Benoist-Méchin, Stanislas
Son père est Alfred Benoist (1814-1872), receveur des finances, fils du colonel Jacques-Gabriel Benoist, maire de Saint-Denis en 1784-1851, minotier, colonel de la Garde nationale, maire et conseiller général. Sa mère est Marie-Élisabeth Berthe Benoist née Méchin (1832-1873), fille du 2e baron Alexandre Méchin (1804-1854), avocat à la cour de Paris, maître des requêtes, sous-préfet, et petite-fille d’Alexandre Méchin (1772-1849), membre des Jacobins en 1791, puis girondin, chef de cabinet au ministère de l'intérieur (1793), conseiller d'État, préfet bonapartiste, député libéral orléaniste, fondateur d'une banque, créé 1er baron de l’Empire Méchin le 31 décembre 1809.
Décédé à l’âge de 69 ans, il est inhumé au Cimetière du Père-Lachaise, Paris XX° (75) (9e division) dans le tombeau familial des Benoist-Méchin.
Pourvu d’une confortable fortune familiale, Stanislas Benoist-Méchin a pu consacrer une partie de sa vie à de longs voyages dans les pays exotiques. Ancien élève du Collège Louis le Grand (Anonyme, 1883, n° 1, p. 378), Stanislas a tiré profit de son titre du baron hérité de sa mère, Marie-Élisabeth Berthe Benoist née Méchin (1832-1873), elle-même petite-fille du politique Alexandre Méchin (1772-1849) qui en 1809 accéda à la noblesse d’Empire napoléonienne (la famille possédait une copie pour ampliation de 1876 du diplôme d’anoblissement de la famille Méchin : Hermann Historica München, 2007, p. 11). Cette position sociale élevée lui a ouvert de nombreuses portes partout dans le monde et assuré d’être accueilli au plus haut niveau dans tous les pays qu’il a visités. En 1873-1874, alors qu’il est encore très jeune – 19 ans à peine révolus –, Stanislas effectue son premier « Grand Tour » initiatique vers l’Inde, Ceylan, Java, Malacca et la Chine. Le voyage, festif et insouciant qu’il fait en compagnie de deux amis, le vicomte Gouy d’Arsy et Guillaume Jeannel, a été bien décrit par un autre voyageur, Victor Meignan (1846- ?) : pour des raisons dues à un pur hasard, tous parviennent « le même jour à Pékin, presque à la même heure, sans s’être donnés rendez-vous et après avoir suivi les directions les plus différentes », avant de se voir accueillir au début du mois de mai 1874 par Louis de Geofroy, ministre plénipotentiaire à la Légation de France en Chine (Meignan V., 1875, p. 364). En comparant leur voyage à son propre périple, plein de difficultés, à travers la Sibérie et la Mongolie, Meignan écrit : « Pour se rendre de Paris à Pékin, ces trois jeunes voyageurs français n’avaient pas affronté les rigueurs de l’hiver en Sibérie, ni la monotonie du traîneau ou de la voiture chinoise ; mais certes leur odyssée était au moins aussi intéressante que la mienne. Ils avaient visité l’Inde en détail, ils avaient été reçus dans les palais des nababs de ce pays, bien préférables, je pense, à ceux des chercheurs d’or de la Russie asiatique ; ils avaient traqué les bêtes féroces à Ceylan et à Java, chassé l’éléphant dans les forêts vierges de la presqu’île de Malacca […] » (Meignan V., 1875, p. 361-362). Ayant pris goût aux aventures audacieuses, Stanislas Benoist-Méchin repart quatre ans plus tard, en décembre 1878, vers les mêmes destinations, mais cette fois-ci en compagnie du duc de Blacas et du comte Humbert Adrien de Mailly-Chalon (1853-1921). Ce dernier qui n’a rejoint ses amis qu’à Ceylan (Mailly-Chalon H., 1885, p. 5), devient son compagnon de route pour les cinq ans à venir, jusqu’à la fin de l’année 1884. Les amis voyagent très agréablement, avec plaisir et sans aucune obligation, et explorent les labyrinthes de l’Asie sans la surcharge de tâches scientifiques. Ensemble, ils traversent l’Inde (1878-1879), Ceylan (1879) et l’Indochine (1879) où leur activité principale est la chasse exotique ; puis ils séjournent à Canton. Par la suite, de Blacas repart en France tandis que les deux aventuriers se rendent au Japon où ils s’installent pour deux ans (1880-1881) ; à Tokyo, Stanislas Benoist-Méchin remplit alors les fonctions d’attaché culturel à la Légation de France (Hermann Historica München, 2007, p. 11). Après avoir parcouru le pays dans tous les sens (« Deux ans de séjour au Japon ont fait de nous presque des indigènes ; à pied, à cheval, nous avons parcouru toutes les parties de ce ravissant pays » : Mailly-Chalon H., 1885, p. 5), ils décident, en juillet 1881, de revenir en France en traversant de l’est à l’ouest l’Asie alors mal connue. Ils arrivent à Pékin en août 1881 et grâce à l’intervention du Ministre de France en Chine Albert Frédéric Bourré (1838-1914) obtiennent du gouvernement chinois une autorisation spéciale, renforcée par des passeports exceptionnels, pour visiter la Mandchourie jusqu’à Vladivostok, avec une escorte de soldats chinois et l’ordre enjoignant de traiter les voyageurs français avec les plus grands égards (Mailly-Chalon H., 1885, p. 6). Le 15 septembre, après avoir réuni une caravane de vingt personnes dont deux « serviteurs français Mm. Causit et Yvon, douze chevaux de selle et neuf charrettes attelées chacune de trois vigoureux mulets », ils quittent la capitale chinoise en direction de la Mandchourie. Se déplaçant dans des conditions toujours assez confortables, ils se rendent à Niou-Chouang (Changchun) et à Moukden (Shenyang), puis passent le 28 octobre par Kirin (Jilin), avant de remonter la rivière Songhua et redescendre le fleuve Tumen, ce qui, après un parcours de 1400 km en 73 jours, leur permet de gagner Vladivostok où l’expédition arrive le 21 décembre 1881 munie des quelques splendides cadeaux, comme des peaux de tigre ou des étoffes de soie, reçus des administrateurs chinois rencontrés en cours de route (Mailly-Chalon H., 1885, p. 22). Leur itinéraire les conduit ensuite à travers la Sibérie russe par Khabarovsk, Nertchinsk, Blagoveshchensk, Tchita, Irkoutsk et Tomsk où ils participent à la vie mondaine locale pour le programme d’une soirée passée à Nertchinsk en 1882 (Hermann Historica München, 2007, p. 12). Après avoir traversé, au cours de l’été 1882, les steppes « kirghizes » pour gagner Verny (actuellement Almaty), ils s’adonnent à la chasse dans les montagnes des Tian Shan, aux portes du Kashgar et de Kouldja, au moment même où les Russes rendent aux Chinois la province d’Ili. C’est là qu’ils reçoivent du général-gouverneur russe Mikhaïl Tcherniyaev l’autorisation de traverser le Turkestan du tsar. À Tachkent, sa capitale, ils passent six semaines durant lesquelles ils partagent avec Tcherniyaev de nombreuses discussions portant sur tous les projets d’aménagement de la nouvelle colonie, notamment sur le projet de construction d’une ligne de chemin de fer (Benoist-Méchin S., 1885, p. 38-39). Ce séjour est également marqué par la participation à un concours équestre où Mailly-Chalon emporte un prix pour avoir parcouru sur un cheval « indigène » une distance de 2 verstes (env. 2 134 km) en 4 minutes et 10 secondes (Anonyme, 1883, n° 1, p. 378). Ils se dirigent ensuite vers Samarkand qu’ils quittent le 8 janvier 1883 pour Téhéran, avec le regret de ne plus avoir sous les yeux « le surtout vert de l’officiel russe [...], le dernier lien qui [les] rattache à la civilisation ». Par ailleurs, les Français estiment que « pour les indigènes de l’Asie centrale, les Russes ne sont pas des étrangers […]. Le soldat russe vit sur un pied d’égalité avec le Sarte […]. C’est là qu’est la vraie puissance russe ; lorsqu’une ou deux générations de Cosaques et de Sartes auront grandi côte à côte on pourra dire alors que la Russie possède l’Asie centrale […]. Les Russes ont accompli une œuvre [qui …] mérite […] la reconnaissance […] de tous les peuples civilisés » (Benoist-Méchin S., 1885, p. 26, 40-42). Ils poursuivent leur chemin par un très grand froid et, sous la surveillance permanente d’un garde boukhariote, traversent Shahr-i Sabz (Kesh) (fin janvier), Karshi et Boukhara (6-17 février) qui font partie de l’émirat de Boukhara, réduit de facto au statut de protectorat russe grâce, entre autres, à la prise de contrôle du fleuve Zerafshan. L’émir Mouzaffar à qui ils rendent visite, est vu par les Français comme un vrai « prince que les malheurs ont abattu, non abaissé, et l’on comprend que, si les jours de gloire et de puissance sont passés, on n’est pas, devant l’émir, en présence d’une royauté burlesque comme celle d’un roi nègre […], mais bien devant le représentant d’une grande race, devant le descendant direct de Timour et d’Abdullah-Khan » ; la ville-même de Boukhara donne l’impression d’être la ville « la plus musulmane » de la région (Benoist-Méchin S., 1885, p. 29, 33-34). Traversant ensuite le désert, « dans des dunes de sable mouvant », ils franchissent « à pied sec » l’Amou-Darya, « l’Oxus d’Alexandre », recouvert de glace, et passent par Tchardjouï que dirige « un des fils de l’émir […] qui […] ressemblait tout à fait à un prince des “Mille et une nuits” ». De là ils descendent l’Amou-Darya jusqu’au fort russe Petro-Alexandrovsk (Turtkul) (12 mars) et s’installent pour cinquante-deux jours à Khiva, capitale du khanat éponyme et second protectorat russe (Benoist-Méchin, 1885, p. 34-35, 43). Le khan du Khiva, « teint, fardé, recouvert de robe d’or, vivant dans un palais rempli de courtisans, obéissant aux lois de la plus stricte étiquette, représente bien le descendant d’un Louis XIV asiatique. [… il est], grand, fort, l’air bonhomme […], un chef guerrier du moyen âge dont la civilisation n’a pas encore adouci les mœurs ni les manières » (Benoist-Méchin S., 1885, p. 37). L’étape suivante de leur voyage les voit progresser avec une caravane de 85 chameaux et 140 ou 150 cavaliers turkmènes et khiviens (Benoist-Méchin S., 1885, p. 43). Ils traversent le Département Transcaspien de l’empire russe en remontant l’Amou-Daria jusqu’à Kougar (Qongirot) (11 mai) et pénètrent dans le désert de Karakoum par une chaleur « insupportable » et, le 21 mai, « après dix-sept jours assez pénibles », atteignent Merv, un but qu’ils ont voulu atteindre « coûte que coûte » et où, avant eux, un seul Français, Henri de Coulibœuf de Blocqueville (1800- ?), a séjourné en qualité de prisonnier. Pendant les 22 jours que dure leur séjour dans cette ville sous la protection de Kara-Koul-Khan, l’un des chefs les plus puissants des Turkmènes-Tekkés, ils se nourrissent exclusivement de lait de chamelle et de pain d’orge (Anonyme, 1883, p. 378 ; Benoist-Méchin S., 1885, p. 25, 45-47 ; Mailly-Chalon H., 1885, p. 6). Selon l’impression qu’ils expriment dans une lettre à Tchernyaev, la population turkmène est si lassée par l’instabilité de la situation politique « que l’oasis de Merv ferait sa soumission sans combat, dans un délai assez rapproché » (Benoist-Méchin S., 1885, p. 48). Sur place ils achètent huit chevaux de « race locale » (l’Akhal-Teke, ou cheval turkmène) qu’ils envoient directement en France. À Merv ils acquièrent également un aigle royal du Turkestan, qui va les accompagner jusqu’à Saint-Pétersbourg avec en plus un « Tatar », Mogamed-Sadyk Feyzuf, qu’ils ont ramené de Boukhara (Anonyme, 1883, n° 1, p. 378). La partie la plus dangereuse du voyage est la traversée du Khorasan de Merv, qu’ils ont quitté le 13 juin, à la vallée du Tedjen, puis la forteresse de Sarakhs et enfin Meched où ils sont reçus le 24 juin par Steward, le consul d’Angleterre basé dans cette ville. Le franchissement de la frontière séparant les possessions russes et la sphère d’influence britannique voit immédiatement surgir les discussions sur la question du « Grand Jeu » (Benoist-Méchin S., 1885, p. 49-52). Parvenus le 13 juillet à Téhéran, ils sont amicalement accueillis par l’Ambassadeur de France René de Chavigné, comte de Balloy (1845- ?). Après avoir fêté la traversée de « l’Asie entière de l’est à l’ouest, du nord au sud » sur « une distance de plus de 4 000 lieues », ils repartent vers la Russie, à travers la Caspienne jusqu’à Astrakhan, puis remontent la Volga en passant par Tsaritsine (Volgograd), avant d’atteindre Moscou vers le mois d’octobre 1884, puis Saint-Pétersbourg où ils sont accueillis avec pompe comme de grands explorateurs français. La revue rapporte que « sans être gênés par des moyens matériels, les jeunes voyageurs ont constitué pendant le voyage une collection d’objets antiques chinois et japonais d’une qualité rare, que l’on peut estimer à 500 000 francs, selon les experts ». Elle précise également qu’il est prévu que dès leur retour en France les voyageurs « vont classer les collections qu’ils ont rassemblées et publier une description de leurs voyages » (Anonyme, 1883, n° 1, p. 378). Cependant, aucun descriptif détaillé de leur voyage ne voit le jour et leur production littéraire connue se réduit à deux relations de voyages, rédigées intentionnellement en un rapport unique que le « Bulletin de la Société de géographie de Paris » publie en 1885 (Mailly-Chalon y parle de la Manchourie et Benoist-Méchin y raconte la traversée du Turkestan : Mailly-Chalon H., 1885, p. 6). On sait toutefois que, malgré l’incendie qui a détruit l’intégralité des archives familiales au début du XXe siècle, certains documents ont néanmoins survécu comme l’atteste le contenu des archives de Jacques Benoist-Méchin, fils de Stanislas, mises aux enchères à Munich en 2007 par Hermann Historica München avec un récit inédit du voyage. Relativement étoffé (« plus de 200 pages » manuscrites avec « environ 170 pages grand format », ainsi qu’un manuscrit autographe de 70 pages [moyen format] intitulé « Note sur le voyage à travers la Chine du Comte de Mailly-Chalon et du Baron Benoist-Méchin attaché à la légation de France à Tokyo»), ce récit « raconta son voyage de 5 ans à travers l’Asie et la Russie en compagnie du Duc de Blacas », parsemé « d’anecdotes évoquant l’Asie de la fin du XIXe siècle, [notamment] sa visite à l’Empereur de Chine » (Hermann Historica München, 2007, p. 4 et 11, lot N° 5446). Le même lot a également compris d’autres documents familiaux (voir le commentaire sur la collection ci-dessous). Le 23 novembre 1887 Stanislas Benoist-Méchin épouse la baronne Vera de Zaltza (1870-?), une aristocrate russe dont il divorce le 15 avril 1897. Son second mariage avec Marie-Louise Pauline Gatel (1869-1966) le 6 juillet 1898 à Bordeaux, est apparemment plus heureux. Vers la fin de la vie de Stanislas Benoist-Méchin, plus rien, pratiquement, n’a survécu de l’importante fortune familiale. Jacques Benoist-Méchin (1901-1983), le cadet de ses deux enfants, nés du second mariage, a connu la notoriété en tant qu’historien, musicologue, homme politique, journaliste et arabisant ; après s'être montré ouvertement favorable au nazisme, ce dernier a repris après la Guerre une longue et active carrière de scientifique.
Article rédigé par Svetlana Gorshenina
Possessed of a comfortable family fortune, Stanislas Benoist-Méchin was able to spend part of his life embarking on long journeys to "exotic" countries. A former student of the Collège Louis le Grand (Anonymous, 1883, p. 378), Stanislas benefited from his title as baron, inherited from his mother, Marie-Élisabeth Berthe Benoist née Méchin (1832-1873), the granddaughter of the politician Alexandre Méchin (1772-1849), who in 1809 became a member of the nobility of the Napoleonic Empire (the family possessed an 1876 certified copy of the Méchin family’s certificate of ennoblement: Hermann Historica München, 2007, p. 11). His elevated social position opened many doors for him around the world and ensured that he was received at the highest possible level in all the countries he visited. In 1873-1874, when he was still very young he had barely reached the age of nineteen, Stanislas embarked on his first initiatory ‘Grand Tour’ of India, Ceylon (present-day Sri Lanka), Java, Malacca, and China. The relaxed and convivial journey, which he made in the company of two friends, the Vicomte Gouy d’Arsy and Guillaume Jeannel, was well described by another traveller, Victor Meignan (1846-?): for purely coincidental reasons, they all arrived ‘in Peking on the same day and almost at the same time, without planning to do so and after following very different directions’, and were then received by Louis de Geofroy, Minister Plenipotentiary at the French Delegation in China (Meignan V., 1875, p. 364), at the beginning of May in 1874. Comparing their travels to his own very difficult journey through Siberia and Mongolia, Meignan wrote: ‘In order to go from Paris to Peking, these three young French travellers had not braved the hardships of a Siberian winter, or the monotony of travelling on a sledge or in a Chinese vehicle; and yet their adventures were as interesting as mine. They had been through India; they had been received in the palaces of the nabobs of that country, far more attractive I should say than those of the gold hunters of the North; they had hunted wild beasts in Ceylon and Java, chased the elephant in the virgin forests of Malacca (…)’ (Meignan V., 1875, pp. 361-362). Having acquired a taste for daring journeys, Stanislas Benoist-Méchin visited the same destinations again four years later, in December 1878; but this time he was accompanied by the Duc de Blacas (probably Louis Casimir de Blacas d’Aulps, the third Duc de Blacas, 1847-1866 ?) and the Comte Humbert Adrien de Mailly-Chalon (1853-1921). The latter, who only joined his friends in Ceylon (Mailly-Chalon H., 1885, p. 5), became his travel companion for the next five years, until the end of 1884. The friends travelled very pleasantly, were happy to do so, and had no obligations; they explored the mountainous labyrinths of Asia without the burden of conducting scientific studies. Together, they travelled through India (1878-1879), Ceylon (1879), and Indochina (1879), where their main activity was hunting exotic animals; they then sojourned in Canton. De Blacas subsequently returned to France, while the two explorers went to Japan, where they settled for two years (1880-1881); in Tokyo, Stanislas Benoist-Méchin was cultural attaché at the French Delegation (Hermann Historica München, 2007, p. 11). After travelling the width and breadth of the country (‘After living in Japan for two years we have almost become natives; we have travelled across every part of this enchanting country, by foot and on horseback’: Mailly-Chalon H., 1885, p. 5), they decided to return to France, in July 1881, by crossing Asia from east to west, which was little known at the time. They arrived in Peking in August 1881, and, thanks to the intervention of the French Minister to China, Albert Frédéric Bourré (1838-1914), they obtained special travel permits from the Chinese government, complemented by special passports, enabling them to visit the area extending from Manchuria to Vladivostok, with an escort of Chinese soldiers and an order requiring the French travellers to be treated with the greatest possible respect (Mailly-Chalon H., 1885, p. 6). On 15 September, after having assembled a caravan of twenty people, including two ‘French servants, Messrs Causit and Yvon, twelve saddle horses and nine carts, each of which was drawn by three strong mules’, they left the Chinese capital and headed to Manchuria. In reasonably comfortable conditions, they travelled to Niou-Chouang (Changchun) and Mukden (Shenyang), crossed through Kirin (Jilin) province on 28 October, and then journeyed up the Songhua River and back down the Tumen River, which after a journey of 1,400 km in seventy-three days enabled them to reach Vladivostok, where the expedition arrived on 21 December 1881; they arrived with several wonderful gifts, such as tiger skins and silk fabrics, which had been given to them by Chinese administrators they met along the way (Mailly-Chalon H., 1885, p. 22). Their itinerary then took them across Russian Siberia via Khabarovsk, Nertchinsk, Blagoveshchensk, Chita, Irkutsk, and Tomsk, where they became involved with the local population in an evening of entertainment in Nertchinsk in 1882 (Hermann Historica München, 2007, p. 12). After crossing the ‘Kirghiz’ (now Kazakh) steppes to reach Verny (present-day Almaty) during the summer of 1882, they went hunting in the Tian Shan mountains, at the gates of Kashgar and Kuldja, at the very point when the Russians handed the province of Ili back to the Chinese. It was here that they were granted the authorisation from the Russian Governor General Mikhail Tchernayev to cross the Russian Turkestan. They spent six weeks in Tashkent, the country’s capital, during which they had many discussions with Tchernayev about all the development projects of the new colony, particularly the project to construct a new railway line (Benoist-Méchin S., 1885, pp. 38–39). This stay was also marked by Mailly-Chalon’s participation in a horse racing competition, in which he won a prize for having ridden an ‘indigenous’ horse over a distance of 2 versts (around 2.134 km) in 4 minutes and 10 seconds (Anonymous, 1883, p. 378). They then headed to Samarkand, which they left on 8 January 1883 to travel to Teheran, with the regret that they would no longer see ‘the Russian official’s green greatcoat (...), their last link to civilisation’. Furthermore, the Frenchmen felt that ‘the indigenous peoples of Central Asia did not consider the Russians to be foreigners (…). The Russian soldier lived on an equal footing with the Sarte (…). This is where real Russian power lies; when one or two generations of Cossacks and Sartes have grown up side by side, we will then be able to say that Russia owns Central Asia […]. The Russians have accomplished a task [that …] deserves (…) the recognition (…) of all civilised peoples’ (Benoist-Méchin S., 1885, pp. 26, 40–42). They continued their journey in the extreme cold and under the constant surveillance of a Bukhariote guard, crossed Shahr-i-Sabz (originally Kesh) (at the end of January), Karshi and Bukhara (6–17 February), which were part of the Emirate of Bukhara, reduced de facto to the status of a Russian protectorate due, amongst others, to the fact that the Russians had seized control of the Zerafshan River. Emir Muzaffar, whom they visited, was considered by the Frenchmen as a real ‘prince who had suffered misfortune, but had not been humbled; and we could see that, although his days of glory and power were long gone, we were not in the company of burlesque royalty like that of a negro king, when we were in the presence of the Emir […], but indeed in the company of the representative of a great race, the direct descendant of Timur and Abdullah Khan’; the very city of Bukhara gave the impression of being ‘the most Muslim city’ in the region (Benoist-Méchin S., 1885, pp. 29, 33–34). Then, crossing the desert, ‘in the shifting sand dunes’, they crossed the Amou Darya River, ‘Alexander’s Oxus’, which was covered with ice, ‘on foot’ and travelled through Tchardjoui ruled by ‘one of the Emir’s sons (…) who (…) looked just like a prince from The Thousand and One Nights’. From there, they descended the Amou Darya River until they reached the Russian fort of Petro-Alexandrovsk (today’s Turtkul, in Uzbekistan) (12 March), and lived for fifty-two days in Khiva, the capital of the eponymous khanate and second Russian protectorate (Benoist-Méchin S., 1885, pp. 34–35, 43). The Khan of Khiva, who ‘has dyed hair, wears make-up and a golden robe, and lives in a palace filled with courtesans, obeying laws of the strictest etiquette, truly represents the descendant of an Asiatic Louis XIV. [… he is], tall, strong, and exudes bonhomie (…), a warrior chief from the Middle Ages, whose civilisation has not yet improved people’s morals or manners’ (Benoist-Méchin S., 1885, p. 37). On the next stage of their trip they travelled with a caravan of eighty-five camels and 140 or 150 Turkmen and Khivan horse riders (Benoist-Méchin S., 1885, p. 43). They crossed the Russian Empire’s Transcaspian region, going up the Amou Darya River to Kungrad (Qoʻngʻirot) (11 May), and entered the Karakum Desert in an ‘unbearable’ heat, and on 21 May, ‘after seventeen gruelling days’, arrived in Merv, a place they wished to reach ‘at all costs’ and where, before them, a single Frenchman, Henri de Coulibœuf de Blocqueville (1800-1860/1861?), had ‘sojourned’ as a prisoner. During the twenty-two days they stayed in the city under the protection of Karakul Khan, one of the most powerful leaders of the Tekke Turkmen, they existed exclusively on camel’s milk and barley bread (Anonymous, 1883, p. 378; Benoist-Méchin S., 1885, p. 25, 45-47; and Mailly-Chalon, H., 1885, p. 6). According to their impressions, in a letter sent to Tchernayev, the Turkmen population was so weary of the instability of the political situation ‘that the oasis of Merv would surrender without a fight, relatively quickly’ (Benoist-Méchin S., 1885, p. 48). Here, they purchased eight horses of a ‘local race’ (the Akhal Teke, or horse from Turkmen), which they dispatched directly to France. In Merv they also bought a Turkestan royal eagle, which they took with them to Saint Petersburg accompanied by a ‘Tatar’, Mogamed-Sadyk Feyzuf, whom they brought back from Bukhara (Anonymous, 1883, p. 378). The most dangerous part of the trip from Merv, which they left on 13 June, was the crossing of the Khorasan to the valley of Tedjen, then the fortress of Sarakhs, and lastly, Meched, where they were received on 24 June by Steward, the English consul based in the city. The crossing of the frontier that separated the Russian possessions from the British sphere of influence immediately prompted discussions about the issue of the ‘Great Game’ (Benoist-Méchin S., 1885, pp. 49–52). Arriving in Teheran, on 13 July, they were warmly greeted by the French Ambassador René de Chavigné, Comte de Balloy (1845– ?). After celebrating the crossing of ‘the whole of Asia from east to west and north to south’ over ‘a distance of more than 4,000 leagues’, they set off for Russia, across the Caspian to Astrakhan, then sailed up the Volga via Tsaritsin (Volgograd), before reaching Moscow in around October 1884, and then Saint Petersburg, where they were greeted with pomp as great French explorers. The Russian review Universal Illustration reported that ‘without being impeded by material means, the young travellers assembled during the voyage a collection of antique Chinese and Japanese objects of a rare quality, which are believed to be worth 500,000 francs, according to the experts’. The article also explained that as soon as the travellers returned to France they would ‘classify the collections they had assembled and publish a description of their travels’ (Anonymous, 1883, p. 378). However, no detailed description of their journey was published and their only known literary contribution was restricted to two travel accounts, drafted deliberately in a single report that the Bulletin de la Société de Géographie de Paris published in 1885 (Mailly-Chalon wrote about Manchuria and Benoist-Méchin wrote an account of the crossing of Turkestan: Mailly-Chalon H., 1885, p. 6). It is known, however, that, despite the fire that destroyed all the family archives at the beginning of the twentieth century, certain documents survived, as attested by the contents of the archives of Jacques Benoist-Méchin, Stanislas’s son, which were auctioned in 2007 by the Hermann Historica auction house in Munich with an unpublished account of the journey. In a relatively large volume (‘more than 200 handwritten pages’ with ‘around 170 large-format pages’, as well as a 70-page (medium-format) autograph manuscript entitled ‘Note sur le voyage à travers la Chine du Comte de Mailly-Chalon et du Baron Benoist-Méchin attaché à la legation de France à Tokyo’), this account ‘recounted his five-year trip ‘across Asia and Russia in the company of the Duc de Blacas’, and was full of ‘anecdotes evoking Asia at the end of the nineteenth century, [in particular] his visit to the Emperor of China’ (Hermann Historica München, 2007, pp. 4 and 11, lot no. 5446). The same lot also included other family documents (see the section on the collection below). On 23 November 1887, Stanislas Benoist-Méchin married the Baronne Vera de Zaltza (1870–?), a Russian aristocrat whom he divorced on 15 April 1897. His second marriage, this time to Marie-Louise Pauline Gatel (1869–1966) on 6 July 1898 in Bordeaux, seems to have been a happier one. Towards the end of Stanislas Benoist-Méchin’s life virtually nothing remained of the large family fortune. Jacques Benoist-Méchin (1901–1983), the youngest of his two children, born from the second marriage, was well known as a historian, musicologist, politician, journalist, and Arabist; after having openly demonstrated his support for Nazism, the latter resumed a long and active career as a scientist after the war.
Article by Svetlana Gorshenina (translated by Jonathan Michaelson)
Premier voyage à l'âge de 19 ans entre 1873 et 1874.
Deuxième grand voyage à travers l'Asie entre 1878 et 1884.
[Objets collectionnés]
[Objets collectionnés] objets ethnographiques.
[Objets collectionnés] souvenirs de voyage.
Stanislas Benoist-Méchin et le duc de Blacas voyagent ensemble, également en compagnie du comte Humbert Adrien de Mailly-Chalon (1853-1921). Ensemble, ils traversent l’Inde (1878-1879), Ceylan (1879) et l’Indochine (1879) où leur activité principale est la chasse exotique ; puis ils séjournent à Canton. Par la suite, de Blacas repart en France. (Source : notice Agorha "Stanislas Benoist-Méchin" rédigée par Svetlana Gorshenina)
Stanislas Benoist-Méchin et le duc de Blacas voyagent ensemble, également en compagnie du comte Humbert Adrien de Mailly-Chalon (1853-1921). Ensemble, ils traversent l’Inde (1878-1879), Ceylan (1879) et l’Indochine (1879) où leur activité principale est la chasse exotique ; puis ils séjournent à Canton. Par la suite, de Blacas repart en France. (Source : notice Agorha "Stanislas Benoist-Méchin" rédigée par Svetlana Gorshenina)
La majeure partie de la collection d’art asiatique de Stanislas Benoist-Méchin a été très vraisemblablement achetée à Monseigneur Favier (Pierre Marie Alphonse Favier-Duperron, 1837-1905), archevêque de Pékin. (Source : notice Agorha "Stanislas Benoist-Méchin" rédigée par Svetlana Gorshenina)