Bas-relief appliqué à l’origine sur la face interne d’un volet de retable, probablement le volet dextre.
- Restauration en Allemagne, à la demande de la Galerie Bölher, 1999-2000 (avant l’acquisition par le musée Unterlinden).
- Identification du bois, Elisabeth Krebs, 2007.
- Observation, Pantxika Béguerie-De Paepe, Sophie Guillot de Suduiraut, Juliette Levy-Hinstin, 2022.
Relief composé de deux planches (tilleul) assemblées verticalement à plat-joint (collées) ; planche senestre : L. 41, 5 cm (sans le bord senestre restitué) ; planche dextre : L. 16 cm.
- Traces d’étau sous la base : une petite cavité (L. 0, 4 cm) fourchue, distante de 4 cm environ d’une deuxième cavité disparue, qui se trouvait à l’endroit où le bois est endommagé (fente et manque).
- Éléments assemblés à l’origine : dans le haut du relief, deux assises du mur de l’étable de part et d’autre de la tête du deuxième Mage ; dans le bas à l’angle dextre, une partie du bord du relief et du pan du manteau du Mage agenouillé.
- Percement involontaire (?) du relief près du joint d’assemblage des deux planches, sous le présent du Mage noir.
- Trace de fixation sur le volet du retable : sous la base, une cavité centrale (diamètre 1 cm, P. 1,5 cm environ).
- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : éclats sous la base, sur le bord supérieur du relief et sur les bords des vêtements.
- Interventions postérieures : restitution de tout le bord senestre du relief (assemblage de plusieurs pièces) ; quelques petits éléments restitués, notamment au centre du bord antérieur de la base (une pièce assemblée) et sur la coupe du présent du Mage noir ; index de la main droite du deuxième Mage restitué en 1999-2000 ; au revers, sept pièces de toile (tissage différent de deux pièces) collées pour consolider le bois, et nombreuses petites cavités (traces de vis).
Polychromie partielle à l’origine (?) Polychromie actuelle : restes d’une polychromie postérieure mêlés aux vestiges d’une deuxième polychromie postérieure (polychromie supprimée en 1999-2000 et bois mis à nu sur plusieurs parties des vêtements des personnages).
Polychromie actuelle :
- Cheveux de la Vierge et de l’Enfant, chapeaux et présents des Mages, manteau du Mage agenouillé : mixtion ou bol, or.
- Plusieurs parties des vêtements de Joseph et du deuxième Mage, pan et turban du Mage noir, mur de l’étable (?) : bol, feuille métallique (?).
- Autres parties des vêtements : blanc.
- Toit de l’étable : brun ocré.
- Sol, paysage près du toit de l’étable : vert.
- Cheveux et barbes de Joseph et des Mages : brun ou brun clair, noir pour le Mage noir.
- Carnations : rose avec rehauts plus soutenus ; brun-noir pour le Mage noir.
L’évangéliste Matthieu relate la visite des Mages à Bethléem, guidés par l’étoile : « Et voici, l’étoile qu’ils avaient vue en Orient les devançait, jusqu’à ce qu’étant arrivée au-dessus du lieu où était l’enfant, elle s’arrêta. Quand ils aperçurent l’étoile, ils furent saisis d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, virent l’enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et l’adorèrent, puis ils ouvrirent leurs trésors et lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe (2, 9-11). L’épisode s’enrichit ultérieurement de nombreux éléments qui renouvellent l’iconographie au cours des siècles. Ce relief reprend ici plusieurs traits iconographiques devenus traditionnels aux 15e et 16e siècles. La scène a pour cadre une modeste étable au toit de chaume et aux murs de pierres dégradés, rappel du dénuement dans lequel est né le Christ. Attitudes, types et vêtements sont conformes à la tradition gothique. Les Mages de l’évangile, des sages ou astrologues « venus d’Orient » (Matthieu (2, 1), sont qualifiés de rois dès le 3e siècle ou de fils de roi, et par la suite figurés couronnés, vêtus d’habits dont le luxe va croissant à la fin du Moyen Âge. En référence à leurs offrandes, les Rois Mages sont au nombre de trois et, peu à peu, ils sont individualisés. Ils deviennent les représentants des trois âges de la vie et des trois parties du monde jusqu’alors connues, Europe, Asie, Afrique, et ils reçoivent les noms de Melchior, Gaspard et Balthazar. Au Moyen Âge, les noms des Mages ne sont pas entièrement fixés. Lorsqu’une inscription le précise, le premier Mage, le plus âgé, s’appelle parfois Gaspard, et non Melchior comme dans le cas le plus fréquent, et le troisième, le plus jeune, peut être nommé soit Balthazar, soit Gaspard, ou même Melchior. L’absence d’inscriptions ne permet pas ainsi de donner des noms précis aux Mages ici représentés.
Suivant l’iconographie habituelle, le premier Mage, chauve et à longue barbe, s’est agenouillé et décoiffé en signe de respect. Il offre des pièces d’or dans une cassette à l’Enfant assis sur les genoux de sa mère. Son couvre-chef posé à terre, qui est en forme de turban ceint d’un pan d’étoffe et d’une couronne, évoque l’origine orientale du Mage et son statut royal. Au centre au second plan, le deuxième Mage, d’âge moyen, est coiffé d’un turban du même type. Il montre l’étoile de la main droite (étoile ici absente de la représentation). Le troisième Mage, dont les traits et la peau sombre évoquent l’Afrique, s’apprête à retirer son turban conique. Il est imberbe et porte un habit court à la mode du temps, qui caractérise son âge juvénile. L’encens et la myrrhe, les présents de ces deux Mages, sont contenus dans des récipients de type similaire, inspirés de précieux objets d’orfèvrerie du 16e siècle. Derrière la Vierge, Joseph montre sa surprise en portant la main à sa tête.
Rhin supérieur (Oberrhein), Fribourg-en-Brisgau (Freiburg im Breisgau), actuellement Land de Bade-Wurtemberg (Baden-Württemberg)
Origine inconnue. Collection particulière, Paris. Commerce de l'art, Galerie Ladrière, Paris, 1998. Galerie Julius Böhler, Munich, et Blumka Gallery, New York, 1999-2000. Acquisition réalisée avec le soutien du Fonds régional d'acquisition pour les musées (État, Conseil régional d'Alsace), 2000.
L'Adoration des Mages a été réalisée par le même atelier et pour le même retable qu’un relief de dimensions similaires, représentant la Nativité, conservé à Ulm (Ulmer Museum, inv. 1925.5288 ; tilleul, restes de polychromie ; H. 61 cm ; L. 57.5 cm ; P. 4,5 cm). Les deux reliefs étaient appliqués sur les faces internes des volets d’un retable marial, dont la caisse a peut-être abrité trois figures sculptées, hypothétiquement identifiées à la Vierge à l’Enfant, Saint Felix et Sainte Régule conservés dans les églises de Forchheim et de Reute (Guillot de Suduiraut, Béguerie-De Paepe, 2007, p. 121).
n° 26 (Rhin supérieur, Brisgau ?, vers 1515).
p. 59 et 317 (Brisgau, vers 1525).
p. 4, n° 15 (idem).