Portraits de Pierre Grenet et Jacqueline Fremin
Ces deux miniatures sur cuivre sont insérées dans une boîte à fermoir qui devait se porter en médaillon. Non localisées depuis leur passage à la foire de Maastricht en 1989, elles représentent, d’après la publicité parue dans la revue Apollo la même année, Pierre Grenet et son épouse. La photographie à disposition laisse en effet distinguer un blason avec trois gerbes de blé, qui pourraient correspondre aux armoiries des Grenet de Gadimetz, de Fermont, de Waucourt, en Picardie et en Hainaut (d’azur, à trois gerbes de blé d’or). Ces armoiries présentent une étoile en plus, peut-être une brisure d’une des branches. Le blason de son épouse est celui de Jacqueline Fremin (d’argent, à trois lions de sable au chef d’azur chargé de trois besants d’or), mais l’on ne distingue pas le chef et les besants sur l’image. Pierre Grenet est écuyer, avocat fiscal au conseil d’Artois, puis conseiller en 1554. Il décède doyen des conseillers en 1585, une date qui correspond à l’inscription ajoutée de façon posthume pour indiquer sa mort. Il tient un parchemin, certainement en allusion à ses fonctions. Jacqueline tient un livre dans ses mains, probablement de prières. La question de la datation intrigue, en raison des ajouts postérieurs indiquant des dates différentes pour chaque modèle (1575 pour Pierre Grenet et 1582 pour Jacqueline Fremin). Cependant, leurs collerettes respectives favorisent une réalisation dans les années 1570. La graphie des inscriptions est d’ailleurs la même que celles dans le portrait d’une femme apparentée.
Comme c’est souvent le cas avec les œuvres réalisées dans le Nord de la France, il est difficile de distinguer avec sûreté les artistes actifs en France ou en Flandre. Cette difficulté est exacerbée avec des commanditaires originaires de Picardie et dont les carrières se déroulent à la frontière des deux régions. D’après ce que nous pouvons distinguer, le peintre privilégie une impression générale plutôt que des détails minutieux. C’est le même constat qui s’impose à l’examen de la miniature de la femme dont le blason est parti des armes Grenet (voir notice liée). Deux miniatures sur cuivre très similaires en format, composition et style sont conservées au musée du Louvre (inv. R 66). Toutefois, les costumes de ces deux individus anonymes, qui sont hypothétiquement rattachés à la production allemande pour le moment ( E. Foucart-Walter, « Ecole germanique », Catalogue des peintures britanniques, espagnoles, germaniques, scandinaves et diverses du musée du Louvre, dir. E. Foucart-Walter, Paris, 2013, p. 105-158, 134, 155), nous semblent davantage flamands, en particulier la coiffe de la femme.
AETATIS / SVAE 6… / 1575
[...] le 31e d’aoust 1585
1575
incertain
René Schreuder, exposés à la Maastricht Fine Art Fair, 1989, sous école française du XVIe siècle ; localisation inconnue
lien familial