Portrait de Mathieu de Chalvet
Ce portrait de Mathieu de Chalvet, identifié par une inscription non originale mais ancienne, a été rendu à Jacques Boulbène par Jean Penent en 1987, bien que l'œuvre soit connue dans la littérature depuis la fin du XIXe siècle. Mathieu de Chalvet naît en 1528 à Salers, en Auvergne, de noble Beringon de Chalvet de Rochemonteix et de Françoise Lizet. Il étudie le droit civil à Paris puis à Toulouse. Il épouse en 1552 Jeanne de Bernuy, issue d’une famille de pastelliers. Mathieu de Chalvet obtient les charges prestigieuses de conseiller au Parlement de Toulouse en 1554, et de Président aux Enquêtes en 1573, à la suite de son beau-frère, Jacques de Bernuy. Les troubles qui secouent Toulouse le forcent à quitter la ville et il ne reviendra qu’en 1591. Loyal à la couronne, il parvient en 1596, aux côtés du duc de Joyeuse, à négocier le retour du Parlement à Toulouse après qu’il se soit exilé à Castelsarrasin l’année précédente. Il est aussi nommé Conseiller d’Etat en 1602. Deux ans plus tard, son fils François hérite de son poste de Président aux Enquêtes. La même année, Mathieu de Chalvet publie une traduction des œuvres de Sénèque. Connu pour sa maîtrise des langues, il est également l’auteur de poèmes latins et français. Il décède en 1607 à Toulouse. Jean Penent formule l’hypothèse convaincante que ce portrait et celui de son fils, de même dimensions, ont été commandés afin d’orner l’hôtel que Mathieu de Chalvet fait construire en 1576 à la rue Tolosane. Le portrait de son fils Christophe étant daté de 1592, on peut supposer une réalisation similaire pour celui du père (ces données biographiques sont issues de la notice de Jean Penent de 1987).
Malgré les importants repeints, probablement du XIXe siècle, sur la partie supérieure du visage, le style de Jacques Boulbène se reconnaît aisément, notamment en comparaison avec ses figures froides et ses morphologies particulières dans La Providence, l’Honneur et la Vigilance qui est lui est contemporain. Par ailleurs, Jean Penent a relevé que parmi l’Album des Parlementaires d’Hilaire Pader, qui affirme avoir copié, entre autre, des tableaux de ce peintre, il existe une aquarelle de ce portrait, qui confirme aussi la véracité de l’inscription. Nous pouvons aussi juger de sa ressemblance avec le portrait gravé d’après un portrait de Daniel Dumonstier de 1604, qui le montre dans sa tenue parlementaire.
MRE MATHIEV DE CHALVET PRESIDENT / EN LA SECONDE CHAMBRE DES ENQUESTES / AV PARLEMENT DE THOLOSE
famille de Chalvet ; collection particulière en 1987 ; localisation inconnue
p. 23, sous « Jacques Boulbène »
p. 34-36, n° 14, sous « Jacques Boulbène »
p. 212-236, sous « Anonyme »