Portrait de famille dit des fiançailles des familles Gallieu et Dufresnoy

Ce portrait de groupe est dit représenter les fiançailles des descendants des familles Gallieu, ou Gallien, et Dufresnoy. Aucun couple de ces noms n’a pu être trouvé, mais ces pseudonymes se trouvent fréquemment dans le Nord de la France dans la seconde moitié du XVIe siècle. C’est de cette période que peut être daté le tableau au regard des costumes des modèles, typiques de la dernière décennie du siècle. Il s’agit en effet d’un portrait célébrant les fiançailles des deux enfants présentés au premier plan : leurs mains sont jointes et la petite fille tient un œillet, attribut traditionnel du mariage. Deux chiens, symboles classiques de loyauté, sont dépeints en bas à gauche. Les parents se tiennent de chaque côté, les hommes à gauche et les femmes à droite. L’homme plus âgé au centre pourrait être le grand-père du garçon, qu’il désigne de son doigt. Divers signes de richesse sont affichés par les figures, comme le faucon d’un des pères, ainsi que de riches costumes accompagnés de bijoux qui suggèrent que nous avons affaire à de la seconde noblesse provinciale ou de riches marchands. L’union des deux familles est particulièrement explicite à travers le geste d’un des présumés pères, qui appose sa main droite sur l’épaule de l’autre et le désigne de sa main gauche gantée sur lequel repose l’oiseau de proie. La symétrie de l’ensemble est accentuée par la présence du rideau à l’arrière-plan.

Il nous semble possible d’attribuer prudemment ce portrait collectif à Mathieu Prieur. Les commanditaires sont particulièrement comparables à ses figures masculines dans les Puys, par leur côté un peu fruste, au teint blanchâtre, mais tout de même individualisé. L’homme à la fraise à l’extrémité gauche peut ainsi être mis en parallèle à la figure de Jacques Destrées, commanditaire du Puy de 1605. De manière plus générale, il paraît sensé d’imaginer la réalisation dans une ville comme Amiens, où l’importance du portrait collectif, qui inclut des enfants, s’exprime régulièrement à travers la production des Puys de Notre-Dame.