Mutiaux, Eugène
(source : AP, 5Mi1 599)
Mère : Baudouin, Laure Antoinette (sans profession) (source : AP, 5Mi1 599)
Père : Mutiaux, Eugène Louis Joseph (négociant) (source : AP, 5Mi1 599)
(source : AP, 16D 131, acte 2166)
66 rue d’Hauteville
(source : Fraisse, Luc. « Eugène Mutiaux (1846-1925) : Le parrain de Proust était un grand collectionneur ». Bulletin d’informations proustiennes. n° 47, 2017, p. 69)
66 rue de la Pompe
(source : Bulletin monumental. t. 70, 1906, p. 597 ; Fraisse, Luc. « Eugène Mutiaux (1846-1925) : Le parrain de Proust était un grand collectionneur ». Bulletin d’informations proustiennes. n° 47, 2017, p. 69 ; AP, 16D 131, acte 2166)
Eugène Mutiaux est avant tout connu par la richesse et la diversité de la collection d’œuvres d’art qu’il avait constituée. Il prêtait régulièrement des pièces de sa collection pour des expositions au début du XXe siècle, comme en témoignent nombre de catalogues de cette époque. (source : Exposition des arts musulmans : catalogue descriptif par M. Gaston Migeon, M. Max Van Berchem et M. Huart ; Union centrale des arts décoratifs. Pavillon de Marsan. Paris : Société française d’imprimerie et de librairie, 1903, p. 3 ; Exposition de laques japonais, musée des arts décoratifs, du 11 janvier au 12 février 1912. Paris, 1912)
« Nous voudrions avoir fixé dans ces quelques pages les traits de ce parfait galant homme qui fut un amateur comme le présent siècle n’en verra sans doute plus. Tout de même que Jules Maciet […], Eugène Mutiaux se garda de se laisser embrigader dans une spécialité et il se plut à toutes les manifestations de l’art ; grâce à la sûreté de son goût, il sut, avec des moyens limités, se faire une collection où l’Égypte et la Chine coudoyaient le moyen âge, l’Orient musulman et le Japon, ce goût très personnel donnant leur unité à tous ces éléments. Assurément il y aura encore des gens de goût dans la France de demain et nous ne voulons pas croire que la barbarie submergera tout ; mais la raréfaction des belles œuvres du passé et les prix considérables qu’elles ne manqueront pas d’atteindre en suite des jeux de la concurrence internationale, obligeront les amateurs, sauf quelques milliardaires, à se restreindre à la possession d’un petit nombre d’objets et ce serait miracle qu’ils en pussent faire heureusement voisiner, venus d’horizons si divers ; il y faut une sûreté d’œil que donne seule une incessante pratique. Mais surtout on doit le craindre, ce qui différenciera d’eux un Maciet ou un Mutiaux, c’est l’absolu désintéressement de tels hommes, leur indifférence pour la plus-value des objets acquis par eux et leur haine de la spéculation, de l’agiotage sur les œuvres qui leur étaient chères. Les mœurs nouvelles que nous avons vues s’introduire autour de nous seront vraisemblablement un mal nécessaire, la rançon de toute collection tant soit peu importante ; félicitons Mutiaux d’y avoir échappé pour elles-mêmes. » (source : Koechlin, Raymond. « Eugène Mutiaux ». Revue des arts asiatiques. t. 3, n° 2, juin 1926, p. 71-72)
« Celui qui allait devenir un grand collectionneur avait fait le siège de Paris durant la commune, comme garde mobile, auprès de l’architecte Alfred Vaudoyer, puis avait entamé une carrière de magistrat, interrompue par l’épuration républicaine. » (source : Fraisse, Luc. « Eugène Mutiaux (1846-1925) : Le parrain de Proust était un grand collectionneur ». Bulletin d’informations proustiennes. n° 47, 2017, p. 69.)
« Il avait débuté dans la magistrature, mais, juge au Blanc, il avait démissionné au moment, si je ne me trompe, où les tribunaux furent "épurés" par les républicains enfin arrivés au pouvoir, et, depuis, dégoûté des affaires publiques et possédant d’ailleurs une honorable aisance, il n’avait plus voulu s’occuper que d’études historiques et d’art. » (source : Koechlin, Raymond. « Eugène Mutiaux ». Revue des arts asiatiques. t. 3, n° 2, juin 1926, p. 66)
31 entrées répertoriées entre 1910 et 1914 (source : Fichier des lecteurs, AN, AJ/16/8416-8417)
Formation : élève à l’École pratique des Hautes Études à partir de 1903 au moins (source : École pratique des hautes études, Section des sciences historiques et philologiques. Annuaire 1903. 1904, p. 150 ; Fraisse, Luc. « Eugène Mutiaux (1846-1925) : Le parrain de Proust était un grand collectionneur ». Bulletin d’informations proustiennes. n° 47, 2017, p. 69)
« La conférence a éprouvé un profond regret de la perte de M. Eugène Mutiaux, le doyen des auditeurs, dont les lumières lui ont toujours été si utiles pendant les vingt-quatre années qu’il la fréquenta assidûment. » (source : École pratique des hautes études, Section des sciences historiques et philologiques. Annuaire 1926-1927. 1926, p. 82)
Il fréquenta également l’École du Louvre. « Grand liseur, suivant assidûment des cours à l’École des Chartes, au Collège de France et à l’École du Louvre, il s’était fait assez vite une solide et large culture […]. » (source : Koechlin, Raymond. « Eugène Mutiaux ». Revue des arts asiatiques. t. 3, n° 2, juin 1926, p. 66)
Collections personnelles : La collection d’Eugène Mutiaux se composait d’œuvres d’art orientales et extrême-orientales (japonaises, coréennes) mais aussi de livres rares et d’estampes. Il collectionna également les œuvres d’art gothiques. Une grande partie de ses collections a été léguée à différents musées français. (source : Koechlin, Raymond. « Eugène Mutiaux ». Revue des arts asiatiques. t. 3, n° 2, juin 1926, p. 71-72)
Un seau perse du XIVe siècle de sa collection ainsi qu’une coupe à décor lustré léguée au Louvre sont reproduits dans Migeon, Gaston.
Manuel d’art musulman. Arts plastiques et industriels. Paris : Auguste Picard, 1927, t. 2, p. 90 et p. 186.
Louis Vauxcelles décrit Eugène Mutiaux comme un « collectionneur de miniatures ». (source : Vauxcelles, Louis. « Les arts. Miniatures persanes ». Gil Blas. 17 juin 1912, p. 4)
Mentions dans la littérature : « C’était vraiment un des originaux de notre groupe ; à pénétrer dans son petit appartement de la rue de la Pompe, on se croyait chez le plus endurci des bourgeois ; d’affreux tableaux pendaient de travers aux murs de son cabinet et de vieux journaux s’empilaient sur le parquet ; mais qu’il consentît à vous ouvrir un tiroir, à vous apporter une boîte poussiéreuse qu’il tirait de dessous son lit, les plus admirables pièces apparaissaient, recherchées avec le goût le plus raffiné, épreuves d’essai de Daumier ou laques japonaises, céramiques musulmanes ou poteries coréennes ; nul n’a plus aimé et mieux goûté que lui l’art qui nous passionnait. » (source : Koechlin, Raymond. Souvenirs d’un vieil amateur d’art de l’Extrême-Orient. Châlon-sur-Saône, Imprimerie française et orientale Émile Bertrand, 1930, p. 40-41)
[objets collectionnés] : estampes, étoffes
Eugène Mutiaux était le parrain de Marcel Proust. « […] une vente du 10 décembre 2015 chez Piasa, 118 rue du Faubourg Saint-Honoré, a révélé que Proust lui dédicace, sans erreur sur le nom, ses deux traductions de Ruskin, La Bible d’Amiens en 1904 et Sésame et les lys en 1906, la première "comme un hommage d’affection profonde", la seconde en "hommage d’affection profonde, son filleul". » (source : Fraisse, Luc. « Eugène Mutiaux (1846-1925) : Le parrain de Proust était un grand collectionneur ». Bulletin d’informations proustiennes. n° 47, 2017, p. 68)
Loÿs Delteil rend hommage à Eugène Mutiaux dans son livre sur Honoré Daumier. (source : Delteil, Loÿs. Honoré Daumier. t. XX, Paris : chez l’auteur Le Peintre graveur illustré (XIXe-XXe siècles), 1925)
Raymond Koechlin et Eugène Mutiaux étaient amis. « Je vais essayer, ayant joui pendant près de quarante ans de son amitié, de dire qui il fut et de tracer une esquisse de cette figure de collectionneur si originale et à la fois si attrayante. » (source : Koechlin, Raymond. « Eugène Mutiaux ». Revue des arts asiatiques. t. 3, n° 2, juin 1926, p. 66)
Iris bleus et blancs, planche 39, collection Mutiaux, collection Vignier