Portrait présumé de Gabrielle de Rochechouart (1530-1594), dame de Goulaine, de Valoires puis de Lansac
Titre donné dans la collection Lenoir
Avant son entrée dans les collections de Chantilly, ce portrait était considéré comme représentant Marguerite de France, fille de François Ier (cf. inscription au revers). En 1899, François Anatole de Gruyer suppose que ce portrait est une version plus jeune du portrait de Gabrielle de Rochechouart, également conservé au musée Condé de Chantilly (PE 247). Louis Dimier ne l'identifie pas et réfute l'hypothèse de Gruyer. Dubois de Groër reprend l'hypothèse de Dimier et écrit : « en dépit d'une certaine similitude de traits, le visage du modèle n'est pas le même dans les deux portraits : le visage du jeune modèle est à la fois plus arrondi et nettement plus haut que celui de Gabrielle de Rochechouart. » Elle ajoute qu'il n'est pas possible de trouver son identification. Alexandra Zvereva reconfirme l'identification à Gabrielle de Rochechouart, déjà reprise par Châtelet en 1970, datant le costume vers 1550, ce qui correspondrait à l'âge du modèle, autour de 20 ans.
En effet, Gabrielle de Rochechouart naît en 1530. Elle se marie à 3 reprises : en 1547 avec François de Goulaines, seigneur de Martigné-Briant, en 1558 avec François de Voloire puis en 1565 avec Louis de Saint-Gelais, seigneur de Lansac. Ce portrait pourrait avoir été exécuté lors de son premier mariage.
D'autre part, Gruyerque ce portrait faisait partie de la collection de Gaignières, le confondant avec le portrait cité plus haut, PE 247 (cf. liens ci-dessous).
Donné le 3 pluviose an 9 par le citoyen Lancel, chef de la 4e division du Ministère de l'Intérieur.
Le 3 de pluviose an 9 correspond au 23 janvier 1801.
« Note erronée concernant le modèle » de la main de Lenoir identifiant le portrait comme Marguerite de France, duchesse de Berry (cf. Châtelet 1970).
L'attribution à Corneille de Lyon n'a jamais fait l'objet de doute depuis la fin du XIXe siècle.
Selon l'inscription au revers, ce portrait était attribué à François Clouet lorsqu'il était dans la collection Lenoir, et sans doute dans la collection précédente. Les caractéristiques stylistiques ne permettent pas de confirmer cette attribution, qui a été réfutée par Gruyer dès 1899, par Louis Dimier en 1924 et depuis par les historiens suivants.
Collection Lancel ; don à Alexandre Lenoir le 23 janvier 1801 ; acquisition par George Granville Leveson-Gower, deuxième duc de Sutherland en 1838, Stafford House ; acquisition par le duc d'Aumale en 1876.
p. 44
n° 246
I, p. 90 ; II p. 64 n° 247