Statue du compartiment central de la caisse du retable d’Issenheim. La sculpture, représentant Saint Antoine trônant, est placée sur un siège (SB.69.a.2) et sur un socle (SB.69.a.3), deux éléments qui sont indépendants. La voûte (SB.69.c) et le réseau (SB.69.b) formaient une sorte de dais en partie haute du compartiment central de la caisse d’origine.
- Étude radiographique, France Drilhon, Laboratoire de Recherche des Musées de France, 1986.
- Analyses de la polychromie, Sylvie Colinart, Laboratoire de Recherche des Musées de France, 1986.
- Étude et intervention de conservation, Juliette Levy-Hinstin et Marie-Emmanuelle Meyohas, 1986.
- Intervention de conservation, Aubert Gérard, 1987.
- Étude dendrochronologique, Georges Lambert, Catherine Lavier, Laboratoire de Chrono-écologie de l’Université de Franche-Comté, Besançon, 1988.
- Identification du bois, Elisabeth Krebs, 2007.
- Analyses de la polychromie, Anne-Solenn Le Hô, 2014.
- Analyses de la polychromie, Nathalie Pingaud, en collaboration avec Witold Nowik et Alexis Komenda, 2020.
- Étude et restauration, Juliette Levy-Hinstin (collaborateur et collaboratrices : Aubert Gérard, Anne Gérard-Bendelé, Delphine Masson, Marie-Emmanuelle Meyohas, Azzurra Palazzo, Jennifer Vatelot), 2019-2022.
Sculpture taillée dans une bille de bois (tilleul), avec éléments secondaires assemblés.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, une cavité (diamètre 1,5 cm), ultérieurement comblée par une pièce de bois qui a partiellement disparu par la suite (P. actuelle de la cavité 6 cm, P. d’origine 12 cm) ; sous la base : en partie centrale, trois fines entailles (L. 2,5-3 cm) distantes de 7 cm ; deux cavités rectangulaires (1 cm x 2 cm), l’une à dextre, l’autre à senestre ; une quinzaine d’autres cavités de section carrée ou rectangulaire (0,5 cm x 0,3 cm), réparties sur toute la surface.
- Dessous de la base : traces du sciage d’origine et de ciseau droit.
- Revers évidé : traces de gouge très régulières (largeur de la lame : 3 cm environ) ; au bord de l’évidement, traces de ciseau droit ; au revers des cheveux, traces de fine gouge.
- Quelques fentes radiales sous la base et à l’arrière de la tête et du cou de saint Antoine.
- Éléments assemblés au cours de la taille (joints d’assemblage exécutés avec soin et recouverts de toile encollée) : une pièce de bois à senestre formant le cochon, le sol sur lequel il se tient et le bas du manteau de saint Antoine qui le recouvre ; une pièce complémentaire à dextre du cochon formant le sol et le bas de la robe du saint (joint d’assemblage en partie comblé par des flipots) ; une pièce sur le dessus du poignet gauche, peut-être incrustée à l’emplacement d’un nœud du bois.
- Éléments assemblés (sculptés à part) : une pièce, constituant la main et le poignet droits, insérée dans la cavité creusée dans la manche et fixée par une cheville côté dextre du poignet ; dernière phalange de l’auriculaire de la main droite et deux dernières phalanges des quatre autres doigts (index : phalanges manquantes) ; petite pièce à la naissance du pouce de cette main ; quatre éléments circulaires collés sur la couverture du livre (deux manquants) ; le tau (élément terminal d’origine assemblé à la hampe restituée) dont l’extrémité inférieure s’insère dans une cavité creusée dans le sol près du pied droit de saint Antoine.
- Traces d’outils : boucles de cheveux creusées au perçoir ; traces de gouges et de ciseaux sur la chevelure et le sol.
- Traces de la fixation du trône (exécuté à part) : deux cavités pour des chevilles sur chaque face latérale de la statue, dans la moitié inférieure.
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : deux dernières phalanges de l’index de la main droite ; deux éléments circulaires qui étaient collés sur la couverture du livre ; extrémités de deux boucles de cheveux à dextre ; éclats sur la barbe et la chevelure à dextre ; éclats au bord de la base, sur les bords des faces latérales et autour des cavités de chevilles.
- Interventions postérieures : restitution de la hampe du tau (en deux éléments assemblés) ; cavités circulaires sous la base.
Polychromie d’origine, en deux interventions : polychromie partielle sous-jacente et polychromie générale apparente (l’intervention préalable à ces deux interventions n’a pas été décelée sur cette sculpture).
Polychromie partielle sous-jacente :
Encollage sur le bois avec pièces de toile encollées (observées au revers sur la base, les joints d’assemblage et les fentes). Préparation blanche (carbonate de calcium à foraminifères : craie) sur toute la surface de la sculpture : au revers, par endroits, préparation tamponnée, non lissée, ou préparation lissée à l’aide d’outils dentés ; localement, amas de fibres végétales dans la préparation.
- Revers de la robe : fine couche (phosphate de calcium), bleu (azurite).
- Couverture du livre : couche blanche (phosphate de calcium), sous-couche (sulfate de calcium, terres riches en oxydes de fer), bleu (azurite à gros cristaux).
- Cheveux et barbe : bleu-vert clair (blanc d’os, pigments au cuivre, terres).
- Carnations : beige pâle (phosphate de calcium), colle ; bouche : rose pâle ; iris des yeux : brun clair ; sourcils : hachures noires ; contours des ongles : vert pâle.
Polychromie générale apparente :
- Manteau, tau, éléments circulaires sur le livre : bol (terres riches en oxydes de fer, carbonate de calcium) appliqué en trois couches, or ; sur des zones peu visibles, or parti, glacis jaune, ou bol laissé apparent, sans or.
- Revers du manteau : bol (terres riches en oxydes de fer, carbonate de calcium) appliqué en trois couches, argent (incisions pour indiquer la surface à argenter), glacis rouge (colorant : bois de Brésil) en trois applications, plus abondant dans les creux pour accentuer le modelé.
- Bonnet d’abbé : argent (feuilles d’argent appliquées directement sur la préparation et non polies), glacis rouge (colorant : bois de Brésil), en général en deux applications, plus abondant dans les creux pour accentuer le modelé.
- Robe : décors moulés et appliqués (dits « brocarts appliqués »), très endommagés ; trois couches précèdent l’application des décors : une couche orangée riche en oxydes de fer (liant protidique), une couche organique ocrée chargée en aluminosilicates de fer et sels de plomb, et une couche de colle ; stratigraphie des décors moulés et appliqués : matériau de remplissage (carbonate de calcium), feuille d’étain, mixtion, or, glacis jaune, rehauts de glacis rouge.
- Vêtement de dessous : rouge (minium, et peut-être blanc de plomb), rouge soutenu (vermillon ?).
- Livre et revers de la robe : deux couches de bleu (azurite finement broyé et azurite broyé plus grossièrement).
- Ceinture, chaussures, couche orangée, glacis rouge en deux couches.
- Semelle des chaussures : noir.
- Cochon : beige et brun.
- Sol : vert vif (malachite, carbonate de calcium), glacis vert, en touches plus épaisses par endroits
- Cheveux : gris bleuté soutenu.
- Barbe : gris nuancé de vert ou de bleu.
- Carnations : rose soutenu, plus vif sur les joues, les articulations des doigts ; bouche rouge, lèvre inférieure plus claire ; une ou plusieurs lignes de glacis rouge autour des yeux et dans le cou ; globes oculaires cernés de glacis rouge et caroncule rouge ; paupières soulignées d’un trait brun ; iris : brun avec deux ou trois accents blancs ; pupilles noires ; veines légèrement bleutées sur les mains et extrémité des ongles marquée d’une ligne bleu-vert.
Saint Antoine, l’ermite du désert d’Égypte dont les reliques apportées en Dauphiné sont à l’origine de la fondation de l’ordre hospitalier des Antonins, se présente selon le type iconographique habituel. Vieillard à longue barbe grise, il porte un bonnet d’abbé et l’habit des moines ermites, manteau et robe. Le livre de la règle de l’ordre dans la main gauche, il tient de la droite la hampe du tau, une croix qui prend la forme de la lettre grecque tau. À ses pieds, le cochon rappelle le privilège des Antonins, obtenu en compensation des soins donnés aux malades, de laisser vaguer librement leurs porcs, signalés par une clochette qui pend à leur cou.
mentionné à Strasbourg de 1485 à sa mort entre 1526 et 1538
Rhin supérieur (Oberrhein), Strasbourg
Retable provenant du chœur de l’église de la commanderie des Antonins d’Issenheim (Haut-Rhin). Propriété de l’État. Dépôt à la Ville de Colmar, gestion confiée à la Société Schongauer. Colmar, Musée Unterlinden.
Chronologie (en cours d'élaboration) :
Vers 1512-1516 : Guy Guers, précepteur de la commanderie d’Issenheim de 1490 à 1516, a fait exécuter le retable, probablement vers 1512-1516 (Béguerie, 1996, p. 36-37 ; Clementz, 1998, p. 274 ; Béguerie, 2007-2008, p. 57-73).
Première moitié du 16e siècle, la Chronique de Guewiller indique que Guy Gers a fait exécuter le retable (Stoltz, Colmar, BM ms. 539 ; Dietler, vers 1723, BM ms. 725 ; Schmid, 1911, II, p. 312, n° 32).
En 1573, mention des tableaux de Matthias d’Aschaffenburg [Mathis Gothart Nithart dit Grünewald] à Issenheim, par l’imprimeur strasbourgeois Bernhard Jobin (Schmid, 1911, II, p. 293).
En 1597, l’empereur Rodolphe II tente d’acquérir les tableaux (Schmid, 1911, II, p. 315-316, nos 35-37).
Au 17e siècle, d’éminents visiteurs sont venus à Issenheim admirer le retable (Clementz, 1998, p. 290) : le 16 janvier 1613, l’archiduc Leopold, administrateur de l’évêché de Strasbourg, participe à un office religieux et admire le retable (Colmar, ADHR, 36H, 7, 3, Liber actorum, f° 15) ; en janvier 1620, le fils du duc de Vaudémont et Charles de Lorraine, duc d’Elboeuf, s’arrêtent à Issenheim pour voir le retable (Colmar, ADHR, 36H, 7, 3, Liber actorum, f° 48) ; le 22 janvier 1620, les comtes de Helfenstein et Hohenzollern font de même (Colmar, ADHR, 36H, 7, 3, Liber actorum, f° 48), et de même le 25 août 1620, le nonce apostolique (Colmar, ADHR, 36H, 7, 3, Liber actorum, f° 95).
Vers 1619-1620 : mention des tableaux de Matthias d’Aschaffenburg [Mathis Gothart Nithart dit Grünewald] à Issenheim par Vincenz Stenmeyer, éditeur à Francfort (Schmid, 1911, II, p. 296).
1632-1654 (?) : pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648), transfert du retable à Thann où les religieux s’étaient réfugiés de 1632 à 1651 environ ; en 1650, le vicaire de l’abbé général chargé de visiter les maisons de l’ordre des Antonins, qui décrit l’église et ses autels, n’a pas vu le retable du maître-autel probablement mis à l’abri à Thann (Colmar, ADHR 49H 697 ; Clementz, 1998, p. 249, 251, 263).
1658, 18 décembre : le prince Ferdinand vient contempler le retable et explique aux religieux que l’auteur des stalles et du maître-autel s’appelle Albrecht Dürer (Colmar, ADHR, 36H 7, 3, Decreta capitulorum, f° 56 ; Clementz, 1998, p. 290).
Seconde moitié du 17e siècle : le retable (peintures et sculptures) est une œuvre d‘Albrecht Dürer dont le prince Maximilien a tenté d’acquérir les tableaux (Description de l’Alsace ; Schmid, 1911, II, p. 325, n° 43).
Dernier tiers du 17e siècle, liste des précepteurs d’Issenheim : mention de Guy Gers qui a fait exécuter le retable et les stalles (Fonds de la préceptorie, Colmar, ADHR, 36H, 7, 4 ; Goutzwiller, 1875, p. 20 ; Schmid, 1911, II, p. 326, n° 44).
1709-1710 ? : pendant la guerre de succession d’Espagne (1701-1714), transfert du retable à Besançon (Clementz, 1998, p. 263).
1710 : mention du retable sculpté en bois (Ichtersheim, 1710).
1781 : description de François Christian Lersé (Bouxwiller, 1749-Autriche, 1800) mentionnant, notamment, les sculptures du retable (Saint Antoine, les Porteurs d’offrandes, Saint Augustin, Saint Jérôme, le Christ et les apôtres, et plusieurs statues « en demi-grandeur ») ; sculptures du retable comparées à celles des stalles qui sont, comme les peintures, « dans le goût » de Dürer (Lersé, 1781).
1789, 2 novembre : décret instituant que les biens des communautés religieuses sont « mis à la disposition de la Nation ».
1792, 30 octobre : lettre de François Christian Lersé signalant les œuvres en péril à Issenheim et à Colmar.
1793, 4 février : inventaire des biens du couvent d’Issenheim par Louis Vaillant et Louis Homberger, commissaires du district de Colmar (Vaillant, Homberger, 1792-1793, Colmar, ADHR, 1 Q, boîte 1721) ; description du retable mentionnant la statue de Saint Antoine et les bustes du Christ et des douze Apôtres.
1793-1794 : entre 1793 et octobre 1794, transport à Colmar des sculptures et des peintures du retable pour être entreposées à la « Bibliothèque nationale du district » (ancien collège des Jésuites) ; la caisse et ses éléments décoratifs sont restés dans l’église d’Issenheim ; Jean-Pierre Marquaire et Jean-Jacques Karpff, nommés le 15 octobre 1794 commissaires du district de Colmar, les décrivent lors de leur visite à Issenheim en novembre 1794 (Karpff, Marquaire, 1794, Colmar, BM ms 7611 ; Haas-Lattes, 2004, p. 41, 43).
1794, 1796-1803 : inventaires des œuvres conservées à la Bibliothèque de Colmar, mentionnant les peintures et les sculptures du retable, Saint Antoine, les Porteurs d’offrandes, Saint Augustin, Saint Jérôme, le Christ et les apôtres (Karpff, Marquaire, 1794, Buttenschœn, 1796-1803, Colmar, BM ms 7611 pièces 1 et 3 ; Haas-Lattes, 2004, p. 162-180).
1823 : prêt des statuettes des deux Porteurs d’offrandes aux Hospices civils de Colmar, pour orner la crèche de Noël de la chapelle (reçu inséré postérieurement dans l’inventaire de Buttenschoen) ; après 1823, les statuettes disparaissent et ne sont plus mentionnées jusqu’en 1905.
1828, 22 novembre : inventaire des œuvres conservées à la Bibliothèque de Colmar, mentionnant les sculptures du retable (Saint Antoine, Saint Augustin, Saint Jérôme, le Christ et les apôtres) attribuées à Dürer (Reichstetter, 1828, Colmar, BM ms 7611 ; Haas-Lattes, 2004, p. 162-180).
1831 ou 1832, incendie de l’église de la commanderie d’Issenheim.
1849, 22 juin : la Ville de Colmar met à disposition de la Société Schongauer (créée en 1847) les bâtiments de l’ancien couvent des dominicaines d’Unterlinden pour y aménager un musée.
1852, août : les sculptures et les peintures du retable sont transférées dans la chapelle de l’ancien couvent.
1853, 3 avril : ouverture du Musée Unterlinden.
1853-1860 : entre 1853 et 1860, inventaire par Louis Hugot des œuvres déposées au musée ; description détaillée des sculptures du retable (nos 1-8), attribuées à Jörg Syrlin ; Hugot précise l’emplacement d’origine des trois statues dans la caisse, dessine les inscriptions au revers des bustes et mentionne d’autres éléments sculptés provenant du retable (dons Gustave Saltzmann) : identifiables au réseau ajouré et à la voûte du compartiment central de la caisse (n° 9), à un dais du couronnement (n° 10), à des parties de l’encadrement du même compartiment central (n° 10), et à des restes des réseaux ajourés (n° 11) des compartiments latéraux (Hugot, avant 1860, Colmar, BM ms 667 ; Haas-Lattes, 2004, p. 162-180).
1860, Louis Hugot énumère les sculptures au musée et précise qu’elles ne sont qu'une faible partie du retable car, lors de leur enlèvement, deux chariots de sculptures furent transportés dans une province voisine pour y être vendus (Hugot, 1860).
De 1853 à 1869, présentation des sculptures provenant du retable contre le mur sud de la nef de la chapelle de l’ancien couvent d’Unterlinden : les bustes du Christ et des apôtres sont placés dans trois compartiments ; les trois figures sculptées de la caisse (Saint Antoine, Saint Augustin, Saint Jérôme) sont adossées à un fond vertical en planches de bois, sur lequel sont fixés des éléments décoratifs de la caisse (l’encadrement et le réseau ajouré du compartiment central, les voûtes des dais des trois compartiments) ; ce dispositif est conservé après 1869 (Goutzwiller, 1875). Le dais provenant du couronnement et les réseaux ajourés des compartiments latéraux ne sont pas présentés.
1869, le dispositif de présentation des sculptures est déplacé au fond du chœur de la chapelle ; le dais du couronnement est présenté (Goutzwiller, 1875).
1889 : les réseaux ajourés provenant des compartiments latéraux de la caisse sont ajoutés au réseau du compartiment central, avec d’importants compléments, créés probablement par l’entreprise de Théophile Klem (Heck, « Les présentations […] », 1987).
1905 : les deux Porteurs d’offrandes, non localisés depuis 1823, sont acquis par Julius Böhler, antiquaire à Munich, auprès du collectionneur R. Zschille, à Grossenhain en Saxe.
1911, ouvrage de référence sur Matthias Grünewald publié par Heinrich Alfred Schmid : donateur aux pieds de saint Augustin identifié à Jean d’Orlier, considéré comme le commanditaire du retable ; caisse et sculptures du retable exécutées sous le préceptorat de Guy Guers, vers 1505-1508 ; première attribution des sculptures de la caisse et du buste du Christ à Nicolas de Haguenau ; attribution des Apôtres à Des. Beychel ; publication des sources (Schmid, 1911).
1913 : attribution à Nicolas de Haguenau ? ; publication des Porteurs d’offrande en possession de Julius Böhler, antiquaire à Munich (Vöge, 1913).
1914 : sculptures et peintures du retable mises en sécurité à la Caisse d’Épargne de Colmar.
1917 : sculptures et peintures transférés à Munich à l’Alte Pinakothek. ; la Ville de Colmar échoue à acquérir auprès de Julius Böhler les deux Porteurs d’offrandes et reçoit des copies des statuettes.
1919 : retour au Musée Unterlinden des sculptures et des peintures du retable.
1924, catalogue du musée par Claude Champion : donateur auprès de Saint Augustin identifié à Jean d’Orlier ; Christ et apôtres attribués à Desiderius Beychel, d’après l’inscription au revers de l’un des apôtres ; les trois statues de la caisse attribuées à un sculpteur inconnu, peut-être Nicolas de Haguenau ; mention des Porteurs d’offrandes à Munich et de leurs copies au musée (Champion, 1924).
1930 : nouvelle présentation des sculptures dans une structure en bois composant une caisse et une prédelle, qui sont en partie inspirées du projet de Heinrich Alfred Schmid en 1911 et réalisées par l’entreprise de Théophile Klem ; aux sculptures d’origine sont ajoutés des socles sous les trois statues de la caisse, des colonnettes et des encadrements dorés aux compartiments latéraux, et les restes des réseaux ajourés de ces compartiments sont assemblés (Heck, « Les présentations […] », 1987).
1933 et 1935 : structure en métal, par le ferronnier colmarien Greiner, et structure en bois, par la menuiserie Rinterknecht.
1939 : transfert au château de Lafarge (Corrèze), puis au château de Hautefort (Dordogne).
1940 : retour en Alsace, d’abord à Colmar, puis transfert au château du Haut-Koenigsbourg (Bas-Rhin).
1945 : retour au Musée Unterlinden.
Jusqu’en 1987 : sculptures de la caisse du retable en général attribuées à Nicolas de Haguenau et datées soit vers 1490, soit vers 1500-1510 ; bustes de la prédelle en général attribués à Desiderius Beychel ; donateur aux pieds de saint Augustin identifié à Jean d’Orlier (notamment, Schmitt, 1964 ; Zimmermann, 1985 ; Recht, 1987).
1977 : acquisition auprès de Böhler à Munich, par le Badisches Landesmuseum de Karlsruhe, des deux Porteurs d’offrandes provenant de la caisse du retable.
1984 : dépôt des Porteurs d’offrandes au Musée Unterlinden, par le Badisches Landesmuseum de Karlsruhe (en échange du dépôt de deux œuvres du musée Unterlinden et d’une sculpture du musée des Arts décoratifs à Paris).
1986-1987 : début de l’étude technique et scientifique des sculptures et de la structure du retable (Colinart, Drilhon, 1987 ; Levy, Meyohas, 1987 ; Heck, « La partie sculptée […] », 1987).
1988, nouvelle lecture de l’inscription au revers d’un apôtre et rejet de l’attribution à un sculpteur nommé Desiderius Beychel (Heck, 1988).
1996, nouvelle datation des sculptures de la caisse, attribuées à Nicolas de Haguenau, et des bustes de la prédelle, attribués à l’atelier de ce sculpteur : donateur aux pieds de saint Augustin identifié à Guy Guers, exécution des sculptures contemporaine de la réalisation des peintures, vers 1512-1516 (Béguerie, 1996 ; Béguerie-De Paepe, 2007-2008).
2013 : transfert et présentation du retable dans l’ancienne église du couvent des Dominicains de Colmar, pendant les travaux d’aménagement du Musée Unterlinden.
2015 : retour au Musée Unterlinden.
2019-2022 : étude technique et scientifique fondamentale des sculptures et des peintures du retable, et restauration de l’ensemble de l’œuvre.
Bibliographie non exhaustive mentionnant principalement les sculptures et l’histoire du retable d’Issenheim.
« Vnd liess bauwen den glocken thurn, den hohen gabel die gewelb in der Kürchen vnnd die Thaffel auf den From Altar […]. » (Il [Guy Guers] avait fait construire le clocher, le haut pignon, les voûtes de l’église et les " tableaux " sur le maître-autel […]. Édition : Schmid, 1911, II, p. 312, n° 32 ; Béguerie, 2005, p. 56 : « Il faut comprendre par là que Guy Guers est le commanditaire des panneaux peints mais également de la caisse du retable. Le mot Taffel désigne en effet une œuvre d’art (peinture, relief ou caisse comportant des sculptures) destinée à être vue d’un seul côté, alors que Bild fait référence à une œuvre dont il est possible de faire le tour. »).
« […] Le Rétable du Maistre Autel est une chose digne de la curiosité des plus délicats dans la peinture et sculpture, puisqu’il est de la main d’Albert Dürer et que des seuls tableaux qui l’ornent le prince Maximilian dernier mort [1651] père de l’électeur de Bavière d’aujourd’hui en voulu donner jusqu’à […] mil Écus. » (Édition : Schmid, 1911, II, p. 325, n° 43).