dépôt du Musée de Cluny - Musée National du Moyen Âge (Paris) au Musée de l'Œuvre Notre-Dame (Strasbourg)
Statuette conçue pour être vue sur toutes ses faces, à l'origine soit placée au couronnement d'un retable, soit posée sur une console sur l'un des côtés de la caisse, comme saint protecteur (« gardien de la caisse du retable » : en allemand Schreinwächter), en pendant d’un autre saint en armure (MOND 466, probablement Saint Florian).
- Observation, Sophie Guillot de Suduiraut, Laurence Brosse, François Boucher, 2021.
Sculpture taillée en ronde-bosse dans une pièce principale de bois (bois résineux ?) avec éléments secondaires assemblés ; emplacement du cœur de l’arbre visible sous la base ; plusieurs fentes radiales, notamment une grande fente verticale sur le buste et le haut de la jambe droite.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi: sur la tête, une cavité cylindrique (diamètre 2 cm environ) ultérieurement comblée par une pièce de bois ; sous la base, plusieurs cavités (L. 1 à 2,5 cm environ).
- Trace de fixation : sous la base, au centre de la partie arrière, une cavité cylindrique (diamètre 1,5 cm, P. 5,5 cm environ).
- Éléments assemblés à l’origine : main droite (recollée dans une mauvaise position) ; moitié antérieure de l’avant-bras gauche ; main gauche (recollée) assemblée à l’avant-bras par un clou ; tête du dragon (manquante) fixée par un élément métallique ; queue du dragon (manquante) fixée par une cheville; épée (manquante) tenue dans la main droite ; lance (manquante) dans la main gauche, dont la pointe pénétrait dans une cavité sur le cou du dragon ; quatre éléments en bois imitant des rivets sur les coudières et les genouillères ; sur la coudière du bras gauche, l’élément en bois est fixé sur une pièce assemblée.
- Chevilles de fonction indéterminée : sur l’avant-bras gauche, l’armure (haut de la jambe gauche) et au revers sur la tunique ; clou forgé sur la base, près des pattes arrière du dragon.
- Légère attaque d’insectes xylophages.
- Principaux manques : épée et lance ; extrémités des doigts de la main gauche ; tête et queue du dragon ; partie antérieure dextre de la base ; nombreux éclats.
- Interventions postérieures : partie antérieure de l’avant-bras gauche recollée ; pièce d’armure restituée à l’entre-jambe ; élément (assemblé à l’origine ?) comprenant la partie inférieure du tibia droit, le pied et la base, fixé par un clou derrière le mollet, recollé postérieurement.
Bois décapé. Vestiges de polychromie. Couche brune sur l’ensemble de la sculpture.
Restes de préparation blanche.
-Restes de couches colorées, notamment de rouge au revers de la tunique et de noir sous la semelle du pied droit.
Peinture rouge.
Cluny 8028
Numéro d’inventaire du Musée de Cluny - Musée National du Moyen Âge.
Craie blanche.
8028
Numéro d’inventaire du Musée de Cluny - Musée National du Moyen Âge.
Le saint légendaire, qui a vaincu le dragon prêt à dévorer la fille du roi d’une ville de Cappadoce, est ici représenté selon une formule iconographique traditionnelle à la fin du Moyen Âge. Debout, le jeune guerrier imberbe aux cheveux bouclés porte une armure sur une courte tunique et il brandit ses armes (disparues) : dans la main droite, une épée, et dans la gauche, une lance qu’il enfonçait dans le corps du dragon à ses pieds. Les pièces de l’armure, décrites avec précision, ont ici des formes caractéristiques des premières décennies du 16e siècle.
Autriche, Tyrol du Sud
Proposition d’attribution stylistique et de datation par Sophie Guillot de Suduiraut (communication écrite, 2015).
Origine inconnue. Acquisition par le Musée de Cluny - Musée national du Moyen Âge, 1866. Dépôt du Musée de Cluny (Cl. 8028), 1er août 1939. Musée des Arts décoratifs, Strasbourg (MAD XXXIX.22). Musée de l'Œuvre Notre-Dame, Strasbourg (MOND 467).
Les deux statuettes, Saint Georges (MOND 467) et Saint Florian (MOND 466), appartenaient à l'origine au même retable. Elles étaient disposées en pendant, placées soit au couronnement, soit de part et d’autre de la caisse comme saints protecteurs (« gardiens de la caisse du retable » : en allemand Schreinwächter).
p. 64, n° 734 (figure allemande en armure, de la fin du siècle).
p. 14, n° 58 (Saint Georges terrassant le dragon. Art allemand, premier tiers du 16e siècle).
p. 69, n° 374 (Saint Georges, Allemagne, vers 1520).