Relief appliqué contre la face interne d’un volet de retable, complété à l’origine par deux personnages latéraux : le Christ émergeant du tombeau était entouré de deux anges ou de la Vierge et de saint Jean ; la main du personnage senestre soutient le bras gauche du Christ.
- Observation, Juliette Levy-Hinstin, Sophie Guillot de Suduiraut, 2007.
- Identification du bois, Élisabeth Ravaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2011.
Relief constitué de trois planches de pin cembro (dit aussi pin arolle) assemblées à plat joint.
- Revers plat : trace d’arrachement au revers de la tête (d’origine ?) ; percement en bas à dextre (percement involontaire lors de la taille ou manque ?).
- Éléments assemblés : deux personnages (disparus) de part et d’autre du Christ (la main du personnage senestre est conservée sous le bras gauche du Christ) ; onze éléments décoratifs (en bois ou en métal, disparus) rapportés sur la bride du manteau.
- Principaux manques : les personnages latéraux ; partie inférieure au centre du relief ; coude droit ; pouce et extrémité des doigts de la main gauche ; éléments décoratifs sur la bride ; éclats sur l’ensemble du relief.
- Interventions postérieures : cavités pour des vis au revers ; piton au revers de la tête.
Polychromie d’origine lacunaire avec restes de polychromies postérieures sur les carnations.
Polychromie d’origine :
- Préparation blanche.
- Manteau, périzonium : bol, or.
- Revers du manteau : bol, argent.
- Cheveux : brun.
- Carnations : rose (avec reprises) ; iris brun clair, cernés de brun sombre.
Le Christ portant la couronne d’épines, vêtu du périzonium et d’un manteau ouvert sur son buste nu, montre les plaies de la Crucifixion sur ses mains et son côté. La sculpture représente la figure intemporelle du Christ de douleur (en allemand Schmerzensmann, l’ « Homme de douleur »), évocatrice des souffrances de la Passion, qui dérive des images de la vision de saint Grégoire auquel le Christ est apparu lors de la célébration de la messe. Le Christ émergeant du tombeau était ici entouré de deux anges ou de la Vierge et de saint Jean, selon une formule iconographique répandue dans la sculpture allemande à la fin du Moyen Âge et souvent présentée à la prédelle des retables. Les deux figures latérales ont disparu, mais la main du personnage senestre apparaît, soutenant l’avant- bras gauche du Christ.
Attribution à un sculpteur tyrolien (Sophie Guillot de Suduiraut, communication écrite, 2007). Les matériaux utilisés et le style de la sculpture indiquent une origine tyrolienne. L’emploi de pin cembro est courant dans les ateliers du Tyrol du Sud. Le Christ de douleur s’apparente stylistiquement aux sculptures de l’entourage de Narziss von Bozen (cité à Bozen à partir de 1475-Bozen, 1517).
Autriche, Tyrol du Sud (Südtirol, actuellement Italie, Haut Adige).
Origine inconnue. Collection d'Auguste-François Alfred Béthouart (1839-1907) et de son épouse née Augustine Marie Pauline Chauveau. Legs de cette dernière, 1933.
Les parentés stylistiques et techniques qui unissent le Christ de douleur et la Sainte Barbe (7229.1) incitent à proposer l’hypothèse d’une origine commune : les deux sculptures pourraient provenir du même retable (communication orale, Sophie Guillot de Suduiraut, 2020).
p. 10 (« Christ aux outrages »).