Statuette sculptée sur toutes ses faces : œuvre de dévotion à usage privé ? Provenant d’un retable de petites dimensions ?
-Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, 2017.
Sculpture taillée dans une pièce de bois (tilleul ?), avec élément assemblé.
-Trace de fixation dans l’étau de l’établi : sur la mitre, une cavité (diamètre : 2 cm environ) comblée par une pièce de bois.
-Élément assemblé à l’origine : la crosse (disparue) tenue dans la main droite.
-Traces de fixation sur un support : sous la base, à senestre une cavité cylindrique (diamètre : 1,5 cm environ) comblée par une pièce de bois, et au centre une cavité postérieure pour une vis.
-Éclats sur les bords de la mitre, des vêtements et de la base.
-Interventions postérieures pour fixer la sculpture sur un support : couche de plâtre appliquée sous la base et cavité centrale pour une vis (20e siècle).
Polychromies postérieures.
Description de la polychromie actuellement visible :
Préparation.
-Mitre, fanons, chape, dalmatique, amict, couverture du livre : bol rouge, or
-Revers de la chape, franges de la dalmatique : bleu-vert.
-Aube, intérieur de la mitre : rouge.
-Cheveux : gris-brun.
-Loup : brun.
-Sol : vert.
-Gants, pages du livre, carnations : beige.
Simpert
Inscription tracée (au crayon ?) sur la couche de plâtre appliquée postérieurement sous la base (20e siècle).
L’évêque d’Augsbourg Simpert (Simpertus, Sintpert) mourut en 807 et fut canonisé en 1468. Ses reliques furent placées en 1492 dans une chapelle abritant son tombeau dans l’église Saint-Ulrich-Sainte-Afra d’Augsbourg. Saint Simpert était vénéré comme protecteur des malades et, depuis le 17e siècle, comme patron du diocèse d’Augsbourg aux côtés de saint Ulrich. La statuette adopte le type iconographique caractéristique du saint évêque depuis la fin du 15e siècle. En habit liturgique, coiffé de la mitre, vêtu de l’aube, de la dalmatique et de la chape, l’évêque tient dans ses mains gantées un livre et une crosse (disparue). À ses pieds, son attribut permet de l’identifier avec certitude, un jeune enfant nu dans la gueule d’un animal : c’est le loup qui, selon la légende, avait emporté un enfant mais fut contraint de le ramener à sa mère grâce à l’intervention de Simpert.
Souabe (Schwaben).
Origine inconnue. Galerie Aäron Vecht, Amsterdam. Collection Daniel Duclaux (Saint-Mandé, 1910- Villevêque, 1999), 1971. Legs Daniel Duclaux et Marie Dickson-Duclaux, 2003.
Les deux statuettes, de format semblable mais de style distinct, ont dû être associées à un moment de leur histoire, sans doute postérieurement à leur époque de création puisque qu’une ou deux décennies séparent ces sculptures. Elles ont été nouvellement polychromées et intégrées ensemble à un dispositif de présentation (retable ?), dans un pays de langue allemande, comme le suggèrent les inscriptions identifiant chaque évêque et les traces de fixation sous les bases. Les représentations des deux saints évêques vénérés à Augsbourg, saint Simpert et saint Ulrich, ont ainsi été réunies.
n° 4 (Saint Simpert d’Augsbourg, probablement de Stefan Rottaler, Augsbourg, 16e siècle).
p. 69, n° 21 (Anonyme, école allemande, Augsbourg ?, 16e siècle).
p. 62-63, n° 12 (Souabe, vers 1490-1500).