Statuette provenant du couronnement d'un retable.
- Étude et restauration, Juliette Levy-Hinstin, 1984 et 2010.
- Identification du bois, Élisabeth Ravaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2010.
- Analyses de la polychromie, Nathalie Pingaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2010.
Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (petite bille de tilleul) avec éléments secondaires assemblés.
- Traces de fixation dans l'étau de l'établi : sur la tête, cavité cylindrique (diamètre : 1,5 cm environ) ultérieurement comblée par une pièce de bois ; sous la base, deux fines entailles (largeur : 2 cm environ).
- Revers non évidé, plat et sculpté plus sommairement.
- Éléments assemblés dès l’origine : bas de la manche gauche de la robe formé de deux pièces assemblées (dont l'une est perdue), fixé par deux chevilles.
- Traces de fixation : sous la base, au centre, un logement de cheville probablement pour la fixation dès l’origine de la statuette sur le couronnement du retable ; au revers de la tête, deux petites cavités dans un léger creux entaillant les mèches et une cavité au milieu du dos : logements de chevilles d'origine ou postérieurs.
- Attaque d'insectes xylophages importante (actuellement inactive).
- Manques : extrémités de mèches de cheveux (une sur le front, trois à senestre, deux à dextre) ; doigts de la main gauche (majeur, dernière phalange de l'index) ; bas de la manche gauche ; extrémité du pouce et du deuxième doigt du pied droit ; extrémité du pouce et du troisième doigt du pied gauche ; toute la partie avant de la base entre les deux pieds et petites parties côté senestre et à l'arrière de la base ; bois transpercé au revers dans le bas du manteau, en bordure d'un morceau cassé et recollé.
- Interventions postérieures : sous la base, vers l'arrière, cavité postérieure avec cheville recoupée ; sous la base, à senestre, deux clous forgés, l'un en place, l'autre coupé à la fin du 20e siècle (après 1984).
Polychromie d'origine avec reprises sur les carnations (16e siècle ?) identiques à celles de la Vierge (Cl. 15397) ; au dos de la sculpture, sur les cheveux, les vêtements et la base, des polychromies postérieures (19e siècle) ont été conservées lors de la restauration de 1984.
Préparation blanche (carbonate de calcium et liant protéinique).
- Revers du manteau : rouge orangé (minium et carbonate de calcium).
- Manteau : couche rouge orangé (minium et carbonate de calcium) identique à la couche du revers du manteau ; rouge vif (vermillon) ; restes (mixtion) des décors en relief moulés et appliqués, dits « brocarts appliqués », de forme polygonale (environ 6,5 cm x 5,5 cm), semés sur le fond rouge et à l'origine dorés sur mixtion.
- Tunique : vert (vert au cuivre -probablement malachite-, carbonate de calcium et/ou roches dolomitiques - carbonate double de calcium et de magnésium).
- Bordure de la tunique et du manteau : bol rouge, or ; bordure du manteau soulignée d'une ligne de glacis rouge.
- Cheveux : mixtion, infimes restes d'or.
- Sol : vert clair, glacis vert.
- Carnations : couche d’origine (blanc de plomb) ; polychromie postérieure : visage rose (blanc de plomb, grains d'ocre rouge) avec accents rose vif, lèvres rose foncé, yeux aux iris brun clair avec petite touche blanche, pupille noire, larmes blanc bleuté coulant depuis le blanc de l'œil, sur les joues.
Saint Jean et son pendant, la Vierge également conservée au Musée de Cluny (inv. Cl. 15397), ont été généralement considérés comme deux éléments d'un Calvaire, groupe de figures sculptées évoquant la scène de la Crucifixion au Golgotha (ou Calvaire, le « lieu du crâne ») d'après l'évangile de Jean (19, 25). Marie, en place d'honneur à dextre, et saint Jean à senestre auraient entouré le Christ en croix selon la formule iconographique traditionnelle. Mais peut-être les deux statuettes étaient-elles associées à une autre figure, celle du Christ de douleur montrant ses plaies (en allemand Schmerzensmann). Néanmoins, la pose significative de Saint Jean, regard levé vers la croix et l’attitude de la Vierge, tournée vers la sculpture centrale, appuient l’hypothèse de l’appartenance à une Crucifixion. L’emplacement primitif des deux statuettes était au couronnement d’un retable de moyennes dimensions.
Souabe (Schwaben), Haute-Souabe ?
Origine inconnue. Collection François-Achille Wasset (Paris, 1818-1895). Legs Wasset à l'École nationale des Beaux-Arts, 1896, transféré au Musée de Cluny, 1903, inventorié en 1906.
Saint Jean et la Vierge proviennent du même retable. Les deux statuettes étaient placées au couronnement du retable, probablement de part et d’autre d’un Christ en croix.
p. 13, n° 55 (Saint Jean d'un Calvaire, Allemagne, premier tiers du 16e siècle).
p. 58 (Saint Jean et la Vierge d'un Calvaire, Allemagne).
p. 70 (Saint Jean et la Vierge d'un Calvaire sur une poutre de gloire, Allemagne).
Textes validés - déf (février 2021)