Portrait d'Henri IV en armure
Ce portrait de Henri IV correspondrait à une toile peinte par Boulbène à destination des portes d’entrée de l’Hôtel de ville de Toulouse, afin d’être exposée aux côtés d’un portrait de Henri III. Nous savons d’après les documents qu’en 1601, Boulbène est payé par les capitouls « pour avoir peint au vif la majesté du Roy Henry III » et l’avoir placé dans le consistoire, le portrait précédent ayant été lacéré lors des troubles de 1589 et enterré avec le président Duranti tué à cette occasion (C. de Vic, Histoire générale de Languedoc, 5, Paris, 1745, p. 432).
La même année, on lui demande de tirer « au vif la majesté du Roy Henri IV » pour la somme de 15 écus. C’est de cette toile qu’il s’agirait. Il est admis que ce dispositif voulu par les capitouls signale leur allégeance au roi après sa victoire contre la Ligue catholique. La légitimité du monarque étant fortement contestée dans la région toulousaine, ce portrait est probablement voulu comme moyen de réaffirmer son autorité dans cette province qui lui a longtemps été hostile. Malgré ce que laisse entendre la source, ce n’est pas d’un portrait exécuté d’après nature dont il s’agit, mais d’une copie d’après un modèle henricien répandu, le montrant en pied dans un décor au sol marbré, entouré de riches rideaux et vêtue d’une armure noire et or. L’exercice de la copie rend difficile la question de l’attribution à Boulbène, mais il est tout à fait possible qu’il s’agisse d’une toile de sa main. Le peintre reprend un modèle préexistant qui a notamment été employé par Frans Pourbus.
commande de l’Hôtel de Ville de Toulouse en 1599 ; saisie à la Révolution ; toile vendu le vendémiaire an XI ; Toulouse, musée des Augustins, inv. RO 739
n° 418
n° 226
n° 17