Delaporte, Louis
8e arrondissement (source : AP 8D 190, acte n° 941)
Père : Jean Armand Delaporte (avocat) (source : AD Indre-et-Loire, 6NUM8/132/013, 1842, acte n° 5)
Mère : Julie Marie Élisabeth Faguet de La Bissionière ( sans profession)
Épouse : Hélène Marie Savard (source : AP 8D 190, acte n° 941)
rue de la poterie
(source : AD Indre-et-Loire, 6NUM8/132/013, 1842, acte n° 5)
Hôtel, rue Racine
Pour ses études
La Bissionnière
Marine Française
Chef de la mission d'exploration des monuments khmers de 1873 et initiateur des études cambodgiennes en France.
Fonde le musée Khmer de Compiègne (ensuite Musée Indochinois à Paris, au Trocadéro), base du fonds Louis Delaporte du Musée Guimet.
(source : LH//702/62)
Formation : « Reçu en 1858 à l'Ecole navale de Brest, il est nommé aspirant en 1860 et embarque pour le Mexique. Recruté en raison de ses talents de dessinateur, il part en 1866 en Cochinchine et est désigné avec Ernest Doudart de Lagrée pour l'expédition française du Mékong, mission d'exploration et de recherche des sources du fleuve. Il découvre à cette occasion le site d'Angkor. » (source : https://cths.fr/an/savant.php?id=104078#)
Officier de marine, explorateur, infatigable passeur de l’art khmer, la carrière de ce tourangeau fils d’avocat intrigue par ses paradoxes. Marin, il souffre du mal de mer et s’ennuie dans cette vie très réglée. Le hasard fait qu’en Indochine, il est embarqué dans une mission d’exploration qui changera sa vie, l’amenant à la consacrer inlassablement à l’art khmer. Il monte d’autres missions pour recueillir une importante collection et bataille pour créer un musée indochinois alors que personne en France ne s’intéresse à cet art. Le musée enfin créé, dont il est nommé conservateur, connaîtra une histoire mouvementée. Cet autodidacte enthousiaste, comme d’autres avec lui, n’est guère reconnu par les institutions savantes, sans doute pour cette raison.
Entré à l’École navale de Brest en 1858, aspirant, puis enseigne de vaisseau en 1864, il effectue de nombreux voyages avant de toucher Saigon en 1866. Bon dessinateur, il est attaché à la Mission d’exploration du Mékong dirigée par le capitaine de frégate Ernest Doudard de Lagrée (1823-1868), secondé par le lieutenant Francis Garnier (1839-1873), au cours de laquelle il découvre les ruines d’Angkor qui le fascinent, comme il le racontera dans son Voyage au Cambodge, paru en 1880. « La vue de ces ruines étranges me frappa, moi aussi, d’un vif étonnement : je n’admirais pas moins la conception hardie et grandiose de ces monuments que l’harmonie parfaite de toutes leurs parties. L’art khmer, issu du mélange de l’Inde et de la Chine, épuré, ennobli par des artistes qu’on pourrait appeler les Athéniens de l’Extrême-Orient, est resté en effet comme la plus belle expression du génie humain dans cette vaste partie de l’Asie qui s’étend de l’Indus au Pacifique […] c’est, en un mot, une autre forme du beau. » (Delaporte L., 1880, p. 10). Au passage, notons l’inévitable mention de la Grèce classique, présente dans tant de récits de voyages en Asie, comme si le détour par un jalon connu et reconnu de l’histoire européenne s’imposait pour inscrire ces arts étranges dans l’universelle communauté humaine.
La mission tourne au désastre, car aux difficultés matérielles, aux rigueurs du climat, à l’hostilité de certaines populations, s’ajoute la mort, de maladie, de son chef, Doudart de Lagrée, au Yunnan en 1868. « À tous points de vue, cette perte est irréparable : c’était un homme d’une bonté rare et d’une grande valeur. Il s’était acquis notre affection à tous, Français et indigènes. Sa sollicitude constante n’avait cessé de veiller sur chacun de nous, tandis que sa fermeté inébranlable avait réussi à faire plier les plus grandes résistances et à nous conduire là où tant d’autres auraient échoué. Il était un chef » (Beauvais de R., 1931, p. 165). Francis Garnier prend la tête de l’expédition qui arrive à Saigon en juin 1868, saluée par la foule.
De retour en France, le récit de l’expédition, dû à Garnier épaulé par Delaporte, publié dans Le Tour du monde avec photographies et dessins (1868-1869), contribue à ancrer cette mission dans l’imaginaire collectif de la geste colonisatrice française. Fait lieutenant de vaisseau en 1869, officier de la Légion d’honneur en 1872 (LH//702/62), Delaporte n’aspire pourtant qu’à retourner au Cambodge et obtient une nouvelle mission, sous l’égide des ministères de la Marine, des Affaires étrangères, de l’Instruction publique, avec l’appui financier de la Société de géographie, dans le but d’étudier la navigabilité du Fleuve rouge et de collecter « statues, bas-reliefs, piliers et autres monuments d’architecture ou de sculpture présentant un intérêt d’archéologie et d’art » d’après l’Arrêté duministère de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-arts du 7 mai 1873 (AN F17 2359)
À son arrivée en Indochine en 1873, Delaporte met à profit la saison des pluies pour monter une expédition aux ruines d’Angkor ; il recrute des collaborateurs volontaires pour l’accompagner. Son but est de collecter des œuvres d’art, comme il s’en explique dans son rapport au ministre de l’Instruction publique en 1874 : « J’avais pu visiter avec le regretté Commandant de Lagrée les ruines d’Angkor et quelques autres appartenant à l’époque des Khmers. La vue de ces restes imposants m’avait fait concevoir dès lors le désir d’enrichir notre musée national de quelques-unes de ces richesses artistiques dont il n’existe encore aucun spécimen en Europe » (Delaporte L., 1874, p. 2517). Il embarque avec tout le matériel, les cadeaux officiels et le personnel nécessaires.
L’expédition avance sur deux front pour rallier Angkor et couvrir le plus de terrain possible, en butte aux vicissitudes habituelles en zone de forêt tropicale. À Angkor, l’équipe se met au travail, débroussaille, dégage, photographie, dessine, établit des relevés des ruines, prend des moulages. Mais les conditions sont telles que presque tous les membres tombent malades, y compris Delaporte. Chargeant tant bien que mal les caisses sur des barques, l’expédition retourne à Saigon sur ordre du gouverneur à l’automne 1873. Puis c’est la France pour Delaporte, avec cent-deux caisses remplies de croquis, moulages et originaux, dont environ soixante-dix pièces de sculpture et d’architecture.
Delaporte est bien décidé à montrer ses merveilles au public français. C’était sans compter sur l’incompréhension des milieux museaux hexagonaux ; le Louvre, puis le palais de l’Industrie déclinent l’offre. Apparemment, l’affaire provoqua des bisbilles entre les directeurs du Louvre et des Beaux-arts. Reste le palais de Compiègne, où il installe la collection en 1874, mais la situation n’est pas reluisante dans le « purgatoire compiégnois » selon l’aimable formule de Pierre Baptiste dans le catalogue Angkor. Naissance d’un mythe. Louis Delaporte et le Cambodge : « Le château de Compiègne n’est pas fait pour un pareil emploi. Il n’y a rien de ce qu’il faut pour devenir un musée. On y a mal à propos joint aux antiquités cambodgiennes quelques vitrines de haches de pierre et de débris gallo-romains dont la place était à saint-Germain. Qu’on le débarrasse au plus tôt de cet ameublement scientifique qui jure avec l’ameublement officiel dont il est encombré depuis le Premier Empire. Qu’on rende à Paris ce qui appartient à Paris : les documents dont ses travailleurs ont besoin pour comprendre et rattacher ensemble les âges successifs de ces civilisations intermittentes qui, en se remplaçant, aboutiront finalement à la civilisation universelle » (Baptiste & Zéphir, 2013, p. 117-118). En 1878, la reconstitution de la fameuse Chaussée des géants est fort admirée à l’Exposition universelle, autant par la presse que par le public, prouvant que l’intérêt pour cet art si singulier n’attend pas le bon vouloir des autorités officielles. Mais la collection est alors reléguée dans les sous-sols du palais du Trocadéro.
Entre-temps, Delaporte épouse Hélène Savard en 1876, un mariage heureux qui lui adjoint une collaboratrice dévouée et financièrement à l’aise. Il prend sa retraite de l’armée et s’attelle à l’écriture de son Voyage au Cambodge, publié en 1880 ; ce travail le persuade qu’il lui manque des documents pour saisir vraiment l’essence de l’art khmer. Il ne baisse pas les bras, malgré une santé déjà ébranlée, et sollicite une nouvelle mission auprès du ministère de l’Instruction publique, subventionnée en partie par la Société académique indochinoise, pour compléter les collections du musée. Cette fois, il sait qu’il ne peut rien laisser au hasard : il prépare minutieusement chaque étape, choisit ses collaborateurs, établit un programme de travail qu’il pourra contrôler pas à pas. Arrivé fin 1881, il est vite terrassé par la fièvre et la maladie, rapatrié en 1882, laissant les plus vaillants de ses collaborateurs mener à terme la mission. Moulages, photographies et originaux rejoignent les collections entreposées au Trocadéro, qui sont exposées à partir de 1882. Le Musée indochinois va se créer presque en catimini au Trocadéro, alors que Delaporte suscite de nouvelles missions, auxquelles il ne pourra participer en raison de sa santé défaillante, afin de compléter les collections de moulages en 1887-1888. En 1889, il est nommé conservateur des collections khmères du palais du Trocadéro à titre gratuit. Les dix années suivantes sont consacrées à la rédaction de son opus magnum Les Monuments du Cambodge en trois volumes. Il meurt en 1925, remplacé par Philippe Stern (1895-1979), auteur d’une thèse de l’École pratique des hautes études sur le Bayon à Angkor. Entre 1927 et 1936, date de fermeture définitive du musée, plusieurs échanges ont lieu avec le musée Guimet, qui souhaitait créer une salle consacrée à l’art indochinois.
Article rédigé par Cristina Cramerotti
Naval officer, explorer, and tireless promoter of Khmer art, this son of a lawyer from Tours led a career filled with intriguing paradoxes. As a sailor, he suffered from seasickness and grew restless in this highly regulated life. By chance, he embarked on a mission of exploration in Indochina that would change his life, leading him to devote it tirelessly to Khmer art. He established further missions in order to assemble a collection and struggled to create an Indochinese museum at a time when no one in France was interested in this art. The museum, once created, with him as curator, had a turbulent history. For this reason, this enthusiastic autodidact, like others, was hardly recognised by scholarly institutions.
Entering the École navale of Brest in 1858 as a midshipman, then as an ensign in 1864, he made many voyages before reaching Saigon in 1866. A skilled draughtsman, he was assigned to the Mekong Exploration Mission led by frigate captain Ernest Doudard de Lagrée (1823-1868), assisted by Lieutenant Francis Garnier (1839-1873), during which he first discovered the ruins of Angkor, which fascinated him, as he recounted in his Voyage au Cambodge, published in 1880: “The sight of these strange ruins struck me, too, with keen astonishment: I admired the bold and grand design of these monuments no less than the perfect harmony of all their parts. Khmer art, resulting from the mixture of India and China, refined, ennobled by artists who could be called the Athenians of the Far East, has indeed remained as the most beautiful expression of human genius in this vast part of Asia which extends from the Indus to the Pacific […] it is, in a word, another form of beauty.” (Delaporte L., 1880, p. 10). It is worth noting the inevitable mention of classical Greece, present in so many accounts of travels in Asia, as if this detour via a known and recognised milestone in European history was essential for these unfamiliar arts to gain inclusion in the universal human community.
The mission turned into a disaster: in addition to the material difficulties, the rigours of the climate, and the hostility of certain populations, its leader, Doudart de Lagrée, died due to illness in Yunnan in 1868. “From every point of view, this loss seems irreparable: he was a man of rare goodness and great worth. He had won the affection of us all, French and native alike. His constant concern had never ceased to watch over each one of us, while his unshakable firmness had succeeded in bending the greatest resistance and leading us where so many others would have failed. He was a leader.” (Beauvais de R., 1931, p. 165) Francis Garnier took the lead of the expedition, which arrived in Saigon in June 1868, greeted by the crowd.
Back in France, the account of the expedition, owing to Garnier supported by Delaporte, was published in Le Tour du monde with photographs and drawings (1868-1869), which helped anchor this mission in the collective imagination of the French colonising efforts. Named lieutenant in 1869, then Officier de la Légion d’honneur in 1872 (LH//702/62), Delaporte nevertheless aspired only to return to Cambodia and obtained a new mission, under the aegis of the ministries of the Navy, of Foreign Affairs, and of Public Instruction (ministères de la Marine, des Affaires étrangères, de l’Instruction publique), with the financial support of the Société de géographie, with the goal of studying the navigability of the Red River and collecting "statues, bas-reliefs, pillars and other monuments of architecture or sculpture of archaeological and artistic interest" according to the Order of the Ministry of Public Instruction, Religions, and Fine Arts (ministère de l’Instruction publique, des Cultes et des Beaux-arts) of May 7, 1873 (AN F17 2359)
Upon arriving in Indochina in 1873, Delaporte took advantage of the rainy season to mount an expedition to the ruins of Angkor, recruiting volunteer employees to support it. His goal was to collect works of art, as he explained in his report to the Minister of Public Instruction in 1874: "I had been able to visit with the late Commander de Lagrée the ruins of Angkor and some other belonging to the Khmer era. The sight of these imposing remains made me conceive from then on the desire to enrich our national museum with some of these artistic riches of which there are as yet no specimens in Europe” (Delaporte L., 1874, p. 2517). He embarked with all the necessary equipment, official gifts, and personnel.
The expedition advanced on two fronts to reach Angkor and to cover as much ground as possible, facing the usual vicissitudes in the tropical forest zone. At Angkor, the team set to work, removing brush, clearing, photographing, drawing, making surveys of the ruins, taking casts. But the conditions were such that nearly all the members fell ill, including Delaporte. Loading the crates as best they could onto boats, the expedition returned to Saigon on government orders in fall 1873. Then it was back to France for Delaporte, with 102 crates filled with sketches, casts and originals, including around 70 pieces of sculpture and architecture.
Delaporte was determined to show his wonders to the French public. But he had not counted on the incomprehension among the museum circles of France: the Louvre, then the Palais de l’Industrie declined the offer. Apparently, the case caused bickering between the directors of the Louvre and the Beaux-arts. The remaining option was the Palais de Compiègne, where he installed the collection in 1874, but conditions were unfavourable in this “Purgatory of Compiègne”, as it was dubbed by Pierre Baptiste in the catalogue Angkor. Naissance d’un mythe. Louis Delaporte et le Cambodge: “The Château de Compiègne was not made for such a task. It had none of what is needed to become a museum. The Cambodian antiquities were inappropriately connected with a few display cases with stone axes and Gallo-Roman debris, which had belonged to Saint-Germain. Let us be rid as soon as possible of these scientific furnishings, which clash with the official furnishings that have cluttered it since the First Empire. Render to Paris what belongs in Paris: the documents its workers need to understand and tie together the successive ages of these intermittent civilisations which, by replacing each other, will ultimately lead to universal civilisation” (Baptiste & Zéphir, 2013, pp. 117-118). In 1878, the reconstruction of the famous Giant's Causeway was much admired at the Exposition universelle, both by the press and by the public, proving that interest in this singular art did not await the goodwill of official authorities. But the collection was then relegated to the basements of the Palais du Trocadéro.
In the meantime, Delaporte wed Hélène Savard in 1876, beginning a happy marriage that brought to his life a dedicated and financially comfortable collaborator. He retired from the army and set to work writing his Voyage au Cambodge, published in 1880; this work persuaded him that he lacked the documents needed to truly grasp the essence of Khmer art. He did not give up, despite his already fragile health, and requested a new mission from the Ministry of Public Instruction, subsidised in part by the Société académique indochinoise, to complete the museum's collections. This time, he knew he could leave nothing to chance: he carefully prepared each step, chose his collaborators, and established a work program that he could control step by step. Arriving at the end of 1881, he was quickly struck down by fever and illness, repatriated in 1882, leaving the most valiant of his collaborators to carry out the mission. Casts, photographs, and originals joined the collections stored at the Trocadéro, which were exhibited from 1882. The Musée indochinois was created almost on the sly at the Trocadéro, while Delaporte organised new missions in 1887-1888 to add to the collections of casts, despite not being able to participate himself due to his failing health,. In 1889, he was appointed curator of the Khmer collections of the Trocadéro on a pro-bono basis. The next ten years were devoted to writing his magnum opus Les Monuments du Cambodge in three volumes. He died in 1925, replaced by Philippe Stern (1895-1979), author of a thesis for the École Pratique des Hautes Etudes on the Bayon at Angkor. Between 1927 and 1936, when the museum finally closed, several exchanges took place with the Musée Guimet, which sought to create a room dedicated to Indochinese art.
Article by Cristina Cramerotti (Translated by Jennifer Donnelly)
[Objets collectionnés] Statuaire, moulages, photographies, relevés
De la première expédition de 1873, Delaporte détaille les résultats de la mission dans son Rapport fait au Ministre de la marine, des colonies et au Ministre de l’instruction publique : environ 70 pièces de sculpture et d’architecture, qu’il décrit, des moulages, des plans, élévations et photographies « de plus de vingt monuments remarquables ». L’Art khmer du comte de Croizier en dresse un catalogue raisonné. La collection s’enrichit lors des expéditions suivantes mais souffre d’être ballottée entre Compiègne et Paris où elle est partiellement présentée à l’Exposition universelle de 1878, puis déposée au palais du Trocadéro. De 1927 à 1936, divers mouvements entre le musée indochinois et le musée Guimet tendent à rationaliser les collections : originaux à Guimet, moulages au Musée indochinois. En 1936, lorsque celui-ci ferme définitivement, les moulages sont traités avec une indifférence totale, mal entreposés dans des lieux divers sans souci de conservation. Ils seront restaurés in extremis à l’occasion de l’exposition de 2013 au Musée national des arts asiatiques – Guimet.
La remarquable couverture photographique des différentes missions est déposée aux archives photographiques du musée, ainsi que nombre de relevés et plans.
Article rédigé par Cristina Cramerotti
Starting with the first expedition of 1873, Delaporte detailed the results of his mission in his Rapport fait au Ministre de la marine, des colonies et au Ministre de l’instruction publique: about 70 pieces of sculpture and architecture, which he described, casts, plans, elevations, and photographs "of more than 20 remarkable monuments". L’Art khmer by the Comte de Croizier included its catalogue raisonné. The collection was enriched during the following expeditions but then suffered from being tossed between Compiègne and Paris, where it was partially presented at the Exposition universelle of 1878 before being deposited at the Palais du Trocadéro. From 1927 to 1936, various movements between the Musée indochinois and the Musée Guimet attempted to offer rationales for the collections: originals at Guimet, casts at the Indochinese museum. In 1936, when the latter closed definitively, the casts were treated with complete indifference, poorly stored in various places with no concern for conservation. They were restored in extremis for a 2013 exhibition at the Musée national des arts asiatiques – Guimet.
The remarkable photographic coverage of the various missions is deposited in the museum's photographic archives, along with a number of surveys and plans.
Article by Cristina Cramerotti (Translated by Jennifer Donnelly)