Boutarel et Cie
« La maison a été fondée par Pierre Gonin en 1800, à Paris dans l’île Saint-Louis, pour teindre en toute nuance des écheveaux de laine, de soie et de coton. En 1822, Pierre Gonin prit pour gendre et pour associé François Boutarel. […] En 1828, François Boutarel resta seul à la tête de l’établissement. […] François Boutarel exposa pour la première fois en 1844, obtint la médaille d’or […]. En 1845, l’usine fut transférée à Clichy-la-Garenne : de 1850 à 1860 elle a été dirigée par Aimé Boutarel […]. En 1860, Aimé Boutarel s’est associé avec Louis Chappat […]. » (source : Les grandes usines de France, Julien Turgan, 1870, tome 9, p. 1-2)
existence de la maison attestée en 1867 dans la liste des récompensés de l'Exposition Universelle de 1867 (source : Exposition universelle de 1867 à Paris. Catalogue officiel des exposants récompensés, 1867, p. 106.)
Source : Les grandes usines, J. Turgan, 1870, tome 9, p 17-51. Le contenu du « magasin des drogues » (p. 6) est listé. « Les principales matières colorantes sont : carmin et composition d’indigo […], cochenille […], curcuma […] orseille […], bois campêche, bois jaune, bois rouge, bois de fustet, couleurs extraites de l’huile de houille (jaune, rouge, violet, bleu, vert, etc.), charbons. » (p. 7)
L’usine compte sept ateliers de teinture :
- atelier des couleurs fines (p. 26-29), dont les matières colorantes sont la cochenille, la cochenille ammoniacale, le bois de fustet, le quercitron.
- l’atelier des noirs (p. 30-31), dont les matières colorantes sont le campêche, le bois jaune, le curcuma et le sumac.
- l’atelier des verts (p. 31-35), dont les matières colorantes sont le sulfate d’indigo, le carmin d’indigo, le bois jaune et l’acide picrique.
- l’atelier des couleurs claires (p. 35-36), dont les matières colorantes sont le carmin d’indigo, l’orseille, le bois jaune et la cochenille ammoniacale.
- l’atelier des couleurs foncées (p. 36-37), dont les matières colorantes sont le campêche, l’orseille, le Brésil, le curcuma, le bois jaune et le sulfate d’indigo.
- l’atelier des bleus de France (p. 38-39), dont les matières colorantes sont le prussiate jaune de potasse, le cyanure rouge, le campêche, la cochenille ammoniacale, le rosolane et le violet d’aniline.
- l’atelier des couleurs extraites de l’huile de houille (p. 39-46), dont les matières colorantes sont la fuchsine, le violet d’aniline, le rosolane, les bleus d’aniline, les verts d’aniline, le violet (Hofmann et de Paris).
Le descriptif de la maison indique une production ou une exposition de : « Tissus teints en toutes couleurs. »
catégorie « Hors concours » « (Aimé Boutarel, membre du Jury.) » (source : Exposition universelle de 1867 à Paris. Catalogue officiel des exposants récompensés, 1867, p. 106.)
« En 1867, Aimé Boutarel était membre du jury international ; l’usine fut mise hors concours, mais le jury international, en raison de la supériorité d’exécution, décernait à Louis Noizotte, contre-maître de Clichy, une médaille d’or. » (source : Les grandes usines de France, Julien Turgan, 1870, tome 9, p. 2.)
Les sociétés Boutarel et Cie et Chappat & Cie semblent se succéder : « En 1860, Aimé Boutarel s’est associé avec Louis Chappat […]. » (source : Les grandes usines de France, Julien Turgan, 1870, tome 9, p. 1-2.)
Il pourrait y avoir un lien entre le Chappat de Chappat & Cie et le Chappat de Poirrier & Chappat fils.
L'hypothèse de l'existence de ce lien est renforcé par le fait que le teinturier François Alcide Poirrier, associé de Chappat fils, est introduit à la Légion d'honneur par Eugène Boutarel, dont la société Boutarel & Cie devient Chappat & Cie : Poirrier est nommé chevalier de la Légion d’honneur le 7 juillet 1874, et promut officier le 21 juillet 1886. (source : Poirrier, François Alcide : dossier de la Légion d'honneur.)
p. 106
p. 1-56