Portrait d'un homme barbu
Comme le relève Anne Dubois de Groër, qui classe l'œuvre parmi les attributions rejetées dans son catalogue sur Corneille de Lyon, ce panneau est « fort différent des portraits de Corneille : les détails vestimentaires sont soignés, ceux du visage peu dessinés, tandis que les volumes du nez et de l’oreille sont bien rendus » (1996). Si l'œuvre doit être réalisée autour de 1560 selon le costume de l’homme, il faut relever une date apocryphe en bas à gauche, lisant « 1512 ». Présenté de buste et de trois quarts sur un fond vert neutre, selon un format typique de la région lyonnaise popularisé par le peintre de La Haye, l’homme s’apparente tout particulièrement au portrait de 1561. Par son aspect doux et vaporeux, son visage, rehaussé de délicates teintes rosées, présente des traits morphologiques réalisés dans une touche identique : nous retrouvons des yeux à la semblance humide, une capillarité rendue avec précision, ou encore des sourcils estompés. De même, les costumes sont exécutés avec soin, mais ils confèrent à l’ensemble un aspect vibrant, voire presque nerveux, qui contraste avec la sérénité des faciès. Relevons notamment l’habileté avec laquelle le peintre réalise le pourpoint bordeaux de l’homme, dont les rehauts de blancs simulent l’apparence du velours. On distingue encore le dessin sous-jacent par endroits, notamment dans les pupilles.
au C2RMF
1512
apocryphe
Collection comte de Montbrison, château de la Roch ; legs au musée d’Agen, 1879 ; Agen, musée des Beaux-Arts, inv. 51 P.
p. 255, n° 203, dans les attribution rejetées
sous « Maître de 1561 (Jean Brotin ?) »