Saint Edmond, martyr

envoi 1ère année

Pour son premier envoi Merson, qui se tient tout d'abord aux limites du règlement, commence par ébaucher « une figure d'étude, plus grande qu'une figure d'atelier » (Archives privées Merson, lettre du 29 mars 1870). L'artiste, s'il semble s'être déjà arrêté à la légende de saint Edmond, envisage tout d'abord de représenter sur un format vertical le saint attaché à l'arbre du supplice. Le 24 mai, Merson commence à ébaucher son sujet sur sa toile. Il travaillera à son envoi jusqu'au 19 août 1870, date à laquelle il part en voyage (Archives privées Merson, lettres du 24 mai, du 22 juin et du 19 août 1870). De retour à Rome le 16 novembre 1870, Merson écrit à son père les difficultés qu'il rencontre avec son envoi : « avant de reprendre ma figure, j'attendrai ton arrivée, mon cher père, pour que nous puissions en causer [...]. Plus j'étudie cette figure dans son mouvement, dans sa forme, dans sa couleur ou dans ses dimensions, plus je crains qu'il n'y ait jamais moyen d'en tirer ce qu'au premier abord, on aurait peut-être pu en espérer » (Archives privées Merson, lettre du 16 novembre 1870). C'est sans doute après en avoir discuté avec son père, le critique d'art Charles-Olivier Merson, que l'artiste change sa disposition, ajoute les figures de l'enfant et du loup et opte pour une composition horizontale en renversant sa toile. C'est vers cette période que doit se placer une petite esquisse préparatoire montrant le tableau dans sa version presque définitive (esquisse, collection particulière, catalogue Merson 2008, p. 67 fig. 16). Quelques détails restent encore à mettre en place, notamment la figure du loup pour laquelle Charles-Olivier Merson fait appel, au mois de mars 1871 aux compétences du sculpteur animalier Emmanuel Fremiet (Archives privées Merson, lettre du 21 mars 1871 ; Bibliothèque nationale, département des manuscrits, lettre du 3 mai 1871). Du reste, la figure du loup occupera Merson jusqu'au dernier moment, puisque à la date du 5 juillet 1871, il s'évertue encore à « placer [dans son grand tableau] un loup qui n'ait pas tout à fait l'air d'un crocodile » (Archives privées Merson, lettre du 5 juillet 1871). Le tableau est vraisemblablement achevé vers le début du mois d'août 1871 (Lechleiter, 2008, p. 108). Par ailleurs, l'artiste n'exécute pas les dessins réglementaires de 1e année.

LUC OLIVIER MERSON ROMA 1871

Envoi réglementaire de 1ère année (Règlement de 1867) bien que l'artiste ait envoyé un tableau à la place d'une figure peinte. Exécuté à Rome en 1871, expédié à Paris le 1er septembre 1871 (Archives de l'Académie de France à Rome, carton 84, f°14), exposé à l'École des beaux-arts en octobre 1871. Mention honorable au Salon de 1872 et acheté par l'État (Album Michelez, F 5). Dépôt au musée de Troyes en 1874.