Caisse du retable de la Passion
Retable composé d’une caisse à deux volets et d’une prédelle.
- Identification du bois, Elisabeth Ravaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 1999.
- Étude de la polychromie, Sandrine Pagès, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 1999.
- Étude et restauration, Juliette Levy, 1995 ; Patrick Mandron, Juliette Levy et Agnès Cascio, entre 1998 et 2006.
Le retable a été entièrement démonté probablement au 19e siècle et a subi de nombreuses interventions, notamment des consolidations, des comblements et des restitutions.
1. Caisse (bois résineux et probablement tilleul)
Le bâti de la caisse est constitué de cinq éléments : le fond vertical, le dessous, les faces latérales et la partie supérieure semi-circulaire. Les planches constituant la caisse sont assemblées dans la partie supérieure par tenons et mortaises et dans la partie inférieure à l’aide de queue d’aronde. Le fond vertical, qui est constitué de trois planches assemblées à plat-joint, est assemblé dans une rainure ménagée dans les faces latérales. Sur la partie supérieure semi-circulaire qui est constituée d’une seule pièce de bois (probablement tilleul) sont collés, chevillés ou cloués les éléments décoratifs végétaux (probablement tilleul) : rinceaux gothiques dans le haut de la caisse, frise végétale de style Renaissance et, couronnant le retable, rameaux écotés gothiques. La partie semi-circulaire, à l’intérieur de la caisse, forme une voûte nervurée.
- Importante attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : plusieurs rameaux couronnant la caisse, notamment en partie centrale et à senestre.
- Interventions postérieures : certains éléments décoratifs végétaux consolidés par des clous ; ajouts d’éléments métalliques de fixation sur les côtés de la caisse ; au revers, restitution de parties du dessous et du haut de la caisse et comblements locaux des rameaux couronnant la caisse (plâtre, poudre de bois) ; au revers, piton à vis au centre de la partie supérieure semi-circulaire.
2.Prédelle (épicéa)
Le dessus est assemblé dans une rainure ménagée dans les faces latérales. De chaque côté, les deux demi-colonnes sont constituées de chapiteaux et de bases réalisés au tour et de fûts sculptés. Sur la face, est assemblé un encadrement mouluré.
- Importante attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Interventions postérieures : restitution de la face de la prédelle et restitution partielle des fûts des demi-colonnes.
3.Volets (bois résineux)
Chaque volet présente sur la face interne, un encadrement dans lequel s’insèrent les reliefs fixés par des chevilles. La face externe présente une peinture.
- Traces des pivots servant à l’origine à la fixation des volets à la caisse : percements de part et d’autre en partie supérieure de la caisse, et, dans le bas, sur le dessus des chapiteaux des demi-colonnes de la prédelle ; dans l’axe de ces percements, une tige, peut-être métallique, passait dans la gorge aménagée sur les côtés de la caisse.
- Trace d’un élément de fermeture du retable : sur la face externe du haut des volets, deux cavités.
- Interventions postérieures : charnières métalliques fixées par des clous forgés sur la caisse et par des vis sur les volets.
Polychromie d’origine et, localement, polychromies postérieures. La caisse, la prédelle et les volets ont reçus à l’origine une polychromie complète, tandis que les sculptures ont été partiellement polychromés.
1.Caisse
Polychromie d’origine :
- Extérieur de la caisse, faces latérales : rouge (postérieur ?)
- Intérieur de la caisse : bleu (azurite) posé sur le bois ; fond vertical parsemé d’étoiles à huit branches : mixtion, or ; bois laissé en réserve à l’emplacement de la partie inférieure des sculptures.
- Partie supérieure semi-circulaire, fond de la frise de style Renaissance : bleu (azurite), rouge (polychromie postérieure) ; éléments décoratifs végétaux :préparation blanche, mixtion orangé, or (polychromies d’origine et postérieure) ; revers des feuillages : bleu (azurite) ou rouge (vermillon).
2.Prédelle
- Face : fond bleu (azurite) sur lequel devait peut-être figurer des indications sur la date et le commanditaire de l’œuvre (polychromie postérieure : bleu) ; encadrement mouluré : préparation blanche, bol ou mixtion, or (polychromie postérieure).
- Chant de la planche du dessus : rouge (vermillon).
3. Volets
- Encadrement des faces internes : préparation blanche, bol ou mixtion, or (polychromie postérieure).
- Fond des faces internes : bleu (azurite) ; bois laissé en réserve à l’emplacement des reliefs. (sur le volet dextre est visible la silhouette en réserve du Prophète en buste, disparu dans les années 1960 – 1970).
- Encadrement des externes : bleu (azurite), bleu (polychromie postérieure).
Caisse. Avec les parties manquantes des rameaux écotés gothiques couronnant le retable, la hauteur totale d’origine était probablement supérieure d’une quinzaine de centimètres.
prédelle
chaque volet
peint en rouge et noir
117 / MN CL
numéro du musée de Cluny
Suisse, Fribourg (Freiburg im Uechtland).
Origine inconnue. Collection Alexandre Du Sommerard (Bar-sur-Aube, 1779 – Paris, 1842). Œuvre acquise par le collectionneur avant 1838. Acquisition par l’état avec l’ensemble de la collection Du Sommerard, 1842.
Ouvert, il présente des scènes sculptées, dans la caisse, la Crucifixion, sur les faces internes des volets, des épisodes de la Passion. Retable fermé, les volets peints représentent Sainte Catherine et Saint Acace (?).
p. 199, Album, 3e série, pl. XX, 2 (« Cette chapelle portative, en forme de triptyque, date de la fin du XVe siècle ; elle est en bois peint et doré. Les sujets en ronde-bosse sont exécutés en bois de poirier ; ce sont, pour le panneau du milieu, le Calvaire ; et pour les volets : le Christ à la colonne, Jésus au jardin des Oliviers, le couronnement d’épines, et Jésus présenté au peuple. L’extérieur des volets est peint à figures ; les peintures représentent sainte Katerine, et saint Accursus vêtu en hérault d’armes, appuyé sur son pennon, et portant le tabar par-dessus son armure. (Collect. Du S.) ».
p. 43, n° 225 (« Le Calvaire. Triptyque en bois sculpté. XVIe siècle »).
p. 62, n° 715 (« Le Calvaire. Triptyque en bois sculpté. XVIe siècle »).