Inventaire de Louis-Philippe
Diane en pied, nue, marchant vers la gauche, accompagnée d'un lévrier balnc. Identifiée par le croissant qu'elle porte sur le front, l'arc et la flêche qu'elle tient et le carquois qu'elle porte en bandoulière.
Régulièrement commentée comme un portrait idéalisé de Diane de Poitiers, veuve de Louis de Brézé, maîtresse d'Henri II et duchesse de Valentinois.
Tableau transposé de bois sur toile et agrandi sur les quatre côtés. Agrandissements très perceptibles.
Il est difficile de préciser la date de l'intervention, qui ne consista pas seulement en une transposition de bois sur toile, mais aussi en d’importants agrandissements sur les quatre côtés, qui ont profondément modifié, en particulier à gauche et à droite, la composition. Dès l’achat du tableau, les archives font état de soucis de conservation. En 1840, Gaudefroy, restaurateur de tableaux, est payé pour sa restauration (Archives des Musées Nationaux, O/4/1899, exercice 1840, n°4913). Entre le 22 janvier 1861 et le 27 juin 1870, trois mentions signalent la restauration de la Diane sur bois de Fontainebleau (Série P, volume 12, sous-série P16 et P 17). Le changement de dimensions (avec des erreurs constantes sur la nature du support, alternativement désigné comme bois ou toile indépendamment des mesures) n’est explicite qu’à partir de 1889 et du retour au Louvre, parès le dépot à Fontainebleau
Bois transposé sur toile au cours du XIXème siècle.
L'attribution repose sur les analogies stylistiques avec la tenture de Diane d'Anet et sur l'hypothèse d'une provenance ancienne du château d'Anet, proposée par Bardon (1963) sur la base d'une description de la galerie de ce château par Denis II Godefroy en 1640.
Déposé très vite à Fontainebleau, sans doute à cause de sa provenance présumée ( Henry de Chennevières,
Notice des tableaux appartenant à la collection du Louvre exposés dans les salles du Palais de Fontainebleau
, Paris, 1881, n°22 p.15 ( Toile. H.1,80; L.1,00m: a priori encore sur bois pourtant).
Retour au Louvre le 16 mars 1889. Dans l'édition de 1893 du
Catalogue sommaire
, il apparait au n°1013, "Ecole de Fontainebleau", Bois , H.1,92; L.1,33m. [ dimensions agrandies mais encore sur bois, ce qui est impossible].
p.125 ("La Diane chasseresse de la Grande Galerie est au dessous du mauvais et je n'y connais l'influence d'aucun peintre").
Tome I, 1924, p. 181-182 ( s'insurge contre l'identification avec Diane de Poitiers et y voit plutôt Gabrielle d'Estéres: "mal nommée Diane de Poitiers" [ses traits sont] "ceux de Gabrielle tracés par le maître du portrait IDC".
n°53, p. 68 (notice par Charles Sterling: "L'auteur (...) est visiblement un contemporain de Cousin et son oeuvre doit dater de 1550-60.C'est sans doute un Français formé à Fontainebleau , mais capable de faire sentir son esprit indépendant par rapport aux Italiens".
La construction du corps obéit encore à des formules introduites par Rosso, telles que le dos visible dans un corps placé de profil et l'épaule exagérément accusée. Mais ce nu ne suit pas le canon conventionnel du maniérisme bellifontain, il ignore la calligraphie des contours: c'est le véritable portrait d'un corps. Ce réalisme est français".