Galleri, Charles
Si Charles Galleri, dont l’origine est inconnue, est aujourd’hui connu pour ses portraits collectifs des consuls de Narbonne et ses miniatures des capitouls de Toulouse, des copies plus tardives et des gravures attestent de sa popularité en tant que peintre de portraits individuels. L’album des parlementaires de Hilaire Pader reproduit plusieurs portraits qui ont certainement été copiés d’après des originaux de Galleri à présent perdus, comme celui de Pierre du Faur, premier président. En dehors des portraits des capitouls de 1600-1601 et des consuls de Narbonne, il existe en collection particulière une œuvre représentant Nicolas de Verdun, premier président du parlement de Toulouse, aux pieds de la Vierge. Le peintre semble passer le plus clair de son temps entre les villes de Narbonne et Toulouse : il est peintre du Capitole en 1601, 1605 et 1606. En 1604, il est payé 165 livres pour réaliser un retable destiné à l’église de Rieux-Minervois, à mi-chemin entre Carcassonne et Narbonne. Collabore à cette occasion avec le menuisier Pol de Lapierre. La dernière commande le concernant date du 12 mai 1607, alors qu’il est rémunéré 36 livres pour avoir peint une « grande piramide d’aix de sapin quy feust dressée et bruslée au feu de joye faict en la place Sainct Etienne pour le triomphe de l’heureuse naissance de Monseigneur le duc d’Orléans ». Il doit mourir très peu de temps après, car le registre de la paroisse Saint-Étienne de Toulouse enregistre sa sépulture : « Charles Gallery, m(aitr)e pintre enterré dans la chapelle de nousières de l’églize de Saint Jacques le dix septieme may 1607 ». Sa femme Jeanne Seguine est dite « vesve du dit sieur Gallery » dans la quittance du 9 juin 1607 pour les portraits des capitouls de 1606. Les documents d’archives recensent aussi l’existence d’un Pierre Galleri, maître peintre à Narbonne, peut-être son fils. Bien que Charles Galleri soit principalement actif au début du XVIIe siècle, son style reste ancré dans la génération précédente, la césure arrivant véritablement avec Jean Chalette, gendre de Josué Parier.
p. 95-97
p. 42-44