Portrait de Michel de Nostredame âgé de 59 ans
Œuvre volée le 19 janvier 1977 dans l'église Saint-Laurent de Salon-de-Provence.
Ce portrait de Michel Nostradamus correspond à celui qui se trouvait encastré au-dessus de son tombeau à l’église Saint-Laurent de Salon-de-Provence, avant d’être volé sur place en janvier 1977. Plusieurs descriptions anciennes confirment cette localisation : « son portrait qui est là, le représente tel qu’il étoit à l’âge de cinquante-neuf ans. Il paroît avoir été bel homme. Ses armes & celles de sa femme sont sur le tombeau & sur un lé de toile noire, qui est entre son épitaphe & son portrait » (Piganiol de la Force 1718, p. 488-489). Un témoignage de 1688 donne la paternité de l'œuvre à César : « L'épitaphe de Michel Nostradamus, médecin et très célèbre docteur de Montpellier, natif de S. Rémy, et mort à Salon l'an 1566. Son tombeau est dans la muraille, on croit que c'est parce qu'il eut quelque dispute avec les paysans qu'il voulut qu'ils ne pussent jamais lui mettre le pied sur la gorge ou parce qu'on ne sait pas s'il était / sorcier ou véritable prophète. Son portrait, fait par son fils César Nostradamus, qui est presque aussi habile homme que son père, est sur son tombeau ; sa femme et ses enfants sont enterrés à côté de lui dans l'église » (Marignan 1902, p. 41-42, d'après le ms 200 de la BM de Royat). César note lui-même la présence du portrait de son père dans son histoire de Provence, sans toutefois affirmer qu’il soit de sa main : « En quoy je n'estime point exceder de dire que par mesme loy ordonnee à tous les mortels, Michel de Nostredame mis au rang des hommes illustres le propre jour de Nostre Dame, est mis en terre avec regrets, pompe & suitte honnorable au vieil & ancien Temple des Freres Mineurs, où à main gauche de l'entree se void son pourtraict au naturel, & ses armes qui sont de gueules à une roüe brisee à huict rayons composee de deux croix potencees d'argent, escartellé d'or à une teste d'Aigle de sable qu'il tenoit tant de ses ayeulx paternels que maternels, avec ce court Epitaphe contre une table de marbre d'environ huict pieds de long, composee de trois quarrés, attachee contre le mur à la maniere d'Italie » (Nostredame 1614, p. 803-804).
Le tableau est très retouché et apparaît avoir été restauré. Il est donc difficile d’estimer s’il est bien de la main de César de Nostredame. Il reprend la même composition que la petite huile sur cuivre bien connue de la bibliothèque Méjanes, mais Michel Nostradamus est ici plus jeune de 4 ans. Comme dans la version d’Aix, des angelots portent les armoiries de Nostredame et de son épouse. Selon toute vraisemblance, l'œuvre a été copiée d’après le portrait de Michel à l’âge de 59 ans qui fut ensuite gravé par Pierre Woeiriot en 1562, peut-être d’abord une première fois par César si l’on en croit la signature, et plus tard par un anonyme. Le costume et le visage sont en effet identiques. La gravure pourrait également être le seul intermédiaire en raison de l’orientation similaire de la figure (qui autrement aurait été inversée). Il existe une copie au musée Calvet qui reproduit cette version à l’identique, tout en ajoutant une épitaphe.
CLARISS. MICH. NOSTRADAMVS. REGI CONSILIARI. ET MEDIC’ ANNVM AGENS. LVIIII
Casaris Nostrad. filii Patricii opus
SOLI DEO
Incertain car semble retouché.
Salon-de-Provence, église Saint-Laurent ; volé le 19 janvier 1977 ; localisation inconnue.
vol 3, 1718, p. 488-489
p. 41-42