Cleve, Joos van
Clèves/Duché de Clèves/Saint-Empire ; Vers 1484/1485-1490
Anvers/Duché de Brabant/Saint-Empire
Date de décès incertaine : entre le 10 novembre 1540 et 13 avril 1541
"Ce sont les archives anversoises (Rombouts-Lerius (1872) et van den Branden (1883, p. 128-133) qui ont permis d’établir que Joos van Cleve était identifiable avec Joos van der Beke, dont le monogramme apparait sur deux œuvres peintes à Anvers en 1515-1516, l’une pour la chapelle Hackenay dans une église de Cologne et l’autre pour la confrérie Saint Rheinhold de l’église de la Vierge de Dantzig . Les mentions s’y échelonnent entre 1511, date de la réception du peintre comme franc maître à la gilde de saint Luc et la rédaction de son testament en 1540, en présence de deux peintres, Pieter Coecke van Aelst et Marten Thymans. Il occupa une place importante au sein de la gilde anversoise, dont il fut doyen à trois reprises à côté de Symen van Dale, de Jan de Cock et de Willem de Muelenere (1519, 1520, 1525) et où furent régulièrement reçus ses apprentis, Claes van Brugghe (1516), Coppen Tommaessone (1523), Fran Dussy et Willeken de Stomme (1535-36), Joost Dyerichssone (1536-37) . Il y fonda vers 1538/1539, avec le miniaturiste Adriaan Tack, un tronc pour les pauvres, qu’il administra jusqu’à sa mort survenue au plus tard au début de 1541.
La date exacte comme le lieu de la naissance du peintre sont inconnus. On suppose qu’il était originaire de la ville de Clèves ou de la région du même nom, dans le Rhin inférieur, et il fut sans doute élève de Jan Joest lorsque celui-ci peignit le retable du maître-autel de Saint-Nicolas de Kalkar (1506-08), ce qui situerait sa naissance vers 1485/1490. Peut-être passé par Bruges, il s’installa ensuite à Anvers où il eut deux épouses (Anna Vijts en 1519, dont il eut en 1520 un fils, Cornelis, qui devint peintre, puis Kathelyne van Mispeelteren en 1531) et rejoignit la confraternité des Saluts de Notre-Dame et surtout devint l’un des plus éminents représentants de la jeune école anversoise, à côté de Quentin Metsys, Joachim Patinir et Jan de Beer. Joos van Cleve exporta un certain nombre de retables et c’est la raison pour laquelle on a supposé qu’il avait pu voyager, en particulier en Italie, et plus vraisemblablement à Cologne, mais seul un bref séjour en France en 1532 est attesté par les documents." (Cit. Scaillierez 2017, p. 432)
Le peintre est de retour à Anvers dès 1533 comme l'atteste une procuration donné à l'orfèvre Josse de Vezeler "pour percevoir en son nom deux cent cinquante écus que le Roi lui devait encore pour trois tableaux painctz à huille sur boys, en l'un desquelz est la figure dud. seigneur, en l'autre Lucresse et en l'autre de Joseph le Juste." (Paris, Archives nationales, MC/ET/CXXII/19, du 17 février 1533, cit. par Leproux 2001).
Il compte Jan Joest van Kalkar comme collaborateur et a formé de nombreux élèves dont : Cornelis van Cleve, son fils, Claes van Brugghe, Coppen Tomaessone, Willeken de Stomme et Joost Dyerichsonne.
en particulier chapitre "La part nordique du portrait en France sous François Ier", p. 199-201 et n°s 91-97 p. 248-261 (notices pas C. Scailliérez).