Portrait d'un homme barbu
Très similaire au portrait de 1561 et à celui d’Agen par son format et sa composition, ce panneau montre un jeune homme inconnu, en buste et de trois quarts, « tourné [...] avec une aisance inconnue chez Corneille » (Dubois de Groër 1996). A l’instar du portrait d’Agen et d’autres, Anne Dubois de Groër le classe parmi les œuvres rejetées de Corneille de Lyon, estimant même qu’il est incertain qu’il provienne de l’atelier de ce dernier. Nous retrouvons les morphotypes propres au jalon de 1561, en particulier ces yeux si particuliers, comme recouverts d’une fine membrane humide au bas de l'œil, et une touche particulièrement vaporeuse, qui donne parfois l’impression que certaines parties sont plus grossièrement exécutées. Vêtu à la mode des années 1560, il s’inscrit ainsi dans la dernière phase stylistique de la carrière du potentiel Jean Brotin, caractérisée par une touche encore plus douce qu’à ses débuts. L'œuvre a visiblement été restaurée après son passage en vente chez Christie’s et dévoile à présent un fond brun orangé original, plus proche des verts olives du Maître que des verts acides de Corneille.
Visiblement restauré après son passage en vente chez Christie's en 2015.
Amsterdam, collection Dr. H. Wetzlar ; collection Lady Veronica Woolfe ; Christie’s, Londres, 24-25 mai 1963, lot 57 (acheté pour 700 guinées par Jacobs) ; Munich, collection Julius Böhler (sous cercle de Corneille de Lyon) ; acquis en 1977 par le grand-père du propriétaire (Suisse, collection particulière), qui le vend chez Christie’s, 8 juillet 2015, lot 31 ; Monaco, galerie De Jonckheere, février 2018, sous Corneille de Lyon ; localisation inconnue.
p. 254, n° 202, sous « Corneille ou atelier »
p. 41-42, sous « Maître de 1561 (Jean Brotin ?) »