Lapicque, Louis
Il vit à Arcouest, un hameau de la commune de Ploubalzanec situé face à l’île de Bréhat, près de Paimpol, surnommé « Sorbonne Plage » ou « Fort la Science ».
Physiologiste et neurologue
En 1887, il débute comme aide au laboratoire des cliniques de la Faculté de médecine (Hôtel-Dieu). Il est docteur en médecine en 1895, préparateur à la faculté des sciences en 1896, docteur en sciences en 1897. En 1899, il est maître de conférence à la faculté des Sciences de Paris, avant d'être nommé professeur titulaire de la chaire de Physiologie générale et chef de clinique à la faculté de médecine de Paris.
Louis Édouard Lapicque est un professeur de médecine français de la première moitié du XXe siècle, qui a contribué au développement de la neurologie. Également spécialisé en physiologie, ses travaux ont porté sur l’excitabilité nerveuse humaine par le courant électrique : l’électro-stimulation musculaire. Il a développé la notion de seuil d’excitabilité en fonction du temps, ce qui l’a conduit en 1907 à définir le concept de chronaxie (valeur qui sert à mesurer la vitesse d’excitabilité d’un tissu nerveux ou musculaire).
Son épouse Marcelle Lapicque (1873-1960), fille de Severiano de Heredia (député républicain, ministre des Travaux publics en 1887), est également une neurophysiologiste, avec qui il collabore pour leurs recherches sur la chronaxie, ainsi que sur les effets des poisons (comme la strychnine). Elle lui succèdera à la direction du laboratoire de physiologie de l’École Pratique des Hautes-Études.
De tradition familiale républicaine et socialiste, Louis Lapicque s'est engagé tout au long de sa vie dans des actions de défense des droits humains, en faveur de la laïcité, des libertés de culte et de pensée. Dès 1898, il organise une « Conférence publique sur l’affaire Dreyfus » à Paris, au côté des Dreyfusards ; il participe à la fondation de la Ligue des droits de l’homme, dont il reste un membre actif jusqu’en 1905. Avec Paul Rivet, Paul Langevin et Lucien Lévy-Bruhl, il manifeste le 21 juin 1933 au Manège Japy, contre ce « système barbare d’oppression », ce qui préfigure la création du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, le 5 mars 1934.
Militant socialiste dans sa région natale des Vosges, Louis Lapicque participe à la création de l’Université populaire ; puis, en 1902, à celle du journal socialiste L’Ouvrier vosgien, dans lequel il expose la doctrine socialiste, y combat le cléricalisme, et dénonce les répressions du tsarisme. Il se présente aux élections législatives de 1906 pour la fédération des Vosges du Parti socialiste S.F.I.O. (arrondissement de Remiremont), dont il devient le délégué national.
Vers 1900, Louis Lapicque et son ami l’historien Charles Seignobos, président de la Ligue des droits de l’Homme, réunissent une communauté de scientifiques humanistes, qui se retrouvent chaque été pour les vacances à l’Arcouest (un hameau de la commune de Ploubalzanec situé face à l’île de Bréhat, près de Paimpol, qui sera surnommé « Sorbonne Plage » ou « Fort la Science »). Ils y reçoivent leurs amis, Irène et Frédéric Joliot-Curie (prix Nobel de chimie, 1935), Pierre et Marie Curie (prix Nobel de physique 1903, puis seule prix Nobel de chimie, 1911) et Jean Perrin (Prix Nobel de physique 1926), Émile Borel, mathématicien et sa femme, la romancière Camille Marbo (Prix Femina 1913), le chimiste Victor Auger, Jean Zay, ou l'historien Georges Pagès.
Mobilisé pendant la Première Guerre Mondiale comme médecin-chef d’un dépôt d’un régiment d’infanterie, Louis Lapicque est envoyé à sa demande en décembre 1914 au front en Champagne jusqu’en juillet 1915, pour raison de santé, et reçoit la Croix de guerre. Il organise alors un laboratoire de recherche pour la défense nationale et la protection contre les gaz asphyxiants.
À la fin de la guerre, il est l’un des fondateurs du Comité d’assistance aux sinistrés vosgiens. En 1924, il est candidat socialiste indépendant aux élections législatives, sur la liste du Cartel des gauches.
Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, il participe dans son laboratoire de la faculté des sciences à la création en janvier 1941 du groupe de résistance maçonnique Patriam recuperare. Arrêté par la Gestapo, Louis Lapicque est emprisonné, à Fresnes, où il rédige son dernier livre La Machine Nerveuse (1943).
Louis Lapicque adopte son neveu, devenu orphelin, le futur peintre Charles Lapicque (1898-1988), figure de la « Nouvelle École de Paris » entre 1939 et 1943. Ingénieur de formation, Charles Lapicque, s’oriente vers une carrière d’artiste peintre sous l’impulsion de son épouse, Aline Lapicque-Perrin (1899-1991), fille de l’atomiste Jean Perrin, et elle-même illustratrice. Pendant la guerre, Charles et Aline Lapicque cachent des Juifs et seront reconnus comme « Justes parmi les nations ».
Commentaire rédigé par Carine Peltier-Caroff.
Louis Édouard Lapicque was a French professor of medicine in the first half of the 20th century, who contributed to the development of neurology. Also specialising in physiology, his work focused on the excitability of human nerves by electric current: muscular electro-stimulation. He developed the notion of excitability threshold as a function of time, which led him in 1907 to define the concept of chronaxis (a value used to measure the speed of excitability of nerve or muscle tissue).
His wife Marcelle Lapicque (1873-1960), daughter of Severiano de Heredia (Republican MP, Minister of Public Works in 1887), was also a neurophysiologist, with whom he collaborated on their research into chronaxis and the effects of poisons (such as strychnine).She succeeded him as director of the physiology laboratory at the École Pratique des Hautes-Études.
From a republican and socialist family tradition, Louis Lapicque was committed throughout his life to defending human rights, secularism and freedom of religion and thought. As early as 1898, he organised a "Public Conference on the Dreyfus Affair" in Paris, alongside the Dreyfusards; he helped found the Human Rights League, of which he remained an active member until 1905. Along with Paul Rivet, Paul Langevin and Lucien Lévy-Bruhl, he demonstrated on 21 June 1933 at the Manège Japy against this "barbaric system of oppression", foreshadowing the creation of the Comité de vigilance des intellectuels antifascistes on 5 March 1934.
A socialist activist in his native Vosges, Louis Lapicque helped to found the Université Populaire and then, in 1902, the socialist newspaper L'Ouvrier Vosgien, in which he set out his socialist doctrine, fought against clericalism and denounced the repression of the Tsarist regime.
He stood in the 1906 legislative elections for the Vosges federation of the S.F.I.O. socialist party (Remiremont district), becoming its national delegate.
Around 1900, Louis Lapicque and his friend, the historian Charles Seignobos, president of the Ligue des droits de l'Homme (Human Rights League), brought together a community of humanist scientists, who met every summer for holidays at l'Arcouest (a hamlet in the commune of Ploubalzanec opposite the island of Bréhat, near Paimpol, which was nicknamed "Sorbonne Plage" or "Fort la Science"). Here they welcomed their friends Irène and Frédéric Joliot-Curie (Nobel Prize in Chemistry, 1935), Pierre and Marie Curie (Nobel Prize in Physics 1903, then the only Nobel Prize in Chemistry, 1911) and Jean Perrin (Nobel Prize in Physics 1926), Émile Borel, mathematician and his wife, the novelist Camille Marbo (Prix Femina 1913), the chemist Victor Auger, Jean Zay and the historian Georges Pagès.
Louis Lapicque was mobilised during the First World War as the chief medical officer of an infantry regiment depot. At his own request, he was sent to the front in Champagne in December 1914 and remained there until July 1915, when he was awarded the Croix de Guerre for his health.
He then set up a research laboratory for national defence and protection against asphyxiating gases.
At the end of the war, he was one of the founders of the Comité d'assistance aux sinistrés vosgiens. In 1924, he was an independent socialist candidate in the legislative elections, on the list of the Cartel des gauches.
During the Second World War, in his laboratory at the Faculty of Science, he helped to set up the Masonic resistance group Patriam recuperare in January 1941. Arrested by the Gestapo, Louis Lapicque was imprisoned in Fresnes, where he wrote his last book, La Machine Nerveuse (1943).
Louis Lapicque adopted his orphaned nephew, the future painter Charles Lapicque (1898-1988), a figure of the "Nouvelle École de Paris" between 1939 and 1943. An engineer by training, Charles Lapicque turned to a career as a painter at the instigation of his wife, Aline Lapicque-Perrin (1899-1991), daughter of the atomic scientist Jean Perrin and herself an illustrator. During the war, Charles and Aline Lapicque hid Jews and were recognised as "Righteous Among the Nations".
Article by Carine Peltier-Caroff.
Le docteur Louis Lapicque (né en 1866) obtient en 1892 une mission du ministère sur les mystérieux négritos, population noire présente dans les îles Andaman (appartenant à l'Inde) et sur les côtes de Malaisie. Madame Lebaudy, la femme de l'industriel du sucre Jules Lebaudy, lui prête pour ce voyage son yacht, La Sémiramis, son capitaine et son équipage. En 1896, Lapicque donnera au Trocadéro quatre-vingt-huit objets recueillis chez ces minorités, collections très rares ([inv.] 96.14 et 96.15). (Source : Dupaigne, Bernard. "Histoire des collections d'Asie du Musée de l'Homme", 2001)
Lapicque relie l’Éthiopie et traverse deux mois durant les plateaux d’Abyssinie. Il s’arrête en Inde et séjourne trois semaines aux îles Andaman (alors colonie britannique). La Sémiramis poursuit sa route vers la Malaisie, s’arrête dans l’archipel des Mergui en Birmanie. Lapicque visite la Péninsule malaise et la presqu'île de Malacca (populations Semang et Sakaïe), puis fait escale un mois à Singapour. Il se dirige ensuite vers l’Indonésie (alors colonie des Indes orientales néerlandaises) où il fait étape dans l’archipel de la Sonde, puis Jakarta, les îles de Timor et de Flores. La Sémiramis revient vers l’Europe en longeant les côtes du Pakistan et de l’Iran du Sud.
Le ministère de l’Instruction Publique lui confie officiellement cette mission, mais le financement fut assuré par la famille de philanthrope Lebaudy et notamment le yacht mis à disposition appelé la Sémiramis, facilita les conditions de voyage.
En 1903-1904, durant six mois en Inde, pour déterminer l’origine de la population autochtone de la péninsule. Quelques articles permettent de reconstituer les étapes, de son parcours dans le sud du pays. Il enquête dans des villes de Pollachi, Coïmbatour Maliatour, Angamali, Trichour, Poutoupadi, Kalpetta, des régions des Indes britanniques du Malabar, du Cochin, et du Travancore (actuels Tamil Nadu et Kerala). Il mène deux excursions dans les monts Anamata, puis les Nilgiris, où vivent les Toda, dans les massifs montagneux du sud de l’Inde.
[Objets collectionnés] Armes (haches, arc, flèches et carquois, sabre et fourreau, couteau), parures (ornement d'oreille, collier, diadème, ceinture), vannerie (panier, hotte, natte, panier et étui à bétel), instruments de pêche (leurre et hameçon)
Probablement considérés comme le cœur de la collecte, les premiers objets enregistrés au musée d’ethnographie du Trocadéro à son retour en 1896 viennent des Andaman (71.1896.14.1 à 70). Il s’agit principalement d’arcs au galbe caractéristique et de lances qui sont utilisés pour la pêche pratiquée depuis des rochers ou des embarcations. Les autres objets concernent les étapes suivantes du périple, la Malaisie, la Birmanie, puis l’Indonésie.
La collecte effectuée par Louis Lapicque dans les petites îles de la Sonde orientales lors de son voyage sur la Sémiramis est typique des collectes de la fin du XIXe siècle. Elle concerne l’île de Flores, de Timor et de Savu. On y trouve aussi 6 batiks javanais, sarong et foulards, collectés sur l’île de Flores, et une veste non terminée du Sarawak dont les motifs, réalisés selon la technique de l’ikat, sont d’une finesse remarquable. La majorité des objets concerne le domaine des armes pris dans un sens large, couteaux, arcs, flèches en grand nombre sans désir apparent de recherche de l’exceptionnel. La collecte recèle toutefois quelques très belles pièces, des textiles et des vanneries notamment mais aussi quelques raretés comme deux ceintures cartouchières (71.1896.16.59 ; 71.1896.16.6.1-10), des guerriers méo du Timor que l’on retrouve portée sur les photos prises par l’expédition. Parmi les textiles remarquables on note une jupe portée par les femmes de hauts rangs des Sikka (71.1896.16.49) un selimut (71.1896.16.48) porté par les hommes de Flores aux motifs inspirés des patola indiens. Les textiles de Timor et de Savu sont de très belles factures et comptent parmi les plus beaux textiles (71.1896.16.57 ; 71.1896.16.58 ; 71.1896.16.47) de la collection du musée. Quelques vanneries Sikka des Maumere (71.1896.16.8.1-2 ; 71.1896.16.7.1-2 ; 71.1896.16.33.1-4) qui ont partie liée à la consommation du bétel. Certaines ornées de perles de verre. Des boîtes à chaux cylindriques pyrogravées, des cuillères de nacre taillées dans des nautiles, d’autres dans la noix de coco sont présentes. Des bijoux, bracelets, boucles d’oreilles font aussi partie de la collection. Leur facture n’a rien d’exceptionnel. Les collections néerlandaises [AC1] [PC2] possèdent le même type de pièces rapportées à la fin du XIXe siècle.
Louis Lapicque pratique la photographie tout au long du voyage, avec des négatifs sur plaque de verre au gélatino-bromure d’argent pris à la chambre. Il semble être un photographe éclairé qui fait le choix de plaques de moyen format (18 x 24 cm), probablement pour obtenir une certaine qualité. En Inde, il dispose d’un appareil à plaque stéréoscopique (9 x 18 cm) en 1903-1904. De sa première mission, il constitue une vaste collection de vues couvrant la quasi-totalité des étapes du trajet. Cet ensemble est à la fois caractéristique des productions visuelles des missions d’anthropologues de la fin du XIXe siècle, avec de nombreux portraits anthropométriques des différents groupes autochtones rencontrés, et il est également rare par les vues de certaines régions traversées comme les Andamans et de groupes autochtones moins connus comme les Moken de l'archipel Mergui et les Semang de Malaisie.
Louis Lapicque devient un des spécialistes français des populations autochtones d’Asie, et à partir de ces études il va défendre dès 1906 une nouvelle hypothèse que les populations humaines sont mélangées. Au début du XXe siècle, il contribue à faire évoluer la conception de l’anthropologie. Avec Paul Rivet, il participe en 1911 à la création de l’Institut Français d’Anthropologie, dont le but était de réunir les savants français pour une approche plus moderne, qui ne se contenterait plus d’une étude de l’apparence physique mais aborderait les questions culturelles des sociétés humaines.
Collections de photographies
-Bibliothèque nationale de France, Société de Géographie, 41 plaques de projection pour une conférence donnée par Louis Lapicque le 23 novembre 1894 à la Société de Géographie, [thématique principale : Beloutchistan - Golfe Persique], SG XCH-155 ; deux portraits de Louis Lapicque, Atelier Nadar. https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb465541682
-Bibliothèque de l'Institut National d'Histoire de l'Art, collections Jacques Doucet : Albums Dieulafoy, 2 épreuves photographiques, 4 PHOT 018 (3) et (4). https://bibliotheque-numerique.inha.fr/idurl/1/62743
-Musée du quai Branly - Jacques Chirac, collection de 481 négatifs au gélatino-bromure d’argent sur plaque de verre de format 18x24 cm et de 598 tirages (543 tirages sur papier aristotype, 58 tirages sur papier baryté), 53 plaques de projection. https://collections.quaibranly.fr/
-Muséum national d’Histoire naturelle, 10 photographies, Fonds de la Société d'Anthropologie de Paris, SAP 155 (8) / 11 à 20. https://bibliotheques.mnhn.fr
Collections d’objets
-Musée du quai Branly - Jacques Chirac, 202 objets collectés tout au long du voyage de 1896.
https://collections.quaibranly.fr/
-Laboratoire d’anthropologie du Muséum national d’Histoire naturelle, restes humains, 76 crânes et 2 squelettes (4 France Ploubazlanec, 1 Maghreb, 28 Ethiopie, 1 Nouvelle-Guinée, 6 Florès, 30 restes provenant d’Inde, 6 Iran). https://science.mnhn.fr/institution/mnhn/collection/ha/item/search
Commentaire rédigé par Carine Peltier-Caroff et Constance de Monbrison.
Probably considered to be the core of the collection, the first objects recorded at the Musée d'Ethnographie du Trocadéro on his return in 1896 came from the Andaman (71.1896.14.1 to 70). These were mainly bows with characteristic curves and spears used for fishing from rocks or boats. The other objects concern the next stages of the journey, Malaysia, Burma and Indonesia.
The collections made by Louis Lapicque in the small islands of the eastern Sunda during his voyage on the Semiramis are typical of the collections made at the end of the 19th century. It concerns the islands of Flores, Timor and Savu. There are also 6 Javanese batiks, sarongs and scarves collected on the island of Flores, and an unfinished jacket from Sarawak with remarkably fine ikat motifs. The majority of the objects relate to weapons in the broadest sense, with knives, bows and arrows in large numbers and no apparent desire to seek out the exceptional. The collection does, however, contain some very fine pieces, notably textiles and basketry, as well as a few rarities such as two cartridge belts (71.1896.16.59; 71.1896.16.6.1-10) worn by Meo warriors from Timor, which can be seen on photographs taken by the expedition. Remarkable textiles include a skirt worn by high-ranking Sikka women (71.1896.16.49) and a selimut (71.1896.16.48) worn by Flores men with motifs inspired by Indian patolas. The textiles from Timor and Savu are very well made and are among the finest textiles (71.1896.16.57; 71.1896.16.58; 71.1896.16.47) in the museum's collection. Some Sikka basketry from the Maumere (71.1896.16.8.1-2; 71.1896.16.7.1-2; 71.1896.16.33.1-4) which is linked to the consumption of betel. Some are decorated with glass beads. Pyrographed cylindrical lime boxes, mother-of-pearl spoons carved from nautilus and others from coconuts are also present. Jewellery, bracelets and earrings are also part of the collection. There is nothing exceptional about their workmanship. Dutch collections have the same type of pieces, brought back at the end of the 19th century.
Louis Lapicque practised photography throughout the trip, using gelatin silver bromide glass plate negatives taken by camera. He seemed to be an enlightened photographer who chose medium-format plates (18 x 24 cm), probably to achieve a certain quality. In India, he had a stereoscopic plate camera (9 x 18 cm) in 1903-1904. From his first mission, he built up a vast collection of images covering almost every stage of the journey. This collection is both typical of the visual output of anthropologists' missions at the end of the nineteenth century, with numerous anthropometric portraits of the various indigenous groups he encountered, and also rare for the views it contains of certain regions he travelled through, such as the Andamans, and of lesser-known indigenous groups such as the Moken of the Mergui archipelago and the Semang of Malaysia.
Louis Lapicque became one of France's leading specialists in the indigenous populations of Asia, and from 1906 onwards he used these studies to defend a new hypothesis, namely that human populations were mixed. At the beginning of the 20th century, he contributed to the development of anthropology. In 1911, he and Paul Rivet helped to found the Institut Français d'Anthropologie, whose aim was to bring together French scholars to adopt a more modern approach that would no longer be satisfied with studying physical appearance but would address the cultural issues of human societies.
Photograph collections
- Bibliothèque nationale de France, Société de Géographie, 41 projection plates for a lecture given by Louis Lapicque on 23 November 1894 at the Société de Géographie, [main theme: Beloutchistan - Persian Gulf], SG XCH-155; two portraits of Louis Lapicque, Atelier Nadar: https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb465541682
- Bibliothèque de l'Institut National d'Histoire de l'Art, collections Jacques Doucet: Albums Dieulafoy, 2 photographic prints, 4 PHOT 018 (3) and (4): https://bibliotheque-numerique.inha.fr/idurl/1/62743
- Musée du quai Branly - Jacques Chirac, collection of 481 gelatino-silver bromide negatives on 18x24 cm glass plates and 598 prints (543 prints on aristotype paper, 58 prints on baryta paper), 53 projection plates. https://collections.quaibranly.fr/
- Muséum national d'Histoire naturelle, 10 photographs, Fonds de la Société d'Anthropologie de Paris, SAP 155 (8) / 11 to 20: https://bibliotheques.mnhn.fr
Collections of objects
- Musée du quai Branly - Jacques Chirac, 202 objects collected during the 1896 voyage: https://collections.quaibranly.fr
- Laboratoire d'anthropologie du Muséum national d'Histoire naturelle, human remains, 76 skulls and 2 skeletons (4 France Ploubazlanec, 1 Maghreb, 28 Ethiopia, 1 New Guinea, 6 Flores, 30 remains from India, 6 Iran). https://science.mnhn.fr/institution/mnhn/collection/ha/item/search
Article by Carine Peltier-Caroff and Constance de Monbrison.
Charles Lapicque (1898-1988) est le neveu et fils adoptif de Louis Lapicque (1866-1952).
Le 21 juin 1933, Louis Lapicque manifeste avec Paul Rivet (1876-1958) et Paul Langevin (1872-1946) au Manège Japy, contre le "système barbare d'oppression" qui gangrène la société française depuis l'Affaire Dreyfus. Préfigurant d'ors et déjà ce qui deviendra le 5 mars 1934, le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes. (Source : Notice Agorha "Louis Lapicque" rédigée par Carine Peltier-Caroff et Constance de Monbrison)
Le 21 juin 1933, Louis Lapicque manifeste avec Paul Langevin (1872-1946) et Paul Rivet (1876-1958) au Manège Japy, contre le "système barbare d'oppression" qui gangrène la société française depuis l'Affaire Dreyfus. Préfigurant d'ors et déjà ce qui deviendra le 5 mars 1934, le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes. (Source : Notice Agorha "Louis Lapicque" rédigée par Carine Peltier-Caroff et Constance de Monbrison)
Notice catalogue BNF : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb13475057w