Moïse et les filles de Pharaon
Grande scène montrant la réunion de nombreuses figures féminines autour d'un enfant, devant un fond de paysage. Sur la gauche, deux enfants masculins se présentent comme des portraits intégrés, mais l'ensemble de la scène, sans doute identifiable avec la découverte de Moïse, apparait globalement comme un portrait allégorique. Dès 1863, L. Vitet proposa de voir dans les personnages représentés des personnalités du règne d'Henri II : au centre, prenant l'enfant, Diane de Poitiers elle même, et l'enfant, le prince d'Alençon (1554-?) et rattacha de ce fait l'oeuvre à l'école française.
Cette hypothèse ne peut être retenue ; l'interprétation de toute la scène demeure une énigme mais le tableau a été dès les années 1970, même si certains détails (les bijoux de la figure féminine principale surtout) évoquent le style français de l'époque d'Henri II, rattaché de manière plus convaincante à l'école flamande et rapproché d'un peintre signant du monogramme B , d'abord identifié avec Joos de Beer puis avec Bernaert de Rijckere.
Restauré par B. Marconi en 1950.
Il est intéressant de rapprocher cette lecture iconographique d'une composition rattachée à l'Ecole de Fontainebleau et conservée à Potsdam Sanssouci, intitulée "Allégorie pour la naissance d'un fils d'Henri II", qui, elle aussi, mais plus encore, se situe à mi-chemin entre école flamande et influence de l'art de Fontainebleau.
Tatarkiewicz (1910) suggère un artiste flamand actif dans l'entourage de François Clouet (cité par Reinach 1920, p. 256).Bialostocki et Walicki (1957) reprennent une hypothèse avancée ( sur photographie) par Charles Sterling, selon qui ce panneau serait attribuable à un peintre flamand actif dans l'entourage de Jan Massys et de Lucas de Heere.
C'est en 1970 que Ollero propose l'attribution à B. de Rijckere, retenue depuis par tous les historiens de l'art.
Pour son rapprochement avec l'école française et son attribution à François Clouet, Vitet se fondait sur l’inventaire de 1709 du palais du Luxembourg qui signale sous le nom de "Janet", huit grandes compositions de 7 à 9 pieds de large, sur des sujets relatifs à l’histoire des Médicis et de la France, série d'oeuvres aujourd'hui incomplète et dispersée et nettement plus tardives. L'attribution à Clouet a été reprise avec réserve par W. Tatarkiewicz (1910) qui juge que l'œuvre « ne répond pas à l'idée que donnent les petits tableaux de ce maître » et suggère plutôt un artiste flamand actif dans son entourage, hypothèse reprise par Reinach (1920, p. 256).
Exposition : Sztuka czasów Michala Aniola, Wystawa w czterechsetletnia rocnice smierci artysty, Muzeum Narodowe w Warszawie, Varsovie, 1963, n° 70.
Malarstwo Francuskie, Niderlandzkie, Wloskie do 1600, Muzeum Narodowe w Warszawie, Galeria Malarstwa Obcego
, Varsovie, 1979.
Collection Cyprian Lachniki (1824-1906), Lachnov (Pologne),1863 ; exposé à l'automne 1863 à Paris, Boulevard des Italiens; vente Drouot Paris, 15 juin 1867, n°1 " François Clouet, Diane de Poitiers donnant une nourrice au duc d'Alençon devant la cour de France"; racheté par Lachniki ; acquis en 1908.
p. 723-734 ( François Clouet).
p. 117 et suiv. ( François Clouet).
Notice provenant du Répertoire des tableaux français dans les collections publiques en Europe centrale