Statue au revers sculpté et polychromé, conçue pour être vue sur toutes ses faces. Probablement présenté à l'origine sur l’un des côtés de la caisse, comme saint protecteur « gardien de la caisse du retable » (en allemand Schreinwächter).
- Étude et restauration, Pascale Klein, Juliette Levy-Hinstin, 1996-1997.
- Identification du bois, Elisabeth Krebs, 2007.
Sculpture taillée dans une pièce principale de pin (pin cembro) avec éléments assemblés.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, une cavité (diamètre 1,8 cm environ) postérieurement comblée par une pièce de bois ; dessous de la base non observable (semelle ajoutée).
- Éléments assemblés : main droite et main gauche chacune constituée de trois éléments ; un élément tenu dans la main droite du saint, probablement un seau d’eau (restitué) ; un élément tenu dans la main gauche, probablement la hampe d’une lance (perdue) ; un élément (disparu) fixé dans une cavité sur l’avant-bras gauche ; édifice en feu (restitué) ; 27 petites boules en bois, assemblées dans des petites cavités, pour évoquer les rivets de l’armure ; semelle (postérieure) fixée sous la base de la sculpture.
- Plusieurs fentes, notamment côté dextre de la sculpture et sur la partie antérieure de la base.
- Principaux manques : les attributs restitués ou disparus (seau, édifice en feu et lance); l’extrémité du pied droit ; arrachements au revers au milieu du dos près de deux cavités postérieures ; un rivet sur le bord inférieur de l’épaulière gauche ; éclats sur les saillies de l’armure et sur les cheveux.
- Interventions postérieures : statue fixée sur une semelle (planche de bois : H. 2 cm environ) ; retaille de la partie arrière de la base de la sculpture ; six cavités au revers ; seau d’eau restitué, suspendu à la main droite ; édifice en feu restitué, fixé sur le sol à l’avant de la base.
Restes de la polychromie d’origine et polychromie postérieure.
Description de la polychromie actuellement visible :
Préparation blanche.
- Armure : bol, feuilles métalliques (notamment argent).
- Sol : vert sombre.
- Seau et édifice en feu : brun et brun rouge.
- Cheveux et barbe : brun.
- Carnations : rose et rose soutenu sur les joues et le nez ; lèvres : rouge ; sourcils et moustache : traits bruns ; yeux : iris brun cerné de brun foncé ; bord de la paupière supérieure : noir ; bord de la paupière inférieure : rose.
Fait partie du retable / St. Florent qui se trouve / à Scharrach
inscription manuscrite à la mine de plomb
Florian, soldat romain chrétien, qui fut arrêté à Lorch, en Autriche, martyrisé et noyé dans l'Enns vers 304, était invoqué contre les incendies. Selon l'iconographie habituelle à la fin du Moyen Âge, il est représenté en armure, tenant ses attributs traditionnels, un seau d’eau dans la main droite (restitué), et la hampe d'une lance dans la main gauche (disparue). Il verse l'eau sur un petit édifice en feu placé à ses pieds (restitué).
Attribution à un sculpteur du Tyrol du Sud pour des raisons stylistiques et matérielles (emploi de pin cembro), et datation vers 1520 (Sophie Guillot de Suduiraut, communication orale).
Tyrol du Sud (Südtirol, actuellement Italie, Haut-Adige).
Origine inconnue. Après le départ du retable de l’église de Morissen (Suisse, Grisons) vers le commerce de l’art, Saint Florian et Saint Sébastien, de provenances diverses, sont ajoutés dans la caisse de ce retable, pour remplacer les deux sculptures restées à Morissen, qui à l’origine entouraient la Vierge à l’Enfant (Saint Jean-Baptiste et Saint Jacques). En1906, le retable est mentionné chez Albert Steiger, antiquaire à Saint-Gall (Suisse), puis chez Kitzinger, antiquaire à Lindau (Allemagne) : il est proposé au musée de Coire, qui renonça à l’acquérir par manque de place. En 1907, le retable de Morissen est acquis à Strasbourg auprès de l’antiquaire Jacques Bastian, avec le Saint Florian et le Saint Sébastien précédemment ajoutés dans la caisse du retable. Musée des Beaux-Arts, Strasbourg (n° 6561) .Musée de l’Œuvre Notre-Dame, Strasbourg (Saint Florian MOND 468-2 ; Saint Sébastien MOND 468-3).
Dans le commerce de l’art au début du 20e siècle, Saint Florian et Saint Sébastien sont ajoutés dans la caisse du retable de Morissen pour remplacer les deux sculptures qui à l’origine entouraient la Vierge à l’Enfant. De provenances diverses, Saint Florian et Saint Sébastien sont acquis avec le retable de Morissen (MOND 468-1) en 1907 à Strasbourg. Matériaux, techniques d’exécution, polychromie et style distinguent totalement les deux saints de la Vierge à l’Enfant du retable.
p. 36-37, n° 1029 (« Retable à volets avec la Vierge et deux saints […] saint Florian et un autre saint en costume princier […]. Provenance du retable : Alsace. Deuxième moitié du XVe siècle. Musée des Arts décoratifs. Inv. n° 6561. Acheté dans le commerce d’antiquités à Strasbourg, en 1907. »).
p. 91, pl. 435 (dans la caisse du retable provenant de Morissen, deux sculptures d’origine inconnue ont remplacé les deux saints qui entouraient la Vierge à l’Enfant et sont restés à Morissen).
p. 69-70, n° 375 (« Retable. Baldaquin […] abritant les statuettes de la Vierge à l’Enfant, entre saint Florian et un saint d’apparence princière […]. Vers 1500. Selon le Dr. Erwin Poeschel, œuvre de l’atelier de Hans et Ivo Striegel [sic] à Memmingen […]. »).