Schemit, Jean
Orthographe fautive relevée en différents endroits dans les registres d'inventaire de la Bibliothèque d'art et d'archéologique (source : BINHA, registres d'inventaire, ARCHBIB/9/1-ARCHBIB/9/4).
Orthographe fautive relevée en différents endroits dans les registres d'inventaire de la Bibliothèque d'art et d'archéologique (source : BINHA, registres d'inventaire, ARCHBIB/9/1-ARCHBIB/9/4).
Père : Schemit, Michel Charles
Mère : Simonot, Henriette
Première épouse : Favereau, Nathalie Georgette
Seconde épouse : Baillet, Fernande Augustine
(source : AP, 9 D 164, acte n° 114)
52, rue Laffitte
(source : Bulletin de la Société d'iconographie parisienne, 1908 ; Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, 1912 ; Bulletin de la Société des amis de la Bibliothèque d'Art et d'Archéologie de l'Université de Paris. 1er semestre 1929, n° 1)
Adresse figurant sur les catalogues à prix marqués. La rue Laffitte est celle des galeristes Vollard et Durand-Ruel.
45, rue Laffitte
Adresse figurant sur les catalogues à prix marqués à partir de 1913. Y décède.
À partir de 1904 et jusqu’en 1913, Schemit édite les publications de la Société d’Histoire de l’Art Français, dont il est aussi le libraire. À ce titre, reprend et publie des collections sur les sources de l’histoire de l’art (« Archives de l’Art français. Recueil de documents inédits publiés par la Société de l’Histoire de l’Art Français » ; « Procès-verbaux de l’Académie royale d’Architecture (1673-1793) » ; « Correspondance des directeurs de l’Académie de France à Rome avec les Surintendants des Bâtiments » ; en plus des « Bulletins » de la Société (source : J. J. Marquet de Vasselot, Répertoire des publications de la Société de l’histoire de l’Art français (1851-1921), Paris, 1930).
Publie aussi hors de ce cadre d’autres ouvrages sur les mêmes périodes de l’art français (XVIIe-XVIIIe s.). À titre d’exemples : Marc Furcy-Raynaud, Procès-verbaux des assemblées du jury élu par les artistes exposants au Salon de 1791 pour la distribution des prix d'encouragement (1906) ; Augustin Pajou, Deux musées de sculpture française à l'époque de la Révolution : inventaire de la salle des Antiques, (1907) ; Marc Furcy-Raynaud, Inventaire des sculptures commandées au XVIIIe siècle par la Direction générale des Bâtiments du Roi (1720-1790) (1909) ; Quinze années de ventes publiques, 1898-1913 : répertoire chronologique de 1700 catalogues illustrés de ventes de tableaux, objets d'art, tapisseries, céramiques, beaux meubles, etc. suivi d'un choix de livres sur la curiosité, les collections et les collectionneurs (1914).
Cette production spécialisée - qui n'est cependant pas exclusive - prédispose Schemit à collaborer à certains projets éditoriaux de la Bibliothèque d’art et d’archéologie, quand l'institution ne tient pas elle-même le rôle d’éditeur. Schemit publie quelques numéros de la collection « Publications pour faciliter les études d'art en France », dont le premier qui inaugure la série (1910) et, plus tard, des fascicules du Répertoire d’Art et d’Archéologie (les numéros 23-25, couvrant les années 1914-1919 à 1921), lorsque la bibliothèque devint universitaire. En 1919, Schemit se qualifie pour la première fois dans ses catalogues à prix marqués comme « Libraire de la Bibliothèque d’Art et d’Archéologie de Paris ».
Publie par ailleurs les livres de nombreux employés, collaborateurs et lecteurs assidus de la Bibliothèque d’art et d’archéologie. À titre d’exemples, pour les employés piliers de l’institution : Étienne Deville, Index du Mercure de France 1672-1832 (1910) ou Gaston Capon, Casanova à Paris. Ses séjours racontés par lui-même (1913). Pour les lecteurs assidus et connus de Doucet : Jean Locquin, Catalogue raisonné de l'œuvre de Jean-Baptiste Oudry, peintre du roi (1686-1755) (1912).
Formé à la librairie Honoré Champion, Schemit reprend en 1903 la librairie Sacquet, rue Buffault et devient aussi éditeur. Ses deux adresses successives, rue Laffitte, l’installent dans une rue dévolue aux galeries d’art. Il conserve un dépôt de livres 29 rue de Maubeuge, dont l’état est connu pour 1909/1910 (source : AN, MC/DC/LXXXVIII/7). Le libraire a du stock, vend des livres anciens et modernes indiscriminés, de toute sorte qui touchent à l’histoire, l’histoire de l’art et à l’archéologie. Par la masse, le libraire absorbe une part importante des commandes de Doucet dont les besoins sont grands à l’ouverture de sa bibliothèque au public (cf. infra fournisseur).
Il sera un des cinq membres fondateurs du Bouquiniste français dont le premier numéro paraît le 15 janvier 1920. Ce mensuel qui devient rapidement hebdomadaire est destiné à faire connaître les annonces de ventes et d’achats dans le commerce de la librairie d’occasion. Schemit y fait naturellement paraître ses annonces et sa publicité, dès le premier numéro : « Livres sur les Beaux-Arts et l’Archéologie, l’Histoire de France et ses anciennes Provinces, les Textes du Moyen Age, la Noblesse, les Belles-Lettres, le Théâtre et la Musique. Ouvrages illustrés rares et curieux ».
Jean Schemit est le principal pourvoyeur de livres de la Bibliothèque d'art et d'archéologie, en termes de commandes et d’exemplaires. Le libraire livre continûment, chaque mois, plusieurs lots de livres : 1703 titres répartis en 251 commandes pour les années documentées, 1910-1917 (source : BINHA, registres d’inventaire, ARCHBIB/9/1-ARCHBIB/9/4). Beaucoup de titres sont en rapport avec l’architecture de Paris et de la France. Il fournit, par exemple, le 16 novembre 1910, près de 70 titres sur l’histoire de Paris, ses rues et son patrimoine bâti (source : BINHA, registre d’inventaire, ARCHBIB/9/1). En ce cas, une part de ces livres provient certainement de la collection de Victorien Sardou, consacrée à ce sujet et passée en vente en mars 1910.
La comptabilité du libraire retrouvée pour l’année 1909 montre, en miroir, que Doucet est son plus gros client (source : AN, MC/DC/LXXXVIII/7). La bibliothèque Doucet compte pour 11.000 francs dans ses actifs, loin devant Pierre Louys (1.733 francs) et la Bibliothèque des Arts décoratifs (725 francs). Par leur poids, la librairie Schemit et la Bibliothèque Doucet sont devenues indispensables l’une à l’autre, et gagnent ensemble en importance.
Le libraire signifie son lien avec la Bibliothèque par un détour visuel et commercial. La couverture de ses catalogues à prix marqués, comme son papier à en-tête, présente une gravure de style art déco, remplacée à partir de juin 1913 (n° 76) par une autre, signée NH. Celle-ci, dans sa composition, est très voisine de la médaille offerte à Jacques Doucet pour fêter ou commémorer l’ouverture de la bibliothèque en 1909. La similitude des deux représentations n’est pas seulement imputable à Henri Nocq qui fit l’une et l’autre. Elle pose de facto, aux yeux des initiés, le libraire comme fournisseur quasi officiel de la Bibliothèque d’art et d’archéologie.
La collection personnelle du libraire est vendue par ses héritiers en 1964 et donne lieu à un portrait. Son rôle et celui de Besombes, autre libraire, auprès de Doucet, sont précisés : « Travaillant, depuis l’âge de quinze ans, chez l’éditeur Honoré Champion, Jean Schemit s’y montra tant pourvu d’érudition bibliographique, que M. de Champeaux, fondateur de la bibliothèque des Arts décoratifs, le remarqua et fit de lui son collaborateur. Bientôt, il deviendra l’un des deux principaux artisans du monument précieux que le monde des arts doit à Jacques Doucet. Comme Albert Besombes, spécialement appliqué aux livres anciens d’architecture, il fut, pour sa part, le conseiller et le fournisseur de l’amateur célèbre, pour tout ce qui se rapportait à l’art et à l’archéologie. Vers la même époque, on doit le placer, avec Rivière et Charles Bosse notamment, parmi les fondateurs du Bouquiniste français qui lui consacra, dans son numéro mars-avril 1945, un article nécrologique, élogieux et précis dans sa brièveté ».
Jean Schemit est présenté par Jules Guiffrey et Paul Lacombe à la Société de l'Histoire de l'Art Français lors de la séance du 12 avril 1907 (source : BSHAF, 1907, p. 30).
Jean Schemit est présenté par Jules Guiffrey et Paul Lacombe à la Société de l'Histoire de l'Art Français lors de la séance du 12 avril 1907 (source : BSHAF, 1907, p. 30).
Stanislas Lami est présenté par Pierre Marcel et Jean Schemit à la Société de l'Histoire de l'Art Français lors de la séance du 4 avril 1913. (source : BSHAF, 1908, p. 35).
Admis à la séance du 12 avril 1907. Est alors l'éditeur de la Société (source : BSHAF, 1907, p. 13 et 30).
Présent dès la fondation de la Société dont Vuaflart et la Bibliothèque d'art et d'archéologie assurent le secrétariat (source : Bulletin de la Société d'Iconographie Parisienne, 1908, p. VII).
Fait partie des libraires de livres anciens, importants fournisseurs de la Bibliothèque d'art et d'archéologie, présents dès la fondation de la Société dont Jacques Doucet fut l'instigateur, le bienfaiteur et le trésorier (source : Bulletin de la Société Française de Reproductions de Manuscrits à Peintures, 1911, n° 1, p. VII).