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[1873, peinture, rapport Institut procès-verbal]Rapport sur les envois de peinture de 1873TYPE : rap [...]

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Dernière modification
02/12/2021 10:46 (il y a environ 3 ans)
Type de document
Description
[1873, peinture, rapport Institut procès-verbal]
Rapport sur les envois de peinture de 1873
TYPE : rapport de l'Institut de France - officiel
AUTEUR : Lehmann, Henri
PAGE DE TITRE : Séance du mercredi 5 novembre 1873. M. Lehmann, au nom de la section de Peinture, donne lecture du rapport suivant sur les envois de Rome
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 05/11/1873
COMMENTAIRE : Le rapport conservé dans les archives de l'Académie de France à Rome (carton 91 f°288-290) est une copie conforme à la version du procès-verbal (2 E 15). Le carton 91 présente également un feuillet manuscrit extrait du procès-verbal examinant l'envoi d'Édouard-Théophile Blanchard dans des termes identiques à ceux du rapport (carton 91 f° 294-295).
Descriptions
Transcription : 
[p. 206] Rapport sur les envois de Rome / (Peinture) / L'Académie a vu avec satisfaction que la plupart des pensionnaires se sont conformés au règlement. Elle regrette d'avoir à constater une exception, M. Toudouze, sous prétexte d'avoir entrepris un "tableau difficile" n'a point fourni les deux dessins que le règlement prescrit pour l'envoi de première année. Il est d'autant regrettable que M. Toudouze s'en soit écarté, que son travail démontre plus clairement de quelle utilité eût été pour lui l'exécution consciencieuse d'une simple figure d'étude, et quel précieux enseignements il aurait à tirer de l'étude des maîtres et de l'antique. M. Toudouze (1e année).[p. 207] I. Éros et Aphrodite / Au premier aspect cette toile frappe péniblement par l'obscurité de la pensée, le décousu de la composition, la pauvreté et le vide de l'exécution. L'étude sincère du vrai et du beau y est remplacée par un luxe de recherches d'un goût équivoque - au caractère et à la vraie originalité est substituée une bizarrerie énigmatique. Aucune des deux figures n'exprime clairement l'intention de l'auteur, tandis que l'attention est violemment sollicitée par des accessoires dont le degré d'imitation est hors de toute proportion avec celui du rendu des personnages. La faiblesse du dessin et du modelé dans les formes humaines choque d'autant plus que des feuilles volantes, des rubans, des libellules, un carquois etc. sont traités avec une certitude apparente qui ne saurait donner le change sur le défaut de véritable exactitude. / L'auteur eut donc sous tous les rapports mieux fait, nous le répétons, de s'en tenir au règlement qui lui demande des études dont il a plus besoin qu'il ne semble le croire. Il devrait s'appliquer à acquérir en dessinant d'après les maîtres et l'antique des vues plus saines et plus élevées sur l'art et sur l'interprétation de la nature. A ces conditions, l'Académie conserve bon espoir de l'avenir de ce pensionnaire. M. Lematte (2e année). II. L'Enlèvement de Déjanire / Le choix du sujet et même la conception première de cette composition ont pu faire naître chez son auteur l'espoir de produire un ouvrage donnant moins de prix à la critique que celui que sa mise en oeuvre a réalisé. / Il convient de se rappeler les travaux précédents de ce pensionnaire. Ils permettent d'attribuer la faiblesse de son ouvrage à quelque cause fortuite, et autorisent l'espérance qu'il prendra sa revanche dès son prochain envoi. M. Merson (3e année). III. Saint François et le loup d'Aggubio. / Cette esquisse a été jugée tout à fait remarquable. L'heureuse inspiration, l'exposition claire du sujet, les lignes et les tons des figures et du paysage, également bien disposés en rendent l'aspect très séduisant. A ces éloges unanimes une seule réserve a été faite, plus particulièrement en vue de l'exécution éventuelle de cette composition dans des proportions plus grandes. / [p. 208] La valeur du ton de la figure du saint est insuffisante, elle est trop effacée par rapport à celle des autres groupes, dont elle devrait dominer ou du moins contrebalancer la masse par la vigueur de l'accent. Léger défaut, facile à faire disparaître et qui ne diminue pas le plaisir qu'éprouve l'Académie à proclamer le mérite et le charme de cet ouvrage de M. Merson. / La copie d'un fragment de la dispute du Saint Sacrement de Raphaël, du même auteur, laisse au contraire fort à désirer. Cette copie a semblé, sous tous les rapports les plus essentiels, et surtout sous celui du caractère du dessin, absolument insuffisante. Seul l'aspect général du ton de la figure rappelle à quelque degré l'original. / La médiocrité de ce travail inspire un double regret ; d'abord celui de ne pas rencontrer une plus vive intelligence du grand maître chez un artiste qui a pu l'étudier pendant trois années ; ensuite le regret de voir ceux qui n'ont pas joui du même avantage exposés à concevoir une idée inexacte d'un si admirable chef-d'oeuvre. M. Blanchard (4e année) IV. Hylas et les nymphes. / L'ensemble de ce tableau, la composition, les lignes et l'effet sont louables. L'attitude la figure d'Hylas répond bien à la situation, la perte de l'équilibre y est surtout clairement exprimée. On regrette surtout que la jambe droite semble difficile à rattacher au torse, défaut que l'arrangement peu logique de la draperie rend d'autant plus frappant. La figure de la nymphe couchée serait également dignes d'éloges,si elle n'était plutôt une réminiscence qu'une invention ; l'exécution de cette figure est satisfaisante dans la tête d'un caractère un peu banal cependant. Le modelé devient dur et découpé dans les seins, vide et rond dans les jambes. La nymphe accroupie dans l'ombre est d'inspiration charmante. L'exécution en est dans quelques parties remarquable par la finesse du modelé. Le type et l'expression de la tête sembleraient également très réussis si cette tête n'était cernée par des noirs qu'exaltent encore les clairs très vifs du fond sur lequel elle se détache. Il faut blâmer aussi la raideur et le raccourci insuffisamment rendu du bras droit. Ces défauts deviennent plus sensibles parce que le geste en lui-même peu propre à exprimer la caresse, produit une ligne qui n'est en harmonie ni avec le mouvement des jambes vues de profil de la nymphe, ni avec le bras presque [p. 209] parallèlement tendu de l'Hylas. La troisième figure de nymphe, dont un fragment seul est visible est tout à fait fâcheuse. Conception, type, exécution, tout y est également vulgaire. Ces défauts choquent d'autant plus que la manière dont les seins sont représentés, sans laisser soupçonner l'existence du reste du corps, semble rappeler les productions d'un art de mauvais aloi. Le paysage est d'un effet poétique et d'une exécution très habile. / L'Académie croit ne pas devoir quitter cet ouvrage plein de mérite sans faire une réserve au sujet de la tendance quelque peu voluptueuse que trahit aussi bien la composition que l'exécution de la scène, tendance qu'elle souligne surtout pour ne point encourir le reproche de paraître la favoriser. L'Académie se plaît d'ailleurs à reconnaître très digne d'encouragement le talent réel de M. Blanchard.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 2 E 15, p. 206-209
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1873, peinture£ Notice créée le 09/06/2002. Notice modifiée le : 11/10/2018. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter