Société anonyme des Matières colorantes et Produits chimiques de Saint-Denis

La société anonyme des Matières colorantes et des produits chimiques de Saint-Denis s'inscrit dans la lignée de plusieurs sociétés successives (voir liste plus bas), dont la première est créée :

soit en 1824 :

« En 1824 fut fondée par Jeannet, rue Folie-Méricourt, la fabrique d’orseille, d’extrait d’orseille et de cudbeard dont Ch. Mottet devint le chef en 1845. » (source : Les grandes usines de France, Julien Turgan, 1870, tome 9, p. 282)

On trouve également un Jules « Jannet », dont la société est située rue des Trois-Bornes, non loin de la rue de la Folie-Méricourt, entre 1838 et 1846 (source : Archives départementales de Paris, Bottin du commerce conservé depuis 1838.). Ils pourraient être la même personne.

Jules Jannet présente ses produits lors de l'exposition nationale des produits de l'industrie de 1834 :

« N. 135. M. Janet, rue des Trois-Bornes, n. 1. Orseille de terre, perfectionnée. Cette orseille se vend 1 fr. 50 c. le kilogramme ; elle provient de France, où elle occupe environ trois cent cinquante ouvriers pour la récolte ; elle vaut, sous tous les rapports, l'orseille d'herbes qui coûte 3 fr. le kilogramme (une fois plus), et dont la matière première est tirée de l'étranger. Ce haut prix force nos teinturiers à la remplacer par les bois de teinture, au détriment de la couleur. Avec l'orseille de terre perfectionnée, ils feront plus beau et à meilleur marché, et nos étoffes redouteront moins la concurrence des fabriques de Saxe et d'Angleterre. Cette orseille était connue depuis longtemps dans le commerce ; mais la manière dont elle était préparée ne lui faisait représenter en qualité qu'un tiers de celle d'herbes, tandis que celle exposée rend pour le moins autant, ainsi que le prouvent les deux morceaux d'étoffe teints comparativement, à doses égales. » (source : Notice des produits de l'industrie française, 1834, p. 80.)

soit en 1830 :

« fondée en 1830 » (source : Unification des noms des colorants les plus usuels, P. Sisley, 1920, p. 11.)

La société anonyme des Matières colorantes et produits chimiques de Saint-Denis (Établissements A. Poirrier et G. Dalsace) est fondée par les manufacturiers Alcide François Poirrier et Gobert Dalsace, et le propriétaire Pierre François Gustave Girod. Elle a pour objet social la fabrication et l’achat des produits chimiques et la fabrication des matières colorantes. Son siège est situé 49 rue d’Hauteville à Paris. (source : Archives départementales de Paris.)

(source : Archives départementales de Paris.)

(source : Unification des noms des colorants les plus usuels, P. Sisley, 1920, p. 11.)

Alcide François Poirrier apporte une usine 11 rue des Poissonniers comprenant des pavillons, des ateliers, des laboratoires, des magasins. Le tout occupe une surface de 35 635 m2. Gobert Dalsace apporte une usine aux 24 et 26 rue des Poissonniers, comprenant : un bâtiment de deux étages, un jardin, des ateliers, des magasins. Le tout occupe une surface de 10 209 m2. (source : Archives départementales de Paris.)

« Classe 40 […] Produits divers de chimie industrielle. Indications de leur utilité et de leur emploi dans l’industrie ou dans l’usage domestique […] « 3909. Société anonyme des matières colorantes et produits chimiques de Saint-Denis. Etabliss. A. Poirier et G. Dalsace. Cap. 10 millions, Paris, 105 rue Lafayette, coul. d’aniline prod. dérivés du goudron de houille, orseille, etc. Prize méd., Lond. 1862 ; méd. d’or, Paris 1867 ; dipl. d’honn., Lyon 1872, Grand dipl. d’honn., Vienne 1873 ; grande méd. et dipl., Philadelphie 1876 ; grand prix, Paris 1878 ; 1^er ordre de mérite, Melbourne 1882. » (source : Catalogue officiel de l’Exposition d'Amsterdam 1883, 1883, p. 162-165.)

Les sociétés ayant précédé la société anonyme des Matières colorantes sont les suivantes : « En 1824 fut fondée par Jeannet, rue Folie-Méricourt, la fabrique d’orseille, d’extrait d’orseille et de cudbeard dont Ch. Mottet devint le chef en 1845. Ch. Mottet prit bientôt le premier rang dans cette industrie ; aux fabrications mentionnées ci-dessus, il adjoignit celles du carmin d’indigo et de la cochenille ammoniacale, et aux Expositions universelles de 1851 à Londres et de 1855 à Paris, il obtint les médailles de prix et de 1er classe. La fabrique de la rue Folie-Méricourt devenue insuffisante, Ch. Mottet créa, en 1853, l’usine de Saint-Denis […]. En 1858, A. Poirrier, collaborateur de Ch. Mottet depuis quelques années, devint son successeur, avec Chappat fils pour associé, jusqu’à la fin de l’année 1868, époque à laquelle A. Poirrier resta seul à la tête de la maison, par suite du décès de Ch. Chappat. » (source : Les grandes usines de France, Julien Turgan, 1870, tome 9, p. 282) Le « Jeannet, rue Folie-Méricourt » pourrait être un « Jannet », rue des Trois-Bornes (voir plus haut).

À la mort de Charles Chappat [Chappat fils], la société Poirrier et Chappat fils est dissoute. Alcide Poirrier reste propriétaire des biens de l’entreprise. (source : Archives nationales.)

La société anonyme des Matières colorantes et produits chimiques de Saint-Denis (Établissements A. Poirrier et G. Dalsace) est alors fondée par les manufacturiers Alcide François Poirrier et Gobert Dalsace, et le propriétaire Pierre François Gustave Girod. Elle a pour objet social la fabrication et l’achat des produits chimiques et la fabrication des matières colorantes. Son siège est situé 49 rue d’Hauteville à Paris. Elle se substitue aux sociétés Poirrier et Dalsace le 1er août 1881. (source : Archives départementales de Paris.)

p. 80

p. 281-320

p. 162-165