’Armandy (1794-1873), polytechnicien et saint-cyrien, dont la carrière au sein de l’armée française fut interrompue de 1816 à 1831, après qu’il ait été réformé pour des opinions bonapartistes (CHA, Vincennes, GR 7 YD 1309). Lors de cet exil où il parcourt le Moyen Orient et l’Asie centrale jusqu’en Inde (Colozzi R., 2007), Édouard d’Armandy entre au service d’un sultan d’Oman à Mascate (dans son testament, la comtesse d’Armandy mentionne, parmi des objets destinés à être vendus, une bague donnée par « l’Iman de Mascate au père de son mari le GL de division Édouard d’Armandy quand il était en mission près de lui », archives du musée de l’Armée), puis s’établit en Perse au service du souverain Qajar Fath Ali Shah (1771-1832) jusqu’en 1821 et le déclenchement de la guerre turco-persane. De retour en France en 1823, il est nommé agent consulaire à Moka au Yémen (Washington, The Thomas Jefferson Papers at the Library of Congress, lettre d’Édouard Buisson d’Armandy au diplomate David B. Warden), puis vice-consul de Damiette en Égypte (Colozzi R., 2007). Après la révolution de 1830, Édouard d’Armandy est rétabli par ordonnance royale dans son ancien grade de capitaine d’artillerie (CHA, Vincennes, GR 7 YD 1309). Il est envoyé en Algérie où son fait d’armes est la prise de Bône le 27 mars 1832 (Buisson d’Armandy, E., 1882), avec l’appui du « capitaine Yusuf » (Joseph Vantini) à la tête du régiment des chasseurs d’Afrique. Promu chef d’escadron et nommé chevalier de la Légion d’honneur (AN, LH/392/40), il demeure à Bône jusqu’en 1838, prenant part aux deux expéditions françaises de Constantine, avant une nouvelle affectation en Afrique du Nord de 1850 à 1854 comme général de division commandant l’artillerie en Algérie (CHA, Vincennes, GR 7 YD 1309 et Francfort L., 1893, p. 272-273).
Au moment de son union avec Pauline Barbe, Eugène Buisson d’Armandy est capitaine d’infanterie et a pris part à la campagne du Sénégal de 1869 à 1870 (décoré de la médaille coloniale avec l’agrafe « Sénégal » en 1888), puis à celle de Cochinchine en 1873, avant un retour précipité en France en raison du décès de son père dont il est alors l’unique descendant. Promu colonel d’infanterie en 1901, puis général de brigade à partir de 1906 (affecté à la 25e brigade d’infanterie à Lons-le-Saunier), Eugène d’Armandy est décoré de la Légion d’honneur (chevalier en 1888, officier en 1904 et commandeur en 1910, AN, LH 392/41) et de plusieurs médailles étrangères au cours de sa carrière militaire : officier de l’ordre royal du Cambodge en 1887, commandeur du Nichan Iftikhar de Tunis et commandeur de l’ordre de Saints-Maurice-et-Lazare (royaume d’Italie) en 1904.
Les époux d’Armandy comptent au nombre de leurs relations Charles Marie Quennec (1855-1936), qui achève sa carrière à la Préfecture de la Seine comme directeur de l’Octroi de Paris (AN, 19800035/249/33225), et Ernest Joseph Marie Quennec (1862-1936), vice-résident de France en Annam et au Tonkin depuis 1891 (AN, 19800035/545/62352), administrateur de la province de Bac Giang en 1904 (Lloyd G., 2018, p. 365), les deux frères n’ayant semble-t-il aucun lien de parenté avec la famille maternelle de Pauline d’Armandy (Le Figaro, 24 mars 1899, n° 83).
La correspondance des époux Buisson d’Armandy lors des dons au musée de l’Armée, en 1904 et 1934, ou celle de la comtesse d’Armandy accompagnant le don important au musée des Beaux-Arts de Dijon, en 1937, ne livrent que de rares bribes sur la vie du couple et ses voyages ou séjours à l’étranger. Une lettre de Paul Gasq, directeur du musée dijonnais, à son collaborateur et conservateur François Marion, résume les informations bien sommaires dont il dispose en 1936 : « Madame la comtesse d’Armandy ayant habité l’Égypte onze ans et sa famille ayant contracté des alliances en Russie a pu se procurer tous ces objets. N’ayant pas d’enfants, elle et son mari (Général mort il y a un mois) ont voyagé dans toutes les parties du monde. » Cette installation en Égypte pourrait se situer dans les premières années du XXe siècle, la comtesse d’Armandy figurant en 1905 parmi les passagers du paquebot-poste assurant la liaison Alexandrie-Marseille (The Egyptian Gazette, 5 juin 1905).
Sans enfant, la comtesse Pauline d’Armandy décède le 4 juillet 1949 (AP, 8D 239). Elle avait auparavant effectué le don de sa collection d’œuvres et d’objets d’art au musée de Dijon en 1937, après le décès de son époux le général Eugène d’Armandy (le 25 janvier 1936, AP, 8D216), « réalisant le souhait [qu’ils avaient] ensemble formé l’an passé » (archives du musée des Beaux-Arts de Dijon, Aa21).
Article rédigé par Catherine Tran-Bourdonneau
Glassmaking and dynamite: an alliance between two industrialist families
The Comtesse d’Armandy (1860–1949), née Pauline Catherine Françoise Barbe, on 20 September 1860 in Strasbourg, was born to Marguerite Joséphine Julie Quennec (Épinal, 1838–1876, Paris) and François Barbe, known as Paul Barbe (Nancy, 1836–1890, Paris), a graduate of the École Polytechnique (1855) and a lieutenant in the 6th Régiment d’Artillerie-Pontonniers (artillery and pontoon regiment).
Her mother, Julie Quennec, came from a family that owned glass manufactories in the Vosges region, and in Progens in the Canton of Fribourg in Switzerland. As of 1862, the father of Julie Quennec and grandfather of the Comtesse d’Armandy, Théodore Quennec (1803, Vannes–1870, Progens) became co-owners, with the French industrialist, Jean Baptiste Jérôme Brémond, of the Société des Mines et Verrerie in Semsales, Switzerland’s principal glass and crystal factory throughout the nineteenth century. Upon Théodore Quennec’s death, his eldest son, the engineer Henri Joseph Quennec (1838–1899), took over the running of the glassworks, and in 1901 the company was entirely owned by the Quennec family. Julie Quennec had another two brothers: Nicolas Léon Quennec (1840–1877), naval lieutenant and Officer of the Royal Order of Cambodia (AN (French national archives), LH/2245/82) whose heir was Pauline Barbe the year before her marriage (CHA, Vincennes, GR 10 YD 1087), and Lucien Théodore Quennec (1843–1905), who married the Comtesse Barbara Nicolaevna, called Barbe Hendrikoff (1855–1945). The son of the latter and first cousin of Pauline Barbe, Léon Quennec (1883–1974) was one of the legatees of the Comtesse d’Armandy in 1949 (Archives of the Musée de l’Armée, bequest file from 1950). An infantry captain commanding troops in Tunisia when he was made Chevalier de la Légion d’Honneur in 1931 (AN (French national archives), 19800035/1255/44818), Léon Quennec was sent to Tunisia for the first time in 1910, then transferred in 1925 to the staff of the occupation division in Tunisia. As of this date he lived as a colonist in Pavillier (present-day Menzel M’hiri) in the region of Kairouan.
The Comtesse d’Armandy’s father, Paul Barbe, also came from an industrial family in the East of France. At the head, since 1861, of the family industries of the Maison Barbe Père et Fils et Cie, which grouped together the foundries of Tusey near Vaucouleurs (Meuse) and the blast furnaces of Liverdun (Meurthe et Moselle), the engineer Paul Barbe became—as a result of his industrial and capitalistic activities—one of the pioneers of the second French Industrial Revolution (Bret, P., 1996). In 1868, after the patent for the invention of dynamite by Alfred Nobel (1833–1896), the Nancy-born engineer collaborated with the Swedish industrialist and chemist to commercialise the explosives, intended in particular for the mining industry. Benefiting in France from legislation in favour of the private industry of explosives introduced in 1875, Paul Barbe then strove to consolidate the capital of the Nobel company and merge the activities into two huge parent companies—one Anglo-German and the other known as ‘latine’ (French, Spanish, Portuguese, and Italo-Swiss companies, and their branches established in Latin America at the point when the Isthmus of Panama was pierced); this was known as the Société Centrale des Dynamites, of which he became Managing Director in 1887 (Praca, E., 2007). Nobel’s partner also established major agricultural businesses in Algeria and Cochin-China (the cultivation of ramie, a plant used for fabrics) and was the administrator of the Messageries Fluviales in Cochin-China (Robert, Bourloton, and Cougny, 1889–1891). In the meantime, the businessman, who had long frequented political circles due to his intense activity as a lobbyist, was elected as a radical-socialist member of parliament for Seine-et-Oise (1885–1890), and subsequently appointed Minister of Agriculture in 1887. Now a figure associated with high finance and a politician, Paul Barbe was one of the parliamentarians involved in the scandal of the Panama Canal and also engaged—along with other directors of the ‘Dynamite Centrale’—in illegal speculations on glycerine, which, after his death in 1890, shook the Nobel empire (Bret, P., 1996).
The marriage of Pauline Barbe and the Comte Eugène Buisson d’Armandy
She was still a minor and under the legal guardianship of her father, when at the age of seventeen Pauline Catherine Françoise Barbe married the Comte Eugène Sylvestre Buisson d’Armandy (Toulouse, 1848–1936, Paris) on 31 July 1878 in Paris. Drawn up by the notary Maître Bourget (38 Rue Saint-Georges in Paris), the ‘Déclaration d’apport de mariage’ (‘Declaration of marital contribution’) of the future spouses (CHA, Vincennes, GR 10 YD 1087) specified that Pauline Barbe’s contribution came from the heritage left by her mother, who had died two years earlier and estimated the income of the future wife to be ‘about twelve thousand francs, in mortgage-backed securities and annuities from the French State and industrial donations’. Signed before the same notary, the ‘marriage contract’ of the future spouses (CHA, Vincennes, GR 10 YD 1087) mentioned with regard to Eugène Buisson d’Armandy the property of the Château des Cinq-Cantons in the communes of Carpentras and Loriol (Vaucluse), which he inherited from his father. Concerning Pauline Barbe, aside from the assets of the mortgage-backed securities (including one at ‘ninety thousand seven hundred and seventy-one francs’, which his father owed her) and State annuities, mention was also made of ‘two hundred stamped subscription shares in the Dynamite company’ at an estimated worth of ‘eighty thousand francs’. Several annual reports from the army underlined the extent to which the officer and graduate of St Cyr (1866), Eugène Buisson d’Amandy, ‘married very well’ in marrying ‘a wife who would be rich one day’ (CHA, Vincennes, GR 10 YD 1087, inspection in 1882).
Eugène Buisson d’Armandy was the son of General Édouard Buisson d’Armandy (1794–1873), a polytechnicien and graduate of St Cyr, whose career in the French army was interrupted between 1816 and 1831 after he was discharged for his Bonapartist opinions (CHA, Vincennes, GR 7 YD 1309). During this exile he travelled around the Middle East and Central Asia and eventually to India (Colozzi, R., 2007); Édouard d’Armandy worked for a Sultan of Oman in Mascate (in her will, the Comtesse d’Armandy mentioned, amongst the objects intended for sale, a ring donated by ‘the Iman of Mascate to her husband’s father, the Major General Édouard d’Armandy, when he was on a mission near him’, archives of the Musée de l’Armée); he then moved to Persia, where he worked for the King of Qajar, Fath Ali Shah (1771–1832) until 1821 and the outbreak of the Turco-Persian War. Upon his return to France in 1823, he was appointed Consular Agent in Mocha in Yemen (The Thomas Jefferson Papers at the Library of Congress, Washington; letter sent by Édouard Buisson d’Armandy to the diplomat David, B. Warden), then Vice-Consul of Damiette, in Egypt (Colozzi, R., 2007). After the 1830 Revolution, Édouard d’Armandy was restored by royal ordonnance to his former rank of artillery captain (CHA, Vincennes, GR 7 YD 1309). He was sent to Algeria, where his greatest exploit was the taking of Bône on 27 March 1832 (Buisson d’Armandy, E., 1882), with the support of ‘Captain Yusuf’ (Joseph Vantini) who lead the Regiment des Chasseurs d’Afrique. Promoted to the rank of squadron leader and made a Chevalier de la Légion d’Honneur (AN (French national archives), LH/392/40), he lived in Bône until 1838, taking part in two French expeditions against Constantine, before being posted once again to North Africa from 1850 to 1854 as a Major General and artillery commander in Algeria (CHA, Vincennes, GR 7 YD 1309 and Francfort, L., 1893, pp. 272–273).
When he married Pauline Barbe, Eugène Buisson d’Armandy was an infantry captain and he took part in the Senegal Campaign from 1869 to 1870 (he was decorated with the Colonial Medal with the ‘Sénégal’ clasp in 1888), then that of Cochin-China in 1873, before a hurried return to France after the death of his father, of whom he was the sole descendant. Promoted to the rank of Infantry Colonel in 1901, then Brigadier General in 1906 (assigned to the 25th infantry brigade in Lons-le-Saunier), Eugène d’Armandy was awarded the Légion d’Honneur (Chevalier in 1888, Officier in 1904, and Commandeur in 1910, AN (French national archives), LH 392/41) and several foreign medals during his military career: Officer of the Royal Order of Cambodia in 1887, Commander of the Nichan Iftikhar, Tunis, and Commander of the Order of Saints Maurice and Lazarus (Kingdom of Italy) in 1904.
The d’Armandy couple’s relations included Charles Marie Quennec (1855–1936), who ended his career at the Préfecture de la Seine as director of the Octroi de Paris (AN (French national archives), 19800035/249/33225), and Ernest Joseph Marie Quennec (1862–1936), Vice-President of France in Annam and the Tonkin since 1891 (AN (French national archives), 19800035/545/62352), and administrator of the province of Bac Giang in 1904 (Lloyd, G., 2018, p. 365); it seems that the two brothers were not relatives of Pauline d’Armandy’s maternal family (Le Figaro, 24 March 1899, Issue 83).
The correspondence of the Buisson d’Armandy couple—complemented by the donation made to the Musée de l’Armée, in 1904 and 1934, and the correspondence of the Comtesse d’Armandy that accompanied the significant donation to the Musée des Beaux-Arts in Dijon, in 1937—only gives limited insight into the couple’s lives and their travels and sojourns abroad. A letter from Paul Gasq, the director of the museum in Dijon, addressed to his collaborator, the curator François Marion, sums up the limited information at his disposal in 1936: ‘As Madame the Comtesse d’Armandy had lived in Egypt for eleven years and as her family had forged alliances in Russia, she was able to buy all these objects. As they were childless, she and her husband (the General passed away one month ago) travelled around the world’. The move to Egypt may have occurred in the first years of the twentieth century, as in 1905 the Comtesse d’Armandy was one of the passengers on the mail steamer that ran between Alexandria and Marseille (The Egyptian Gazette, 5 June 1905).
Childless, the Comtesse Pauline d’Armandy passed away on 4 July 1949 (AP (Paris archives), 8D 239). Prior to this, she had donated her collection of works and objets d’art to the Musée de Dijon in 1937, after the death of her husband, General Eugène d’Armandy (on 25 January 1936, AP (Paris archives), 8D216), ‘bringing to pass the wish [that they had] expressed together the previous year’ (archives of the Musée des Beaux-Arts in Dijon, Aa21).
Article by Catherine Tran-Bourdonneau (Translated by Jonathan & David Michaelson)
« Madame la comtesse d’Armandy ayant habité l’Égypte onze ans [...] a pu se procurer tous ces objets. » (lettre de Paul Gasq, directeur du musée, 1936, Archives du musée des beaux-arts de Dijon)
Époque précolombienne
[Objets collectionnés]
[Objets collectionnés] Objets sculptés (pierres fines, albâtre, ambre), objets en or, verre, faïence, bois sculpté, bronze, pierres gravées, amulettes, perles
Égypte romaine
Fayoum
[Objets collectionnés]
En tant que directeur du musée des Beaux-Arts de Dijon, Paul Gasq entretient une correspondance avec la Comtesse Pauline Buisson d'Armandy à partir de 1936, puis reçoit le don de sa collection au musée. (Source : notice Agorha « Pauline Buisson d'Armandy » rédigée par Catherine Tran-Bourdonneau)
La Comtesse Pauline Buisson d'Armandy envisage un nouveau don au musée des Beaux-Arts de Dijon en 1946, mais y renonce car elle réprouve les aménagements muséographiques faits par le nouveau directeur, Pierre Quarré. (Source : notice Agorha « Pauline Buisson d'Armandy » rédigée par Catherine Tran-Bourdonneau)