Reliefs du volet dextre du retable de la Passion
Le volet dextre du retable de la Passion présente trois reliefs superposés sur sa face interne, qui représentent un Prophète, la Flagellation et le Christ au mont des Oliviers. Le Prophète, aujourd’hui disparu, est encore présent sur une photographie de Gérard Franceschi des années 1950 et il manque sur une photographie de 1973.
- Identification du bois, Élisabeth Ravaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 1999.
- Étude de la polychromie, Sandrine Pagès, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 1999.
- Étude et restauration, Juliette Levy, 1995 ; Patrick Mandron, Juliette Levy et Agnès Cascio, entre 1998 et 2006.
1.La Flagellation : relief constitué d’une pièce de bois (tilleul), avec éléments assemblés.
- Principaux éléments assemblés : pièce de bois horizontale fixée par des chevilles et des clous à la partie supérieure du relief (élément postérieur ?) ; main droite (manquante) du bourreau au bras levé à dextre ; petites pointes de bois insérées à l’extrémité des seins du Christ.
- Détails sculptés à la surface du bois : lignes incisées sur le plafond, les murs et le sol pour évoquer les détails des poutres, les joints des pierres et le dallage.
- Traces de fixation sur le volet : une cheville aux quatre angles du relief.
- Importante attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive) ; nombreux trous d’envol ayant endommagé la surface du bois.
- Principaux manques : main droite du bourreau au bras levé ; éclats sur les cheveux et les plis des vêtements.
2.Le Christ au mont des Oliviers : relief constitué d’une pièce de bois (tilleul), avec éléments assemblés.
- Éléments assemblés (?) : main droite du Christ (manquante) ; coupe du calice (manquante).
- Détails sculptés à la surface du bois : sol travaillé au tremblé sur les parties herbeuses et avec des incisions parallèles à la fine gouge sur les rochers.
- Traces de fixation sur le volet : une cheville à chaque angle inférieur, et une cheville en haut à senestre près du calice.
- Importante attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive) ; nombreux trous d’envol ayant endommagé la surface du bois.
- Principaux manques : coupe du calice ; main droite du Christ ; pouce et extrémité des doigts de sa main gauche et extrémité des orteils de son pied droit ; usures et parties manquantes sur les plis de la manche droite du Christ ; main gauche de Judas et bras du soldat à sa droite ; une boucle de cheveux sur le front de saint Jean ; une boucle de la barbe de saint Pierre ; usures sur les orteils de saint Jean ; nombreux éclats sur les cheveux et les plis des vêtements.
Infimes vestiges d’une première polychromie partielle (glacis rouge : coulures de sang sur le corps et le visage du Christ flagellé). Localement, deuxième polychromie partielle, probablement postérieure de peu d’années (préparation blanche, or : cheveux, barbe, perizonium du Christ, calice, chapiteau et base de la colonne ; glacis vert sur le fouet). Polychromie postérieure sur les éléments du paysage (vert) et de l’architecture (gris, beige, rose et vert).
Le Christ au mont des oliviers
La Flagellation
La représentation de la Prière du Christ dans le domaine appelé Gethsémani (Matthieu 26, 36-46 ; Marc 14, 32-42), au mont des Oliviers (Luc 22, 39-46), prend pour modèle une gravure de Martin Schongauer (L. 19 ; B. 9). Le relief, comme l’œuvre gravée, réunit des éléments traditionnels de l’iconographie de la scène, principalement inspirée du texte de Luc. Dans un paysage montagneux évoquant le mont des Oliviers, Pierre, Jacques le Majeur et Jean, les trois apôtres venus avec le Christ, se sont endormis pendant que leur maître priait seul, en détresse à l’approche du supplice. L’attitude du Christ, agenouillé, les yeux levés vers le calice posé sur un rocher, illustre le texte évangélique : « […] fléchissant les genoux, il priait : « Père, disait-il, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ! Cependant que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne ! » Alors lui apparut, venant du ciel, un ange qui le réconfortait. » (Luc 22, 41-43). Au loin s’avancent des soldats et Judas, avec la bourse de la trahison, annonçant ainsi l’épisode suivant de l’Arrestation du Christ. Les apôtres endormis sont reconnaissables à leurs types traditionnels. Pierre, chauve et barbu, est allongé au premier plan. Il tient l’épée avec laquelle il tranchera l’oreille de Malchus, le serviteur du grand-prêtre, lors de l’Arrestation du Christ (Jean 18,10). Derrière Pierre, les apôtres Jacques et Jean qui est selon l’usage représenté imberbe avec d’abondants cheveux bouclés.
Le récit de la Flagellation indique succinctement que Pilate relâcha Barabbas et, après avoir fait flageller Jésus, le livra pour être crucifié (Matthieu 27, 26 ; Marc 15, 15 ; Jean 19,1). Les éléments iconographiques traditionnels de la scène, le Christ attaché à une colonne, en général en place centrale, et les bourreaux le flagellant, donnent lieu à de multiples variations. Le Christ est attaché face à la colonne, comme dans maintes représentations. À dextre, un bourreau brandit un fouet (lanières manquantes) et tire une mèche de cheveux du Christ ; à senestre, un autre bourreau tient un faisceau de verges et à ses côtés est représenté Pilate.
Suisse, Fribourg (Freiburg im Uechtland)
La Prière du Christ au mont des Oliviers, vers 1480. Gravure sur cuivre (Bartsch 9).
Collection Alexandre Du Sommerard (Bar-sur-Aube, 1779 – Paris, 1842). Œuvre acquise par le collectionneur avant 1838. Acquisition par l’État avec l’ensemble de la collection Du Sommerard, 1842.
Retable composé d’une caisse à deux volets et d’une prédelle. Ouvert, il présente des scènes sculptées : dans la caisse, la Crucifixion ; sur les faces internes des volets, des épisodes de la Passion, à dextre : la Prière du Christ au mont des Oliviers et la Flagellation, à senestre : le Couronnement d’épines, l’Ecce Homo et un Prophète. Retable fermé, les volets peints représentent Sainte Catherine et Saint Acace (?).
p. 199, Album, 3e série, pl. XX, 2 (« Cette chapelle portative, en forme de triptyque, date de la fin du XVe siècle ; elle est en bois peint et doré. Les sujets en ronde-bosse sont exécutés en bois de poirier ; ce sont, pour le panneau du milieu, le Calvaire ; et pour les volets : le Christ à la colonne, Jésus au jardin des Oliviers, le couronnement d’épines, et Jésus présenté au peuple. L’extérieur des volets est peint à figures ; les peintures représentent sainte Katerine, et saint Accursus vêtu en hérault d’armes, appuyé sur son pennon, et portant le tabar par-dessus son armure. (Collect. Du S.) ».
p. 62, n° 715 (« Le Calvaire. Triptyque en bois sculpté. XVIe siècle »).
p. 26, n°116 (Art espagnol, premier tiers du 16e siècle).
œuvre d'inspiration