Poirrier et Chappat fils
« Chappat fils » est Charles Louis François Chappat (1838, Puteaux-1868, Menton).
A ne pas confondre avec :
- Eugène-Louis Chappat (1838-1914), chevalier de la Légion d’honneur, directeur associé de la société de Suresnes Guillaumet (Les fils d’A.) et Chappat de 1893 à 1914 (ouvrier dès 1871, contre-maître à partir de 1878). (source : Chappat, Eugène-Louis : dossier de la Légion d'honneur)
- Louis (mort en 1885) et son fils Ferdinand Chappat de la teinturerie Chappat et Cie, anciennement Boutarel et Cie, Clichy-la-Garenne
Le père de Charles Louis François Chappat se prénomme Louis. Il pourrait être le Louis mort en 1885. Nous n'en avons pas trouvé de preuve.
existence de la maison attestée en 1862 dans la liste des exposants de l'Exposition Universelle de 1862 (source : Exposition universelle de 1862 à Londres. Section française. Catalogue officiel, 1862, p. 41.)
« En 1824 fut fondée par Jeannet, rue Folie-Méricourt, la fabrique d’orseille, d’extrait d’orseille et de cudbeard dont Ch. Mottet devint le chef en 1845. Ch. Mottet prit bientôt le premier rang dans cette industrie ; aux fabrications mentionnées ci-dessus, il adjoignit celles du carmin d’indigo et de la cochenille ammoniacale, et aux Expositions universelles de 1851 à Londres et de 1855 à Paris, il obtint les médailles de prix et de 1er classe. La fabrique de la rue Folie-Méricourt devenue insuffisante, Ch. Mottet créa, en 1853, l’usine de Saint-Denis […]. En 1858, A. Poirrier, collaborateur de Ch. Mottet depuis quelques années, devint son successeur, avec Chappat fils pour associé, jusqu’à la fin de l’année 1868, époque à laquelle A. Poirrier resta seul à la tête de la maison, par suite du décès de Ch. Chappat. » (source : Les grandes usines de France, Julien Turgan, 1870, tome 9, p. 282)
Les 2 et 3 juillet 1857, Charles Mottet et son épouse vendent leur propriété rue des Poissonniers (lieu dit le Trou bureau, les Tuileries ou les Muriers) à Saint-Denis à la société Poirrier et Chappat pour un montant de 113 000 francs : un terrain de 8 000 m2, des constructions composées de deux pavillons, d’un bâtiment servant d’usine, d’un hangar. (source : Archives nationales.)
usine
rue des Poissonniers
Après 1853, la société de Charles Mottet ne figure plus à Paris dans le Bottin du Commerce. C'est à cette époque qu'il a dû transférer son usine à Saint-Denis, rue des Poissonniers.
Plus tard, les 2 et 3 juillet 1857, Charles Mottet et son épouse vendent leur propriété rue des Poissonniers (lieu dit le Trou bureau, les Tuileries ou les Muriers) à Saint-Denis à la société Poirrier et Chappat pour un montant de 113 000 francs : un terrain de 8 000 m2, des constructions composées de deux pavillons, d’un bâtiment servant d’usine, d’un hangar. (source : Archives nationales.)
siège social
23, rue d'Hauteville
(source : Exposition universelle de 1862 à Londres. Section française. Catalogue officiel, 1862, p. 41.)
Poirrier et Chappat fils sont des acteurs importants de la production française de matières colorantes synthétiques. « Poirrier et Chappat fils étaient à peine en possession de l’usine de Saint-Denis, qu’eut lieu l’apparition d’une couleur violette dérivée, disait-on, de l’aniline. Cette couleur avait un éclat inconnu jusqu’alors dans les couleurs pour teinture, mais semblait ne devoir jamais être employée industriellement, à cause de son prix élevé. Poirrier et Chappat fils n’en jugèrent pas moins que l’avenir de l’industrie des matières colorantes était dans la fabrication des couleurs dérivées du goudron de houille. Se mettant à l’œuvre immédiatement, ils purent bientôt livrer au commerce, sous la dénomination de rosolane, la nouvelle couleur violette […]. » (source : Les grandes usines de France, Julien Turgan, 1870, tome 9, p. 282)
« En 1868, la Société la Fuchsine, qui était propriétaire ou cessionnaire de presque tous les brevets français pour la fabrication du rouge, du violet, du bleu, du vert d’aniline, céda le droit d’exploitation de ses brevets. Au prix de sacrifices considérables, Poirrier et Chappat fils, qui voyaient cette belle industrie toute française sur le point de passer dans des mains étrangères, devinrent acquéreurs du droit d’exploitation de tous les brevets de la compagnie lyonnaise. » (source : Les grandes usines de France, Julien Turgan, 1870, tome 9, p. 283)
Le descriptif de la maison indique une production ou une exposition de « Produits chimiques pour la teinture. » (source : Exposition universelle de 1862 à Londres. Section française. Catalogue officiel, 1862, p. 41.) |
La liste des récompensés de l'Exposition Universelle de 1862 présente les raisons suivantes pour l'obtention d’une médaille non précisée : « For the good quality of their aniline colours manufactured on a very large scale ». (source : International Exhibition. 1862. Medals and honourable mentions, 1862, p. 32.)
« A l’Exposition universelle de Londres, en 1862, ils [A. Poirrier et Chappat fils] obtinrent la grande médaille pour cette fabrication. » (source : Les grandes usines de France, Julien Turgan, 1870, tome 9, p. 282.)
« Après quelques années de labeur et de recherches, ils parviennent, avec l’aide de collaborateurs habiles, à reprendre la première place parmi les fabricants de couleurs d’aniline du continent, par la découverte et l’exploitation du Violet de Paris, pour lequel, à l’Exposition universelle de 1867, une médaille d’or leur est décernée. A cette exposition, deux de leurs collaborateurs furent récompensés par une médaille d’or et une médaille d’argent. » (source : Les grandes usines de France, Julien Turgan, 1870, tome 9, p. 283)
À la mort de Charles Chappat, la société Poirrier et Chappat fils est dissoute. Alcide Poirrier reste propriétaire des biens de l’entreprise. (source : Archives nationales.)
Poirrier continue l'activité seul.
Puis, la société anonyme des Matières colorantes et produits chimiques de Saint-Denis (Établissements A. Poirrier et G. Dalsace) est fondée par les manufacturiers Alcide François Poirrier et Gobert Dalsace, et le propriétaire Pierre François Gustave Girod. Elle a pour objet social la fabrication et l’achat des produits chimiques et la fabrication des matières colorantes. Son siège est situé 49 rue d’Hauteville à Paris. Elle se substitue aux sociétés Poirrier et Dalsace le 1er août 1881. (source : Archives départementales de Paris.)
Les deux Chappat des sociétés Poirrier & Chappat fils et Chappat & Cie, respectivement Charles Louis François Chappat (1838-1868) et Louis Chappat (mort en 1885) pourraient être apparentés.
Dans un extrait de la biographie de François Alcide Poirrier, il est vraisemblablement question de Chappat (Louis de la société Chappat & Cie) et Chappat fils (Charles Louis François de la société Poirrier & Chappat fils) : « M. Charles Mottet, le propriétaire de l’établissement, songeait à se retirer des affaires. Enthousiasmé par le travail et l’intelligence de son jeune employé, il songea à lui céder sa maison. En 1858, M. Poirrier succéda à M. Ch. Mottet, en prenant comme associé un jeune homme de 18 ans, M. Chappat, dont le père était un des amis de la famille. » (source : Dictionnaire biographique des grands commerçants et industriels, Henry Junger, 1895, tome 1, p. 166.)
Il pourrait y avoir un lien entre le Chappat de Chappat & Cie et le Chappat de Poirrier & Chappat fils.
L'hypothèse de l'existence de ce lien est renforcé par le fait que le teinturier François Alcide Poirrier, associé de Chappat fils, est introduit à la Légion d'honneur par Eugène Boutarel, dont la société Boutarel & Cie devient Chappat & Cie : Poirrier est nommé chevalier de la Légion d’honneur le 7 juillet 1874, et promut officier le 21 juillet 1886. (source : Poirrier, François Alcide : dossier de la Légion d'honneur.)
p. 41
p. 32
p. 281-320