Le Christ et quatre apôtres

Sculpture taillée dans une pièce principale de bois (tilleul), avec éléments assemblés.

- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête du Christ, cavité cylindrique (diamètre 2 cm environ, P. 3 cm) ; traces non décelées sur le dessous de la base.

- Traces de sciage et présence d’écorce due à un défaut de croissance (lunure ou « entrécorce ») sur le dessous de la base.

- Revers des têtes laissées ébauchées, traces de gouge.

- Éléments assemblés : les mains droites de Jean et du Christ (restituées) ; la croix sur le globe terrestre (restituée) ; trois faisceaux de rayons (disparus) sur la tête du Christ, insérés dans trois cavités (1 x 1/1,5 cm environ), une sur le dessus, une de chaque côté (cavité dextre avec restes de rayons).

- Attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).

- Principaux manques : tête de l’apôtre à l’arrière-plan, entre Jean et le Christ (restituée en 1887, disparue par la suite) ; partie senestre de la chevelure de Jean et partie de son buste à hauteur de la ceinture (et retaille) ; clé dans la main gauche de Pierre ; nombreux éclats et usures au bord de la base, sur les saillies des plis (avec restitutions) et au revers ; quelques éclats sur les cheveux et les barbes.

- Restitution en 1887 : la main et le poignet droits de Jean, y compris la manche de sa robe et le pan du manteau attenant ; la main et le poignet droit du Christ, y compris la manche de sa robe ; le bord et les saillies des plis du manteau du Christ ; la croix sur le globe terrestre ; les doigts de la main droite de Pierre.

Bois décapé, vestiges de polychromie.

Traces de préparation blanche.

- Traces de rouge sur les lèvres.

- Couche de cire inégalement encrassée (après décapage et restitution des éléments).

Cette sculpture appartenait à une série de figures en buste représentant le Christ et les douze apôtres placés à la prédelle d’un retable. En sculpture comme en peinture, cette disposition suit une formule iconographique récurrente dans les retables allemands à la fin du Moyen Âge. Au centre, le Christ apparait ainsi en Salvator Mundi, bénissant de la main droite et soutenant de la gauche le globe terrestre sommé d’une croix (main droite et croix ici restituées). Sa tête portait trois faisceaux de rayons (disparus) évoquant le nimbe crucifère. De part et d’autre, les apôtres sont en général groupés symétriquement. Deux apôtres sont ici représentés de chaque côté du Christ (la tête de l’apôtre à dextre du Christ a disparu). Côté dextre, il est possible de reconnaître Jean, juvénile, imberbe et abondamment bouclé. La restitution de sa main droite et la retaille de son buste empêchent de reconnaître son geste d’origine et son attribut (bénissait-il le calice empoisonné ?). À senestre, Pierre, barbu, au front chauve avec une touffe de cheveux, tenait une clé (disparue) dans sa main gauche. Entre le Christ et Pierre, l’apôtre chauve, portant une plus longue barbe, est difficile à identifier : il représente peut-être Paul, traditionnellement figuré parmi les apôtres. Cette sculpture était à l’origine associée à deux reliefs disposés en pendant dans la prédelle, chacun regroupant quatre apôtres en buste. L’un est conservé au Musée historique de Kaysersberg. Les douze apôtres s’alignaient ainsi autour du Christ.

Provient de la chapelle de l’ancien pont de Kaysersberg (Haut-Rhin). Mode d’acquisition inconnu, avant 1884.

Le Christ et quatre apôtres étaient à l’origine placés au centre de la prédelle d’un retable. Cette sculpture était associée à deux reliefs disposés en pendant, chacun regroupant quatre apôtres en buste. L’un des reliefs est conservé au Musée historique de Kaysersberg, l’autre a disparu. Les douze apôtres s’alignaient ainsi autour du Christ.

p. 349 (Le Christ et trois apôtres provenant de la chapelle du pont de Kaysersberg, 15e siècle).

p. 16, n° 69 (« provient certainement du gradin d’un autel dont le reste est perdu. Cet ouvrage se distingue par le caractère puissant des visages aux lignes anguleuses. Au centre, le Christ bénissant ; à sa gauche, deux apôtres barbus ; à sa droite, saint Jean imberbe et la chevelure bouclée. La tête qui apparaît derrière ce dernier est une addition moderne qui n’est point heureuse. »).

p. 192-193 (Restes d’un retable, bustes du Christ et de trois apôtres provenant de la chapelle du pont de Kaysersberg).