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Denisot, Nicolas

Statut
Publiée
Contributeur
ccachaud
Dernière modification
11/10/2023 10:11 (il y a 6 mois)
Type de personne
Type de personne : 
Noms
Nom : 
Denisot
Prénom : 
Nicolas
Sexe : 
Nationalité : 
Nom : 
Comte d'Alsinois
Qualificatif : 
Naissance et mort
Date de naissance : 
Vers 1515
Lieu de naissance : 
Date de mort : 
Après 13 septembre 1559
Lieu de mort : 
Professions / activités
Biographie
Commentaire biographique : 

Peintre et miniaturiste, poète français de la Pléiade, calligraphe, professeur de latin.


Il est le fils de Jean Denisot, avocat et bailli d’Assé-le-Riboul et de Félicité Hagobet et est donc issu d’une famille notable sans être noble (Speziari 2016, p.17-18). Comme l’écrit Léon de Laborde, Denisot, « peut-être le rival de Janet, est aujourd’hui aussi ignoré que ses portraits sont inconnus. » Pourtant, sa réputation de peintre est bien documentée. Alexandra Zvereva le qualifie de « portraitiste amateur » reprenant les mots de La Croix du Maine « Il était le premier de son temps pour un qui n’en faisait pas profession autrement que par plaisir. » (La Croix du Maine 1584) Son ami, Maurice de la Porte, le décrit dans un épithète, publié en 1571 : « Alcinois. Divin, gentil, doux-parleur, peintre, ingénieus


J'entend parler de Nicolas Denisot natif du Mans duquel le nom retourné fait Conte d'Alcinois, mesmes estoit ainsi d'un chacun appelé. Icelui a eu connoissance de plusieurs langues ; signamment de la Françoise, comme il a monstré par deux livres qu'il a publiez : l'un de prieres Chrestiennes, l'autre de Cantiques sur l'advenement de Jesus Christ. Outre ce il a esté tresexcellent en l'art de peinture. » (Speziari 2016, p. 205)



Il a certainement reçu une éducation dans le droit, suivant le reste de sa famille. Daniele Speziari indique également qu’il aurait peut-être reçu sa formation artistique auprès du peintre principal du Mans, Simon Hayeneufve, dit Simon du Mans (Speziari 2016, p. 19-20). Il épouse Michèle Mesnil à une date inconnue, qui lui survit, et avec qui il n’a pas d’enfant.


Sa vie prend un tournant vers 1545 : il commence à créer son alter égo du « comte d’Alsinois » et monte à Paris, sans doute pour ses talents de dessinateur et d’ingénierie (Speziari 2016, p. 31-33). À partir de juin 1546, il est installé en Angleterre, sa position de poète érudit lui permet de devenir précepteur en latin des filles de Thomas Seymour, Baron Seymour de Sudeley : Anne, Margaret et Jane Seymour, mais aussi agent secret pour la France (Speziari 2016, p. 33-35). En 1550, les filles Seymour publient avec son aide, traduit en français en 1551, le

Tombeau de Marguerite de Valois, Reine de Navarre

dans lequel il donne le modèle pour le portrait de la reine (Bibliothèque nationale de France (BnF), Réserve, YE 1633) Bouchot 1892, p. 55, Dimier 1924, t. II, p. 106). Un

Portrait du baron Seymour

, daté vers 1547-1549, est attribué à Nicolas Denisot. Il s’agit d’un portrait ambitieux (51x56 cm sans cadre) peint sur fond vert dans l’esprit des peintres flamands. Speziari reste prudent sur cette attribution, indiquant qu’il ne semble pas avoir peint à l’huile (Speziari 2016, p. 212 et 240). S’il est de sa main, il aurait été peint avant son retour en France en juillet 1549 (Speziari 2016, p. 47). À ce moment-là il est intégré dans le groupe de la Pléiade, comme de nombreux écrits le témoignent (Speziari 2016, tableau p. 43-46). Sa carrière en tant que poète et portraitiste atteint son apogée entre 1550 et 1555 environ.


Un sonnet de Pierre de Ronsard permet de suggérer que Denisot peignait des petits portraits, possiblement des miniatures : « … Hors de mon sein je tire une peinture […] Dont les beautés, par Denisot encloses… » (Laborde 1850). Parmi ses commandes, il dépeint les amours et maîtresses de ses amis du cercle de la Pléiade (Zvereva 2011). Ces sources littéraires permettent d’affirmer la production d’un portrait de Cassandre Salviati (1531-1607) et de Ronsard, ainsi que de celui de Marc-Antoine Muret, qui participe à l’édition augmentée des

Amours

de Ronsard (1552). En ce qui concerne le portrait du poète Mellin de Saint-Gelais (1491-1558), soi-disant d’après un poème de Claude Rousselet publié dans la

Revue universelle des Arts

en 1856 et citée par Bouchot (t. IV, p. 378-379, il n’y est pas question de Saint-Gellais dans cet article), la date du poème de 1537 permet de suggérer cette identification à Denisot invraisemblable, ce dernier étant encore au Mans (Bouchot 1892, p. 54 ; Adhémar 1939, Speziari 2016, p. 240). Bouchot lui attribue également le portrait de Jacques Grévin, mise en doute depuis Lucien Pinvert car un portrait de François Clouet est connu, confirmé par Speziari (Bouchot 1892, p. 57, Speziari 2016, p. 238-239). Par contre, Speziari ajoute un portrait de Castianire de Magny, publié en 1553 dans les

Amours d’Olivier de Magny

. Son activité de portraitiste serait donc directement liée au milieu littéraire, plus intéressant pour les libraires car ses gages devaient être moins coûteux qu’un portraitiste de la cour par exemple, notammant dans le cadre de rhabillage de portraits déjà connus (Speziari 2016, p. 218-220). Enfin, un portrait de Jacques Davy Duperron lui a également été attribué (Linzeler 1935, Adhémar 1939). Toutefois, ce portrait ne peut pas avoir été réalisé par Denisot puisque Duperron naît en 1556.


D’ailleurs, à partir de 1556, il semble décliner (Speziari 2016, p. 71). Il aurait servi l’état dans le cadre de la reprise de Calais aux Anglais. Selon Hauréau, il aurait tracé le plan des fortifications de la ville pendant l’hiver 1557-1558, ce qui aurait permis à Guise de prendre la ville deux ans plus tard (Hauréau 1871, Dimier 1924). Son travail de cartographe est corroboré par la conservation de deux exemplaires d’une carte du Pérou d’après Denisot, publiées en 1545 (BnF, Réserve Cartes et Plans, GED-7842 et GED-7853).


Il meurt peu après le 13 septembre 1559, date de la rédaction de son testament, et est inhumé à Saint-Etienne du Mont, sans héritier.

Bibliographies / archives
Type de référence : 
Commentaire Bibliographies / archives : 

p. 308-310

Type de référence : 
Commentaire Bibliographies / archives : 

p. 378-379

Type de référence : 
Commentaire Bibliographies / archives : 

p. 54-57

Sources en ligne
Référence de notice : 
12007165
Date de consultation : 
12/03/2021
Source
Institut national d'histoire de l'art (France) / Musée du Louvre (Paris)
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
Céline Cachaud