Saint Florian

Sculpture taillée en ronde-bosse dans une pièce principale de bois (bois résineux ?) avec éléments secondaires assemblés ; emplacement du cœur de l’arbre visible sous la base ; plusieurs fentes radiales, notamment une fente ouverte sur le chapeau et le buste, et une fente partiellement comblée par un flipot sur la base.

- Traces de fixation dans l’étau de l’établi: sur la tête, une cavité cylindrique (diamètre 2 cm environ) ultérieurement comblée par une pièce de bois ; sous la base : deux cavités (1 cm x 0,3 cm environ) distantes de 6,5 cm ; autres cavités ou entailles : traces d’étau ?

- Trace de fixation : au centre de la base, un percement cylindrique (diamètre 1,5 cm ; percement d’origine ou postérieur ?). 

- Éléments assemblés à l’origine : main droite (manquante) ; main gauche (recollée) ; deux éléments en bois imitant des rivets sur les genouillères ; partie avant du pied gauche.

- Légère attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).

- Principaux manques : plusieurs parties au bord du chapeau ; bord inférieur de la cubitière droite et élément imitant un rivet (cavité) ; partie externe de la cubitière gauche (fixée par une cheville) ; main droite (traces de colle sur le plan de cassure) ; extrémités de quatre doigts de la main gauche (index, majeur, annulaire et auriculaire) et l’objet tenu dans cette main (cheville dans la paume) ; éléments fixés sur le buste par deux grosses chevilles (diamètre 1 cm-1,5 cm) et une cheville plus petite (diamètre 0,5 cm) : usures et éclats, notamment au bord des pièces de l’armure.

- Interventions postérieures : cotte de mailles arasée ; ajout de la partie arrière et senestre (H. 3 cm ; L. 17 cm ; P. 9 cm) de la base préalablement retaillée.

Bois décapé. Vestiges de polychromie. Couche brune sur l’ensemble de la sculpture.

Restes de préparation blanche. Restes de rouge à l’intérieur de la bouche et sur les chausses.

Il est possible d’identifier ce personnage en armure à saint Florian. Soldat romain chrétien, qui fut arrêté à Lorch, en Autriche, martyrisé et noyé dans l'Enns vers 304, saint Florian était invoqué contre les incendies et représenté en armure, versant de l'eau sur un petit édifice en feu. À la fin du Moyen Âge, il était habituellement associé à saint Georges en tant que saint protecteur d’un retable (en allemand Schreinwächter : « gardien de la caisse du retable »). L’attitude et les gestes du saint correspondent à l’iconographie traditionnelle. Sa main gauche repliée devait enserrer la hampe d’un étendard, son buste et sa tête légèrement penchée se tournent du côté de la main droite manquante qui pouvait tenir le récipient plein d’eau. Les pièces de l’armure, décrites avec précision, ont ici des formes caractéristiques des premières décennies du 16e siècle.

Proposition d’attribution stylistique et de datation par Sophie Guillot de Suduiraut (communication écrite, 2015).

Origine inconnue. Acquisition par le Musée de Cluny - Musée national du Moyen Âge, 1866. Dépôt du Musée de Cluny (Cl. 8030), 1^er août 1939. Musée des Arts décoratifs, Strasbourg (MAD XXXIX.21). Musée de l'Œuvre Notre-Dame, Strasbourg (MOND 466).

Les deux statuettes, Saint Florian (MOND 466) et Saint Georges (MOND 467),appartenaient à l'origine au même retable. Elles étaient disposées en pendant, placées soit au couronnement, soit de part et d’autre de la caisse comme saints protecteurs (« gardiens de la caisse du retable » : en allemand Schreinwächter).

p. 64, n° 736 (Figure allemande en armure, saint Michel, de la fin du siècle).

p. 13, n° 57 (Un guerrier. Art allemand, premier tiers du 16e siècle).

p. 69, n° 373 (Saint Florian, Allemagne, vers 1500).