Aller au contenu principal
Lien copié
Le lien a été copié dans votre presse-papier

Commentaire biographique

Naissance et milieu social

La date aujourd’hui admise pour la naissance de Hayashi Tadamasa est le 11 décembre 1853 (7e jour du 11e mois de l’an 6 de l’ère Kaei) (Koyama-Richard, 1997, p. 234, p. 249). Son lieu de naissance, Takaoka, dans l’ancien fief d’Echichû, au sein de la puissante province de Kaga, est notamment réputé pour l’art des métaux, un domaine que Hayashi cherchera par la suite à encourager et à développer par ses activités commerciales. Il est né dans une famille de médecins de père en fils, spécialistes des méthodes occidentales. Son grand-père, Nagasaki Kôsai (1799-1863), est resté célèbre dans ce domaine. Shigeji (Tadamasa) est adopté, en 1870, selon une coutume courante au Japon, par son cousin Hayashi Tachû, qui occupe alors un poste important dans l’administration régionale, dans l’idée qu’il y ferait une carrière à son tour. Il prend le nom de Hayashi durant cette période. Le milieu d’origine de Hayashi Tadamasa est un milieu cultivé, mais d’une culture scientifique marginale dans le Japon féodal de l’époque d’Edo ; c’est un provincial de surcroît. Son adoption doit assurer sa promotion sociale, mais son cousin est bientôt destitué de ses fonctions.

Formation

Selon Edmond de Goncourt (1822-1896), Hayashi lui aurait confié avoir été attiré par la France en raison de son intérêt pour Napoléon Bonaparte (1769-1821), découvert dans des livres d’un médecin hollandais, « maître » de son père (Journal des Goncourt, 28 juillet 1895). Selon Brigitte Koyama-Richard, il s’agirait en fait d’un maître japonais de médecine occidentale (Koyama-Richard, 1997, p. 178). Puis, il se rend à Tôkyô à l’instigation de son cousin Hayashi Tachû et s’inscrit d’abord en 1870 à l’école de français, Tatsuridô, fondée en 1867 et dirigée par Murakami Eishun (1811-1890), lui aussi issu d’une famille de médecins, et médecin lui-même (Kigi, 2009, p. 369). En 1871, il s’inscrit pour le cycle universitaire de la Daigaku Nankô, qui deviendra en 1877 l’Université de Tôkyô (Tôkyô Daigaku). Les cours y sont donnés par des professeurs étrangers dans leurs langues respectives. Hayashi se spécialise dans la langue française, qu’il étudie pendant sept années. Ayant choisi de ne pas étudier d’autre spécialité que la langue et gêné à cause de cela pour obtenir une bourse, Hayashi abandonne ses études et répond à une proposition de poste de traducteur au service de la société de commerce Kiritsu kôshô kaisha fondée en 1874, avec pour but de vendre à l’étranger des articles d’artisanat moderne japonais.

Carrière professionnelle

Hayashi Tadamasa suit une trajectoire professionnelle qui le mène du métier d’interprète au service de la Kiritsu kôshô kaisha à la profession de marchand d’art, qu’il cumulera avec la participation aux côtés de Wakai à l’organisation d’expositions consacrées à l’art japonais (pour la société et dans le cadre de différentes expositions universelles) ou à des artistes japonais en France, au Japon, mais aussi aux États-Unis par exemple. Tout au long de sa carrière, Hayashi a beaucoup voyagé, traversant à plusieurs reprises de nombreux pays d’Europe, ainsi que la Russie, les États-Unis et/ou encore la Chine en 1888 (Kigi, 1987, p. 376). Ces voyages sont intimement liés à sa carrière professionnelle.

Envoyé à Paris à l’occasion de l’exposition universelle en 1878, il arrive en mars de Yokohama, qu’il a quittée le 29 janvier de la même année, et travaille auprès de Wakai Kanesaburô (1834-1908) (Koyama-Richard, 1997, p. 239). L’exposition organisée par celui-ci au Trocadéro a sûrement été l’occasion pour Hayashi de rencontrer les principaux collectionneurs français d’art japonais. Hayashi, aidé par sa maîtrise du français (ce qui n’est pas le cas de Wakai), qui le fait inviter en tant qu’interprète, va se faire ainsi rapidement un « carnet d’adresses » dans le milieu des collectionneurs et des artistes parisiens. Il rencontre cette année-là Edmond de Goncourt chez Philippe Burty (1830-1890) (Journal des Goncourt, 28 novembre 1878 ; Koyama-Richard, 2001, p. 46-47), deux hommes qui joueront un rôle essentiel pour lui.

Les débuts

En 1881, il rentre à nouveau à la Kiritsu kôshô kaisha à la demande de Wakai. Celui-ci, n’ayant plus de nouvelles de la société mère, décide de rentrer au Japon. En février 1882, Hayashi et Wakai fondent ensemble une société, affiliée au consortium Mitsui, et organisent la vente des stocks invendus de l’Exposition universelle de 1878. Hayashi travaille aussi comme interprète au prince Arisugawa no Miya (Taruhito, 1835-1895) de passage en France. Il aide à la préparation d’une exposition de la société de défense et de promotion des arts Ryûchikai (société de l’Étang du dragon) à Paris. En décembre, l’entreprise de Hayashi et Wakai se sépare de la Mitsui Bussan (Kigi, 2009, p. 373).

À partir de 1881, Hayashi apporte son aide à Louis Gonse (1846-1921) pour la rédaction de son ouvrage L’Art japonais, qui paraît en 1883, ainsi que pour l’Exposition Rétrospective de l’art japonais, la même année.

En janvier 1884, il ouvre un magasin à son propre nom situé dans la Cité d’Hauteville dans le 10e arrondissement. En juillet, il s’associe à Wakai, qui rentre au Japon, et envoie des objets à Paris. C’est le début de la Société Wakai-Hayashi. Selon Kigi Yasuko, l’activité de Hayashi était orientée vers la vente d’objets d’art, en particulier de céramiques chinoises notamment et de laques (Kigi, 2009, p. 70, p. 86 et sqs). Il fréquente le salon de la princesse Mathilde (1820-1904) et visite à nouveau l’Europe : Londres, l’Allemagne, la Hollande, et la Belgique notamment. La même année, la Kiritsu kôshô kaisha ferme son agence de Paris. Hayashi rencontre le peintre et collectionneur Raphaël Collin (1850-1916). C’est Hayashi qui présentera à ce dernier les jeunes peintres japonais. Hayashi ne semble pas avoir en revanche réussi ni même essayé de vendre les œuvres de ces artistes en France, mais plutôt à les faire reconnaître au Japon.

En janvier 1886, il ouvre une boutique 65 rue de la Victoire et fonde une société en février. En mars, il fait un rapport auprès des fonderies de Takaoka (sa ville natale) sur les attentes de la clientèle occidentale. En 1889, Wakai décide de rentrer au Japon ; lui et Hayashi se séparent et ce dernier monte sa propre entreprise, la société T. Hayashi, qui est active en 1890 (Koyama-Richard, 1997, p. 243).

L’apogée

Après un séjour aux États-Unis, Hayashi rentre à Paris en mai, puis retourne au Japon avec des œuvres de Kuroda Seiki (1866-1924), en compagnie de Yamamoto Hôsui (1850-1906) et de Gôda Kiyoshi (1862-1938). Il rentre à Paris en novembre (Kigi, 1987, p. 373. Hayashi défendra constamment les peintres japonais dans le style occidental (yôga). Il s’intéresse à l’aide apportée aux artistes par les gouvernements européens ; c’est lui qui aurait suggéré à l’homme d’État le prince Itô Hirobumi (1841-1909) la création du système des artistes de la maison impériale (Kigi, 2001, p. 13).

En 1888, Hayashi retourne au Japon, via la Chine, et se marie avec une jeune fille de 19 ans, (il en a 34), serveuse au restaurant Koyôkan (Koyama-Richard, 1997, p. 243 ; Kigi, 2009, p. 376). Elle conduira ses affaires à Tôkyô tandis qu’il continue de partager sa vie à Paris avec une certaine Suzanne, dite « Madame Hayashi », dont il se séparera peu après, parce qu’elle le trompait en son absence avec l’imprimeur Charles Gillot (1853-1903), selon Edmond de Goncourt (Journal des Goncourt, 12 janvier 1899 ; Koyama-Richard, 1997, p. 243).

Les années 1890-1900 marquent le sommet de la carrière de Hayashi, mais pas forcément la réussite financière. Ces années voient les collectionneurs américains s’éprendre des estampes et payer pour elles des sommes parfois très importantes. Ce sera d’ailleurs une période où la cote de l’art japonais s’envole dans les salles de ventes à Paris. On estime qu’en 11 ans et 218 livraisons, Hayashi exportera quelque 166 000 estampes et 9 708 livres illustrés (Emery, 2022 d’après Segi, 1980). Cependant, le prix des estampes ne tarde pas à monter aussi au Japon et rendent l’approvisionnement du marchand plus difficile, et les marges de profit plus réduites (Koyama-Richard, 1997, p. 189 ; et 2001, p. 111).

La même année, Albert Bartholomé (1848-1928) réalise un masque en bronze de Hayashi, qu’il a sans doute connu par Edgar Degas (1834-1916), lequel possédait un exemplaire en plâtre (localisation actuelle inconnue). Les bronzes sont signés et datés de 1892. Un exemplaire est exposé en 1894 au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts, au Champ-de-Mars. Un exemplaire en bronze noir est conservé au musée de la Dentelle, à Calais. Un autre est dans une collection particulière, à Paris, un, enfin, est conservé au musée de Takaoka. L’exemplaire du musée d’Orsay est en bronze à patine rouge ; il a été acquis par la Société des amis du musée en 1990 (Paris, Musée d’Orsay, inv. RF 4303) (Koyama-Richard, 1997, p. 246).

En 1893, Hayashi est nommé commissaire du pavillon japonais à l’Exposition de Chicago (Columbus Centennial Exhibition). Le groupe des douze faucons sur un perchoir, dessiné et financé par Hayashi et réalisé par le fondeur Suzuki Chôkichi (1848-1919), exposé à Chicago, représente un échec financier pour Hayashi, qui ne parvient pas à le vendre. Après avoir été confiée au collectionneur allemand Ernst Grosse, l’œuvre est rendue à la veuve d’Hayashi. Elle est conservée aujourd’hui au Musée national d’art moderne de Tôkyô (Kigi, 2009, p. 195 ; Koyama-Richard, 1998, p. 195). Hayashi rentre à Paris en compagnie de Bing au printemps 1894. En 1897, Hayashi participe à la publication Les affiches étrangères illustrées, pour la partie japonaise.

Les dernières années

Après 1897, Hayashi se trouve confronté à des difficultés financières et cherche à élargir ses affaires à d’autres types de négoces. Il se rend alors en Russie pour étudier de potentielles affaires pétrolières à réaliser (Koyama-Richard, 2002, p. 138-139). Après l’Exposition universelle de 1900, Hayashi est décoré comme commandeur de la Légion d’honneur par la France (décret du 10 novembre 1900) (Koyama-Richard, 1997, p. 199). En janvier 1902, après la mort de son frère, Hagiwara, il ferme son magasin, organise la vente de ses fonds à Paris, lors de ventes publiques en juin 1902 et février 1903 (voir catalogues de vente).

En mars 1905, il rentre définitivement au Japon. Il a le projet d’un musée. Il tombe malade, se remet. Il meurt à Tôkyô le 10 avril 1906.

L’héritage de Hayashi

Hayashi a joui longtemps d’une plus grande notoriété en France qu’au Japon. Les décorations françaises qu’il a reçues sont plus honorifiques que celles qu’il a reçues au Japon. Dans son pays d’origine, son action en tant que marchand reste controversée et ses efforts pour faire connaître l’art occidental auprès de ses concitoyens n’ont guère été couronnés de succès. Il a défendu avec sincérité les estampes japonaises et les arts décoratifs du Japon qui étaient l’essentiel, dès ses débuts, des articles qu’il importait vers la France. L’article de 1886 dans le Paris illustré (dont l’illustration de couverture, reproduite d’une estampe de Keisai Eisen [1790-1840] représentant une courtisane, sera copiée par Vincent Van Gogh) est très marqué par la vision occidentale courante à l’époque qui accorde une importance majeure à l’école Ukiyo-e et aux arts décoratifs. L’exposition rétrospective de 1900, avec des objets provenant des collections impériales, a sans doute été une révélation, pour lui y compris ; c’est en tout cas ce qu’il laisse entendre dans la conférence qu’il donne en 1900 à cette occasion ; il y souligne les progrès considérables faits dans la connaissance de l’art japonais ancien (Hayashi, T., 1903). Akiko Mabuchi a relevé toutefois que dans le compte-rendu de cette conférence,péra 20 lignes sont consacrées aux règnes de l’imtrice Jingû et 26 à celui de l’empereur Kuanmu, qui appartiennent à la mythologie, contre 19 pour la période Fujiwara et 11 seulement pour l’ensemble de la période des Tokugawa (1603-1867), donnant ainsi sans aucun fondement historique une très grande place à la lignée impériale, et presque aucune à l’aristocratie militaire, dans l’histoire de l’art japonais (Mabuchi, 2001, p. 43). Son discours, ardemment patriotique, souligne le caractère original de l’art japonais, même lorsqu’il imite des modèles étrangers, et proclame sa supériorité sur l’art des autres nations asiatiques : Chinois, Coréens, et « Hindous ». Le patriotisme de Hayashi est aussi ce qui semble le caractériser aux yeux de ses contemporains, notamment Koechlin (Koechlin, 1930). Hayashi doit en effet sa carrière au nouveau régime impérial ainsi qu’à l’ouverture du Japon ; il défend son pays et le nouveau régime impérial ; c’est en même temps un admirateur de la modernité occidentale ; il soutient activement les artisans et les peintres contemporains japonais de l’école de peinture occidentale (yôga), et s’irrite des lenteurs du Japon à se réformer. Malgré ses contributions, Hayashi n’est pas un historien de l’art japonais ; il entrera en conflit avec l’historien de l’art américain Ernest Fenollosa (1853-1906). Son expertise n’est pas non plus sans lacune, si on considère les attributions des objets conservés au MNAAG. En revanche, Hayashi a côtoyé ou influencé les principaux collectionneurs d’art japonais en Europe. Il a participé, surtout par le biais de la documentation et de traductions, à des publications qui ont eu un écho très large en France, telles quel’Art japonais, (1883) de Louis Gonse, ainsi qu’aux ouvrages de Goncourt Outamar o: Le Peintre des maisons vertes (1891) et Hokusai: l’art japonais du XVIIIe siècle, (1896). Ces ouvrages n’auraient pu être menés à bien sans son aide. Il a aussi côtoyé les artistes les plus novateurs de son temps, en Occident, (comme Manet, Monet ou Pissarro, entre autres) mais aussi au Japon (Yamamoto Hôsui, Kuroda Seiki et bien d’autres). Hayashi a été non seulement un des acteurs essentiels du japonisme, un des deux grands marchands d’art japonais avec Bing à Paris, mais aussi une figure exemplaire du nouveau Japon de Meiji et de sa rencontre avec le reste du monde au tournant du XIXe et du XXe siècle.

Constitution des collections

Hayashi a commencé à collectionner et vendre des œuvres d’art japonaises à partir de son arrivée à Paris et jusqu’à sa mort en 1906. Les collections asiatiques ont été dispersées à Paris lors de ventes publiques à Paris en 1902 et 1903. Si les collections d’art japonais incluent essentiellement des estampes et des objets d’art décoratif de l’époque d’Edo, elles comptent aussi en petite quantité des œuvres plus anciennes. Certaines, provenant de la Maison impériale, ont été acquises à l’occasion de l’exposition rétrospective de 1900 à Paris. Hayashi rentre définitivement en mars 1905 au Japon avec, selon certaines sources, 500 œuvres impressionnistes. Cette collection a été constituée d’abord et surtout parce que le marchand accepte d’être en partie payé en œuvres pour les objets ou les estampes japonais vendus à des artistes, qui n’avaient pas toujours de grands moyens financiers (Takato-Hayashi, 2001, p. 89). De la même façon, Hayashi paiera en partie en œuvres japonaises des commandes qu’il passe, comme celles de peintures pour sa maison à Tôkyô. Il a aussi l’idée d’utiliser cette collection pour faire connaître l’art occidental au Japon, en prêtant des œuvres pour des expositions ou en organisant lui-même des expositions. Hayashi semble avoir considéré comme lacunaire sa collection et lui avoir attribué surtout une valeur éducative à l’attention des artistes et du public japonais. En 1890, il prête des œuvres de Charles-François Daubigny (1817-1878), Théodore Rousseau (1812-1867) et Jean-François Millet (1814-1875) à l’exposition de la Meiji bijutsu kai (« Association pour l’art de Me iji »). Ces expositions d’art occidental au Japon ne rencontrent aucun succès à leur époque, ni auprès du public, ni dans la presse japonaise.

Les collections d’art asiatique

Si les collections de Hayashi comprenaient au premier chef des estampes de l’école ukiyo-e, elles comptaient aussi des œuvres bouddhiques anciennes. Dans la vente du 27 janvier au 1er février 1902 figurait notamment une peinture du bodhisattva Kshitigarbha (Jizô bosatsu) attribuée à Kanaoka, époque de Kamakura, XIII-XIVe siècle, no 1460, acquise par Grosse ainsi que plusieurs peintures anciennes aujourd’hui au musée de Berlin. À noter aussi, une peinture de pèlerin (catalogue, 1902, no 1426, illustré) qui avait été montrée dans le pavillon impérial à Paris en 1900 et qui sera acquise par le collectionneur japonais Masuda Takashi (1848-1938). Masuda appréciait cette peinture, dont l’illustration sera publiée aussi dans la revue Kokka. Dans la vente du 16 au 21 février 1903, on note aussi quelques œuvres anciennes, par exemple, une peinture de l’arhat Ashita (Chine, attribuée à la dynastie Song) ainsi que des sculptures anciennes du Japon. D’autres œuvres anciennes importantes, mises en vente en 1902-1903, entrèrent aussi dans les collectons publiques françaises, comme celles acquises pour le Louvre par l’État ou par les Amis du Louvre (notamment deux masques de Gigaku, EO 604 et 605) ou encore d’autres, qui furent acquises puis léguées au Louvre par Isaac de Camondo (1851-1911) ou par Raymond Koechlin (1860-1931) (voir infra, documentation et archives du MNAAG).

Les collections d’art occidental

Parmi les échanges d’œuvres réalisés par Hayashi, on note l’échange avec Monet de plusieurs tableaux contre un grand vase ; avec Degas, de plusieurs dessins contre un album de shunga de Moronobu, avec Raphaël Collin, d’estampes du peintre contre des tsubas ; avec Pissarro qui lui donne Baigneuse, le ruisseau. À partir des années 1890, Hayashi décide d’étoffer sa collection occidentale et achète des œuvres d’Edouard Manet (1832-1883), Claude Monet (1840-1926), Alfred Sisley (1839-1899), Edgar Degas (1834-1917), Pierre-Auguste Renoir (1841-1919), Paul César Helleu (1859-1927), Camille Pissarro (1830-1903), Mary Cassatt (1844-1926), Berthe Morisot (1841-1895), Armand Guillaumin (1841-1927), Pierre Puvis de Chavanne (1824-1898), Odilon Redon (1840-1916), Paul Gauguin (1848-1903), Georges De Feure 1868-1943), Eugène Grasset (1845-1917), Eugène Delacroix (1798-1863), Gustave Courbet (1819-1877), Théodore Rouseau (1812-1867), Camille Corot (1796-1875), Jean-François Millet (1814-1875), Charles Daubigny (1817-1878) (Kigi, 2001, p. 17).

En dehors de 197 dessins, ainsi qu’une peinture de Renouard qui sont légués conformément à sa volonté au Musée de la Maison impériale, les autres collections ont été vendues après la mort de Hayashi, au Japon, notamment en 1908, à Tôkyô. Une grande partie de la collection a été vendu à New York, en 1913. Selon une descendante de Hayashi, Madame Yasuko Yuki, une partie de la collection aurait été vendue pour subvenir aux besoins de la famille, privée de ressources, puis le fils de Hayashi aurait dilapidé la fortune de son père dans l’entre-deux-guerres. Seul un petit nombre d’œuvres est resté au Japon. On trouve des œuvres ayant appartenu à Hayashi dans la collection du musée Bridgestone, Tôkyô (notamment de Camille Corot, Ville d’Avray, huile sur toile, vers 1835-1840 ; ou encore d’Eugène Delacroix, une aquarelle, Étude de cheval, deux œuvres acquises à Paris par Hayashi en 1891 et 1892.

La correspondance de Hayashi est conservée au centre national de la Recherche pour les propriétés culturelles de Tôkyô (Tôkyô kokuritsu bunkazai kenkyûjô). La BNF possède un fonds de lettres de la correspondance Hayashi-Goncourt. Le musée d’Ennery possède une partie de la correspondance et des archives de Philippe Burty, consultables à la bibliothèque du MNAAG.