Vase en forme de lièvre
Ce petit vase à parfum est façonné en forme de lièvre, le corps allongé, les pattes arrières repliées, le museau posé entre les pattes avant. Le pelage est figuré par des points peints en vernis noir, l'intérieur des oreilles est rehaussé de rouge, et du blanc vient souligner le pourtour des oreilles et les grands yeux. Le trou d'ouverture est situé sur le dessus de la tête ; il pouvait sans doute être fermé par un bouchon en matériau périssable qui n'a pas été conservé. Un coup de feu à la cuisson a empêché le vernis de devenir noir sur une face.
Les vases en forme d’animaux ont été abondamment produits dans diverses cités grecques, notamment à Corinthe et à Rhodes au 7e et pendant la première moitié du 6e siècle av. J.-C. Ils étaient très appréciés pour la conservation des huiles parfumées et faisaient partie des produits de luxe, exportés et imités dans toute la Méditerranée et principalement en Étrurie (voir aussi le singe accroupi de la collection). Ce lièvre typique des ateliers rhodiens a la particularité d’ètre figuré vivant, alors que beaucoup d'autres exemplaires connus sont représentés morts, avec les pattes antérieures étirées et la tête renversée en arrière (comme dessiné par Muret sur la même planche, RES-MS-70100-MUR-GF-6_P131_OBJET_1). Cet exemplaire est particulièrement attentif au rendu des détails du modelé et de la tête, avec un usage élégant de la polychromie noire, blanche et rouge.
Bibliographie : M.I. Maximova, Les vases plastiques dans l’antiquité, Paris, 1927 ; J. Ducat, Les vases plastiques rhodiens archaïques en terre cuite, Paris, 1966 ; A. Coulié, M. Filī́monos-Tsopotoú (dir.), Rhodes : une île grecque aux portes de l’Orient XVe-Ve siècle avant J.-C. [exposition, Paris, Musée du Louvre, 14 novembre 2014-9 février 2015], Paris, 2014.
Auteur : Cécile Colonna
Ce petit vase a été acquis par le chevalier Durand, sans doute en Italie ; lors de la vente après décès de sa collection en 1836, il a été acquis par Flavien de Magnoncour, qui a vendu toutes ses antiquités trois ans plus tard. C'est alors Hippolyte Varnier, employé au ministère des Finances, qui s'est porté acquéreur. Sa collection est à son tour vendue aux enchères en 1840 ; c'est peut-être à ce moment que Jean-Baptiste Muret l'acquiert (le PV qui l'attesterait n'a pas été retrouvé). Il est ensuite vendu par son fils Ernest après sa mort à A. Morel-Fatio, et donné au musée en 1867.
Achat Durand-Duclos, 64 francs avec le n° 1313 (vente Durand 1836)
Achat Varnier, 20 francs (vente Magnoncour 1839)
Vendu à la vente Varnier 1840 (pas de PV conservé)
Lieu de découverte allégué par le catalogue de la vente Durand (1836).
N° 1314
N° 106
N° 87 p. 9.