Portrait de dame, présumé de Marguerite de Valois, reine de Navarre (1552-1615)
Ce portrait est une miniature ovale insérée dans un pendentif d'origine, en émail agrémenté de trois perles.
De trois quart vers la gauche, le regard dirigé vers le spectateur, sur fond bleu. Elle a une coiffure très bouclée soutenue à l'arrière par un petit chaperon noir et ornée, au milieu d'une grande agrafe orfévrée à plumes, caractéristique du règne d'Henri III. Elle porte une fraise en dentelle, une robe noire très ornée de pierreries, dont les manches sont séparées du corps de robe par un haut dans lequel est fixé, de chaque côté, un bouquet de fleurs variées, ce qui semble assez particulier pour la mode française de cette période.
Daté sur le fond à gauche, le long du cadre: A. Dni 1577
L'identification du personnage, autrefois désigné comme Mademoiselle de Sourdis lors de sa présence dans la collection Pierpont Morgan, est incertaine si l'on s'en tient à la ressemblance avec les portraits dessinés connus (Cachaud 2017, p.62-65, cf. sources en ligne). Mais Marguerite de Valois, alors reine de Navarre, était sœur du duc d'Alençon, au service de qui Hilliard était entré comme "valet de chambre" en 1577. Il a donc été suggéré que Hilliard ait accompagné Sir Amias Paulet, l'ambassadeur d'Angleterre jusqu'en Béarn dans le royaume de Navarre, ce qui a été réfuté par l'absence de son nom dans la note de frais de ce séjour (Strong 1983, p. 67 ; Hearn 2005, p. 40 ; Cachaud 2017, p. 65). Les modifications physiques du portrait pourraient alors être le résultat d’une idéalisation peut-être trop poussée de l’artiste. Toutefois, il est à noter que les yeux sont de couleur différente : Marguerite les avait noisette ; le modèle ici a les yeux bleus. Bien que ceci puisse être une possible erreur, il semble peu probable qu’Hilliard se soit trompé pour un commanditaire aussi important que la reine de Navarre.
Hilliard a sans doute rencontré Marguerite de Valois à un moment de son séjour en France, peut-être à Blois où il est présent pour les fêtes de fin de l’abnnée 1576, ou lors d’une visite au château de La Fère ou l’artiste aurait été dans la suite de son mécène, le duc d’Alençon (Cachaud 2017, p. 50-51 ; Aslet et al. 2019, p. 109).
Visage abimé et restauré, quelques accidents dans le costume (Hearn 2005, p. 40).
C. H. T. Hawkins, Bignor Park; Christie's, London, 16 May 1904, lot 1050, comme Madame de Jourdis (?) (105gns. to Duveen) ; John Pierpont Morgan (1837-1913), New York (G. C. Williamson, Catalogue of the Collection of Miniatures, the property of J. Pierpont Morgan, London, 1906, I, pp. 25-26, 31-32, no. 23 (Mademoiselle de Sourdis), repr. pl. XVI, no. 2.; Christie's, London, 24 June 1935, lot 101, comme Mademoiselle de Sourdis, (160 gns. to Dr. Beats) ; acquisition Frederik Müller, Amsterdam, entre le 9 et 11 avril 1940 ; coll. Dr. Anton F. Philips ; Vente Christie's 1997, lot 27 ; acquisition pour la coll. Berger, Denver ; vente Sotheby's Londres, 5 juillet 2017, lot 150.
p. 74 ; p. 293, cat n° 34
Site en ligne de Céline Cachaud
Portrait de Marguerite de Valois, 1574